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Ambiance - Le PM s’adressant à l’opposition : «zot pas onte vinn asiz ek Speaker»

La gêne palpable des députés de l’opposition contrastait fortement avec l’assurance affichée par le PM et ses alliés.

Les membres de l’opposition parlementaire, visiblement embarrassés après leur absence à la séance de la semaine précédente, ont eu toutes les difficultés du monde à reprendre la main sur le gouvernement en ce mardi 30 juillet 2024. 

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La séance du mardi 30 juillet 2024 a surtout été marquée par les railleries et les hostilités du gouvernement à l’égard de l’opposition. Contrairement aux sessions précédentes où l’opposition avait pris pour habitude de lancer les hostilités, c’est le Premier ministre (PM), Pravind Jugnauth, qui a, cette fois, pris l’initiative de critiquer vivement les membres de l’opposition. 

Ces derniers, absents lors de la dernière séance en raison de leur désaccord avec le nouveau Speaker de l’Assemblée nationale, Adrien Duval, ont fait leur retour dans l’hémicycle, « under protest », pour reprendre les termes utilisés par le leader de l’opposition, Arvin Boolell. Le Premier ministre, de retour d’un déplacement en Angleterre, semblait motivé pour critiquer le comportement de l’opposition. 

« Zot pa onte vinn asiz ek Speaker », a-t-il lancé d’emblée aux membres de l’opposition qui sont arrivés plus tard que d’habitude à l’Assemblée nationale. Au fur et à mesure que ces derniers rejoignaient l’hémicycle, les railleries du PM et des autres membres de la majorité se faisaient de plus en plus entendre. Des commentaires persifleurs fusaient de toutes parts. 

L’incontournable Bobby Hurreeram, toujours prêt à donner de la voix lorsqu’il s’agit de s’en prendre à l’opposition, a critiqué le fait que l’opposition parlementaire ait été contrainte de ravaler sa fierté pour signer son retour au sein de l’hémicycle. « Lisien inn manz lamour prop, inn tap ar loto inn mor », a lancé le ministre de l’Infrastructure nationale. 

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Le ministre de l’Environnement Kavy Ramano et la députée de la majorité gouvernementale Subhasnee Luchmun Roy se sont, quant à eux, moqués des membres de l’opposition pour s’être, selon eux, laissés berner par les conseils juridiques de la députée du Mouvement militant mauricien (MMM), Joanna Bérenger, sur les procédures de nomination du Speaker. 

« Ekout Bérenger mem », ont-ils dit sur un ton moqueur. D’autres membres du gouvernementale ont ironisé sur le fait que ceux de l’opposition affirment faire leur retour au parlement « sous protestation », se demandant avec amusement si c’est aussi « sous protestation » qu’ils prennent leur petit-déjeuner dans le lunch room ou qu’ils perçoivent leurs salaires mensuels. 

Si habituellement les membres de l’opposition ne sont pas à court d’arguments pour répliquer aux membres du gouvernement, cette fois-ci ils donnaient l’impression d’être acculés, esquissant des sourires pour le moins décontenancés. Les membres du gouvernement ont profité de l’occasion pour intensifier leurs attaques et critiquer davantage le tumulte soulevé autour de la nomination d’Adrien Duval en tant que nouveau Speaker. 

La députée Subhasnee Luchmun Roy, particulièrement active, a continué de mettre en avant le fait que les députés de l’opposition aient été induits en erreur par les conseils juridiques de Joanna Bérenger. « Ekout Bérenger mem », répétait-elle, soulignant l’influence de la députée du MMM sur les décisions de l’opposition. 

Le ministre des Technologies, de la Communication et de l’Innovation, Deepak Balgobin, a lui aussi ajouté son commentaire acerbe, ciblant spécifiquement le leader de l’opposition. « To pe les twa kouyone par Bérenger », a-t-il lancé, mettant en doute la capacité d’Arvin Boolell à mener efficacement l’opposition. 

Pravind Jugnauth s’en est ensuite pris aux membres de l’opposition et au leader du Parti travailliste (PTr), Navin Ramgoolam, lors de la Prime Minister’s Question Time. Interrogé par le député rouge Fabrice David sur l’impression des bulletins de vote, le PM a, tout au long de sa réponse, expressément fait état des allégations formulées par le PTr concernant le trucage des dernières élections. 

« Mais la vérité est que le leader du Parti travailliste, votre leader, s’est retrouvé avec [la…] queue entre les jambes, obligé de retirer sa pétition pour contester les dernières élections générales comme un vrai lâche », a-t-il lancé avec véhémence, soulignant ainsi ce qu’il perçoit comme une capitulation humiliante de Navin Ramgoolam face aux résultats électoraux contestés. 

Les députés de l’opposition, tels que Patrick Assirvaden, ont tant bien que mal essayé de donner la réplique pour se défendre, lançant notamment le sobriquet « Pinocchio » à l’encontre du Premier ministre. Malgré leurs efforts, il était évident que le Premier ministre et la majorité gouvernementale avaient l’ascendant sur l’opposition lors de ce grand retour à l’Assemblée 

 

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