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Amendements à l’IBA Act : Nando Bodha prend l’engagement de les abroger au nom de l’opposition une fois au pouvoir 

Les dirigeants de la plateforme n’ont pas mâché leurs mots contre les amendements de l’IBA Act.

Les dirigeants de la Plateforme de l’Espoir ne sont pas passés par quatre chemins pour dénoncer les amendements apportés à l’Independent Broadcasting Authority (IBA) Act. Si Nando Bodha réclame l’abolition de ce projet de loi le plus vite possible, il devait aussi prendre l’engagement d’abroger les amendements de l’IBA Act, au nom de l’opposition, « une fois au pouvoir ». 

Selon le leader du Rassemblement mauricien (RM), les amendements à l’IBA Act sont devenus « la priorité du gouvernement au lieu de la Covid-19 ». « La démocratie est à la dérive », dit Nando Bodha. C’était lors de la conférence de presse de la Plateforme de l’Espoir à l’hôtel Le Suffren, le samedi 27 novembre. 

« Les radios font partie de notre quotidien. Il y a un rapport de proximité, que ce soit sur le plan politique ou autre. On ne peut imaginer Maurice sans les radios privées. Il faut abolir cette loi le plus vite possible. Je prends l’engagement d’abroger les amendements au nom de l’opposition, une fois au pouvoir », a-t-il dit. 

Pour Nando Bodha, « cette loi vise Top FM ». « Le délai pour demander le renouvellement d’une licence de la radio était de trois mois. Maintenant, cela a été ramené à 90 jours. Top FM a fait une demande de renouvellement le 25 août, avant de faire un rappel le 3 septembre 2021 », a-t-il dit.
Ce n’est, selon le leader du RM, pas possible de gérer les affaires d’une radio avec une licence d’une année en raison des contraintes financières. « Le gouvernement est aussi en train de tuer à jamais le projet de télévision privée. Il est impossible pour une compagnie d’investir USD 3 M ou USD 4 M, alors que ses revenus dépendent uniquement de la publicité. Ce n’est économiquement pas viable », a-t-il dit. Il ne cache pas être en faveur de l’avènement de la télévision privée. 

Mort assurée des radios pour Bhadain  

Roshi Bhadain, leader du Reform Party, a, pour sa part, souligné que le permis d’opération pour une radio privée ne dure qu’une année. « Dès le 9e mois, il faudra faire la demande pour le renouvellement de la licence », a-t-il dit. Avec ce projet de loi, « il n’y aura plus d’Investigative Journalism, car un journaliste devra divulguer sa source. Nous entrons dans un système où c'est la mort assurée pour les radios ».

« Comment une banque va-t-elle vouloir aider une radio, si elle ne sait pas si la licence sera renouvelée ou pas ? Pour le bon fonctionnement d’une radio, il y a des frais d’équipements, il y a le recrutement, l’investissement. Dans d’autres pays, comme en Amérique, en Angleterre, au Canada ou encore en Inde, la licence d’une radio dure entre cinq et 10 ans. C’est un business qui doit pouvoir fonctionner », a ajouté Roshi Bhadain. 

Prendre le pouvoir du judiciaire 

En ce qui concerne l’Independent Broadcasting Review Panel (IRP), le leader du Reform Party dira que le régulateur va lui-même enquêter, juger et exécuter. « Cela va non seulement affecter les radios privées, mais on va également prendre le pouvoir du judiciaire. C’est une interférence de l’Exécutif. Ou pe gagn zafer ek enn diktatir kinn dekontrole dan so latet », a-t-il dit. Roshi Bhadain soutient que cela sera contesté en cour. « Top FM va contester la constitutionnalité de cette loi et, si je ne me trompe pas, Ehshan Kodarbux va en faire de même. Logiquement, Radio One devrait suivre », a-t-il ajouté. 

Roshi Bhadain se demande pourquoi Pravind Jugnauth introduit cette loi maintenant, alors que les gens sont déboussolés et le nombre de morts ne cesse de grimper. « Il ne faut pas oublier la Cybercrime Act non plus. En vertu de la section 23, en cas de publication d’un undesirable content, que le modérateur n’a pas vérifié, il est passible d’une peine d’emprisonnement de 20 ans. Le gouvernement veut empêcher les radios privées de fonctionner comme il se doit », déplore l’avocat. 

Selon lui, le gouvernement vient avec ce projet de loi, car « il a emmené le pays dans une décadence extraordinaire ». « Grâce à son incompétence, le gouvernement se voit contraint de devenir une dictature sans scrupules pour empêcher les gens de parler. Il propose cette loi barbare pour empêcher les gens de parler », a soutenu Roshi Bhadain. 

Appel aux  anciens employés des radios

Si la population ne réagit pas, « pou nepli res nanye », dira Roshi Bhadain. Selon lui, le leader de l’opposition n’a pas hésité à quitter son poste quand le gouvernement voulait venir avec le Prosecution Bill. « J’ai quitté le gouvernement lors de la passation du pouvoir. Nando Bodha a aussi quitté son poste de ministre », a-t-il dit. 

Il a aussi lancé un appel aux jeunes politiciens qui ont été propulsés sur la scène politique pour leur popularité acquise lors de leur passage sur les ondes des radios privées . « Trois élus ont travaillé dans des radios privées, où ils ont fait carrière : Subhasnee Luchmun-Roy, Kavi Doolub et Gilbert Bablee. Est-ce que vous allez vous asseoir quand ce projet de loi sera voté ? Il y a aussi le jeune Ashley Ittoo et Naveena Ramyad. Allez-vous entrer dans le tableau noir de l’histoire, qui va vous qualifier d’assassins de la démocratie ? » a-t-il demandé. Il les exhorte « à ne pas se fier au Premier ministre et à ne pas voir que leurs propres intérêts ». « Il est l’heure pour vous de servir le pays », dira Roshi Bhadain. 

Paul Bérenger, leader du Mouvement militant mauricien, a, lui, fait comprendre que c’est une « loi dictature » de l’IBA sur les radios privées. « Toute l’opposition est contre cette loi dictature. On refuse catégoriquement ces amendements. Cette loi vise directement Top FM, mais toutes les autres radios sont aussi concernées », a-t-il avancé.

Selon lui, « cette dérive n’est pas une action isolée ». Il y a un trend dictatorial et anti-démocratique. « Avant cette loi, il y a eu le Cybercrime Bill. La Cour suprême a été saisie. Concernant l’IBA, ce sera la même chose. Dans les deux cas, nous irons jusqu’au Privy Council pour protéger la démocratie. Tous ceux qui sont contre la corruption et la dictature ont un devoir de serrer les rangs et se serrer les coudes », dira Paul Bérenger. 

 

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