Ambiance : Bhadain expulsé pour geste jugé «indécent»

Ambiance électrique, lors de la Private Notice Question (PNQ), mardi. Une allégation de Roshi Bhadain portant sur la vente de l’hôpital Apollo Bramwell à Omega Ark, met le feu aux poudres. Résultat : Roshi Bhadain est explusé pour geste jugé « indécent » et  la séance est suspendue pour quelques minutes.

Le Premier ministre, Pravind Jugnauth, s’est mis en colère après l’allégation de Roshi Bhadain qui soutenait, qu’un paiement de 4 % du prix de la vente, de l’hôpital était en négociation. Pour le chef du gouvernement, ces allégations sont « gratuites ». Auparavant, l’ancien ministre de la Bonne gouvernance devait demander au chef du gouvernement : « Peut-il confirmer s’il a rencontré Manoj Dhansa, courtier de Megacom, au bureau de son conseiller Prakash Maunthrooa, et est-ce qu’il va enquêter sur ce dossier et dire la vérité au public ? », a demandé Roshi Bhadain.

Allégations

La question et les commentaires y relatifs ont suscité un vrai brouhaha et la Speaker, Maya Hanoomanjee, a eu  beaucoup de mal à calmer les choses.

« Les allégations du leader du Pepsi Party sont gratuites et je le mets au défi de répéter ce qu’il vient de dire hors du Parlement et alors, il verra de quel bois je me chauffe », a répliqué le Premier ministre, visiblement hors de lui.

Piqué au vif, Roshi Bhadain demande le retrait des mots « Pepsi Party », et soutient qu’Omega Ark n’avait pas uniquement des vues sur Apollo Bramwell, mais avait aussi comme objectif d’acheter la MauBank, banque commerciale créée par l’État après le crash de la Bramer Bank. « Hier, tu me léchais la main », lâche Pravind Jugnauth en tendant sa main alors que les élus des deux côtés de la Chambre se lancent des invectives.

C’est alors que Roshi Bhadain devait faire un geste qui ne sera pas au goût de la Speaker qui a jugé le geste « indécent ». « Cela fait déjà deux ans que vous siégez à cette Chambre. Ce genre de geste est inacceptable ici », lance Maya Hanoomanjee. Roshi Bhadain est alors expulsé et quitte l’hémicycle sous les quolibets.

Pravind Jugnauth se lève une nouvelle fois et indique qu’il n’a pas encore répondu à la question quand Paul Bérenger lance une remarque à laquelle le Premier ministre répond aussitôt : « Requin moustache, arrête taper ».

Maya Hanoomanjee met fin aux questions supplémentaires liées à la PNQ, mais Xavier-Luc Duval proteste et avance qu’on lui avait donné l’impression qu’il allait pouvoir poser une dernière question. Alors que le brouhaha continue, Xavier-Luc Duval s’obstine à rester debout jusqu’à ce qu’il obtienne l’autorisation de poser sa question.

La Speaker, qui a du mal à maintenir le calme, décide alors de suspendre la séance pour quelques minutes. L’horloge indiquait 12h07.

Étienne Sinatambou : «Du jamais vu dans l’Histoire parlementaire»

La majorité gouvernementale a vivement réagi suite à l’expulsion du député du Reform Party, Roshi Bhadain, mardi, durant la Private Notice Question.

Lors d’un point de presse tenu durant la suspension des travaux, Étienne Sinatambou, ministre de la Sécurité sociale et de l’Environnement, entouré d’autres députés de la majorité, a critiqué Roshi Bhadain et l’ensemble de l’opposition.

« Nous dénonçons les agissements des membres de l’opposition, a déclaré Étienne Sinatambou. Ils continuent d’utiliser un langage vulgaire, indécent et obscène. » Roshi Bhadain est accusé d’avoir fait « un geste obscène et indécent ». « C’est du jamais vu dans l’Histoire parlementaire de notre pays, a-t-il ajouté. J’espère que jamais plus, on ne verra un membre du Parlement refaire un tel geste qui est un manque total de respect des institutions. Le plus choquant, c’est que le reste de l’opposition n’y a aucunement objecté. Ils étaient contents. Cela montre à quel point elle cherche à dénigrer Maurice. »

Le ministre Sinatambou a applaudi la décision de la Speaker de l’Assemblée nationale, Maya Hanoomanjee. Il a indiqué que Roshi Bhadain a eu de la chance de n’avoir écopé que d’une simple expulsion, au lieu d’être « named ».

La section 50 des Standing orders du Parlement permet au Président de l’Assemblée nationale de « name » un député. Cela veut dire que celui-ci est alors suspendu pour le reste de la session jusqu’aux vacances parlementaires.

« L’Opposition cherche à gouverner le Parlement », a accusé Etienne Sinatambou.