Il connaît bien le pays de Robert Mugabe et la politique en Afrique. Amédée Darga est d’avis que si le Zimbabwe survit à ses difficultés actuelles, notre pays sera l’un des grands bénéficiaires.
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Voyez-vous venir cette intervention militaire au Zimbabwe ?
C’est un coup de palais, quelque chose qui est en train d’être fait à l’intérieur du pouvoir. Cette intervention était quasi inévitable. Grace Mugabe est honnie par la population. Elle est détestée. Elle n’est pas respectée par les militaires. Fait intéressant : ce coup de palais est une première dans l’Afrique australe post-Indépendante avec une intervention si évidente des militaires. Ces derniers ont un pouvoir politique officieux, mais un pouvoir politique quand même, parce qu’ils ont des préférences au sein dudit pouvoir.
Ces 10 dernières années au Zimbabwe, des hauts gradés militaires ont essayé de ramener Robert Mugabe à la raison. En vain. Certains ont même étaient purgés. Ce qui a exacerbé la colère des militaires a été l’ensemble des excès de Grace Mugabe et son ambition de succéder à son mari et de l’utiliser pour éliminer ses adversaires.
Le Zimbabwe, avec ses riches sous-sols et terres, pourra-t-il rebondir avec le départ de Robert Mugabe ?
Le Zimbabwe et sa population sont très résilients. Pendant 15 ans, ils ont vécu sous les sanctions. Les gens ont appris à vivre dans des conditions très difficiles.
Le Zimbabwe dispose d’une intelligentsia très forte, avec des hauts cadres très compétents. Il existe une classe d’entrepreneurs très dynamiques. Au cours d’une récente visite dans ce pays, j’ai interrogé les hommes d’affaires sur la situation dans le pays. Ils m’ont dit qu’ils attendent le moment propice. Du moment que cela arrive, ils se mettront immédiatement au travail. Le problème a été une absence totale de politique et stratégie économique.
Comment l’île Maurice pourra-t-elle profiter d’une renaissance zimbabwéenne ?
Les exportations vers le Zimbabwe ont chuté de par la situation dans le pays. La valeur des exportations est passée de Rs 84 millions en 2014 à Rs 43 millions l’année dernière. Mais si le Zimbabwe se reprend, Maurice tirera bénéfices, tant sur l’exportation de produits que des services.
Une quarantaine de Mauriciens au Zimbabwe
L’instabilité politique au Zimbabwe inquiète les ressortissants mauriciens qui y résident. Pour certains, ils y sont depuis plus de quarante ans et sont encore propriétaires de fermes. Ceux-ci sont toutefois très peu nombreux, car un certain nombre de Mauriciens ont été expropriés. Il y a une quarantaine de Mauriciens qui vivent encore au Zimbabwe, selon le ministère des Affaires étrangères. Outre des fermiers d’origine mauricienne, il y a des personnes qui s’y étaient rendus pour enseigner dans les écoles, il y a plus de 15 ans. Ils s’y sont ensuite installés. Le ministère des Affaires étrangères indique que les ressortissants mauriciens peuvent contacter le ministère ou le haut-commissariat de Maurice à Pretoria, en Afrique du Sud, en cas de besoin d’aide.
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