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Ameenah Gurib-Fakim n’envisage pas de démissionner

Les partis de l’opposition ont exprimé le souhait qu’Ameenah Gurib-Fakim se retire comme présidente de la République à la suite de la polémique concernant ses liens avec le milliardaire angolais Alvaro Sobrinho. Selon son entourage, elle n’a nullement l’intention de démissionner.

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Des états-Unis, où elle se trouve actuellement, la présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, suit les développements dans l’affaire Alvaro Sobrinho. Elle a ainsi appris que les partis politiques de l’opposition l’appellent à prendre la porte de sortie. Selon son entourage, elle n’entend pas céder à cette demande. « Why should I resign ? What have I done so far ? Are these people convicted ? The day I do harm to my country, that will be the day I will leave », s’est-elle confié à un proche.

« Why should I resign ? What have I done so far ? Are these people convicted ? The day I do harm to my country, that will be the day
I will leave »

« Alvaro Sobrinho a obtenu ses permis rapidement, alors que, dans l’offshore, l’attente pour l’obtention d’un permis pour un fonds d’investissement est d’au moins deux mois. » C’est ce qu’a indiqué Xavier-Luc Duval lors d’un point de presse vendredi. Le leader de l’opposition réclame une commission d’enquête.

« La Présidente est engagée dans l’affaire Sobrinho et devra assumer ses responsabilités. Un membre très influent du gouvernement a accompagné Sobrinho à Royal Park pour lui montrer les terrains. Il y a une tentative d’instrumentaliser la Présidence », dit-il.

La Présidente doit soumettre sa démission. C’est ce que pense le Mouvement Patriotique (MP). Alan Ganoo estime que la réponse de Pravind Jugnauth donnée au Parlement, mardi dernier, démontrerait que la Présidente a été partie prenante dans le traitement VIP accordé à Alvaro Sobrinho à Plaisance.

« Pravind Juganuth l’a bien fait comprendre. C’est à la requête de la Présidente qu’Alvaro Sobrinho et ses collaborateurs ont obtenu un service VIP à l’aéroport. C’est grave. Ameenah Gurib-Fakim doit démissionner », a déclaré Alan Ganoo, face à la presse, le vendredi 7 avril.

Paul Bérenger est, lui, d’opinion que la présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim s’est disqualifiée. « La meilleure chose pour elle est de take a leave », a-t-il suggéré. Il a aussi fustigé la position du Premier ministre, Pravind Jugnauth, dans toute cette affaire. Le leader du Mouvement militant mauricien dit vouloir connaître toute la vérité à ce sujet, à commencer par l’identité des ministres qui seraient impliqués dans cette affaire depuis le tout début.


Ravi Rutnah : «Aucune raison pour que la Présidente quitte son poste»

L’avocat et député de la majorité considère que la présidente de la République est un élément fort pour le pays. Selon le député Ravi Rutnah du ML, Ameenah Gurib-Fakim a voulu travailler dans l’intérêt du pays en attirant des investissements à Maurice. Pour le Deputy Whip de l’Assemblée nationale, il n’y a aucune raison pour que la Présidente démissionne. « Aujourd’hui, il y a un agenda de la part de nombreuses personnes pour mettre des bâtons dans les roues de ce gouvernement et freiner les développements que celui-ci souhaite entreprendre. »


Des emails compromettants

De nouveaux éléments ont fait surface dans l’affaire Alvaro Sobrinho. La Présidente de la République, Ameenah Gurib-Fakim, se retrouve impliquée dans des discussions entourant une demande de licence  pour deux sociétés du milliardaire angolais auprès de la Financial Services Commission (FSC). Il s’agit plus précisément de discussions, par courriels échangés entre l’homme de loi d’Alvaro Sobrinho, Mauricio Fernandes, et l’ancien Vice-chairperson de la FSC, Akilesh Deerpalsingh. Des discussions qui ont eu lieu le 27 août 2015 à propos du « licensing process for PASET et ASA Funds », deux sociétés d’Alvaro Sobrinho, pour lesquelles Mauricio Fernandes réclame une update de la FSC. Ce dernier indique au Vice-chairperson de la FSC que les informations réclamées lors de la réunion du lundi 24 août, ont déjà été soumises le mardi 25 août. Il fait aussi savoir à Akilesh Deerpalsingh «  qu’il attend les confirmations finales ».

Moins de 10 minutes plus tard, soit à 11 h 37, Akilesh Deerpalsingh répond à Mauricio Fernandes. Il lui indique que la FSC se prononcera à 13 heures et qu’il sera informé de la décision. à 15 h 56, Mauricio Fernandes informe Akilesh Deerpalsingh que la FSC « has cleared all the licenses » et que, désormais, il compte poursuivre les procédures pour d’autres permis et il le remercie. C’est à l’issue d’un quatrième email qu’on saura qu’Ameenah Gurib-Fakim avait suivi les échanges entre les deux hommes. « Thank you  for having facilitated this process ! Kind regards to the Minister. Mauricio : I am happy that there is a happy denouement (…) », écrit la Présidente dans un email destiné au Vice-chairperson de la FSC, avec copie à Mauricio Fernandes.

Dans un communiqué émis vendredi 7 avril, Akilesh Deerpalsing précise qu’« Ameenah Gurib-Fakim l’avait contacté pour qu’il rencontre Mauricio Fernandes ». Il a mis en avant le fait qu’il était sollicité à ce moment-là, soit en août 2015, en sa capacité de Vice-chairperson de l’instance régulatrice. Il soutient que la Présidente lui « aurait téléphoné » pour s’enquérir sur le « status » du dossier. Il reconnaît avoir reçu des courriels de l’homme de loi du multimilliardaire angolais Alvaro Sobrinho. Cependant, le bras droit de l’ancien ministre Roshi Bhadain nie avoir participé aux prises de décision sur les dossiers de Mauricio Fernandes.

Ramesh Basant Roi s’emporte

Le gouverneur de la Banque de Maurice (BoM), Ramesh Basant Roi, est entré dans une grosse colère lorsqu’une journaliste de Radio Plus lui a posé une question sur l’affaire Sobrinho. « You have no right to mention my name in the papers! I got an invitation. I was not there. Understood? Why did you put my name in the papers? » s’est-il emporté. C’était le vendredi 7 avril, à l’issue d’une cérémonie au siège de la BoM, à Port-Louis.

 

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