Ambiance: un come-back et quelques «watiwallas»

Ils portent des complets sombres. Des cadres du ministère des Finances, aux aguets, pour la Private Notice Question (PNQ) à venir adressée au Premier ministre et ministre des Finances.

La cible du leader de l’opposition : Vishnu Lutchmeenaraidoo avec le projet Yihai au Domaine les Pailles. Beaucoup se demandent si l’ancien ministre des Finances sera présent. Et il est venu. La pendule indique 11 h 15. C’est accompagné d’Ivan Collendavelloo et de Yogida Sawmynaden que Vishnu Lutchmeenaraidoo fait son entrée dans l’hémicycle. Il échange une chaleureuse poignée de mains avec Mahen Seerutthun, accompagnée d’un large sourire. Quelques pas plus loin, il salue Nando Bodha d’une poignée de mains. Le ministre des Infrastructures publiques lui répond par un sourire, suivi d’un rictus. Les parlementaires prennent place. La séance est ouverte et le leader de l’opposition lance sa PNQ axée sur la Joint Venture entre la State Investment Corporation et la société chinoise Yihai. Les questions et les explications s’enchaînent des deux côtés de la Chambre. En retrait, Vishnu Lutchmeenaraidoo suit les échanges d’un air détaché. Il acquiesce parfois de la tête, et joue avec ses doigts. Certains élus lui lancent des regards furtifs. Sans plus. Première partie de séance calme. Le déjeuner terminé, les esprits s’échauffent. Showkutally Soodhun est pris à partie par l’opposition. Le sujet est sensible : l’affaire BAI. Le ministre du Logement et des Terres assure la suppléance comme ministre de la Bonne gouvernance et des Services financiers en l’absence du titulaire, Roshi Bhadain. Il n’a pas toutes les réponses. Qu’à cela ne tienne. « C’est inacceptable ! » peste Paul Bérenger. Tour à tour Adil Ameer Meea, Reza Uteem et Shakeel Mohamed interviennent. Adil Ameer Meea gesticule sur son siège. Paul Bérenger n’est pas content et devient rouge de colère. Assis derrière Showkutally Soodhun, Etienne Sinatambou a des fous rires intempestifs.

L’Interpellation qui fâche

Ivan Collendavelloo a les mains qui fendent l’air et menacent. Il pèse chacun de ses mots. Le sujet de la discorde : les contrats octroyés dans le secteur de l’énergie. C’est Bashir Jahangeer, député de la majorité, qui est l’auteur de l’interpellation qui fâche. L’opposition a vite fait de lui voler la vedette. Pas de quartier. Il y a de l’électricité dans l’air. Le courant ne passe pas entre Ivan Collendavelloo et Rajesh Bhagwan. Le député MMM vocifère de son siège des accusations peu parlementaires. Ivan Collendavelloo lui tient tête, les mains bien en vue : « Mo pa per twa. » Ceux qui parlent de maldonnes ? « C’est du watiwalla. C’est du wai wai », peste le ministre. « All you know is yap yap », fulmine-t-il sur un ton chantant. Rajesh Bhagwan regarde et fait la moue. Bashir Jahangeer regarde et ne fait rien. Vishnu Lutchmeenaraidoo n’est plus là. Il s’est éclipsé dès la fin de la première tranche. Une journaliste le suit. Le ministre imperturbable glisse tout simplement : « Je ne fais pas de déclaration à la presse mademoiselle …»