Interview

Amar Deerpalsing : «Nous ne ferons aucune proposition budgétaire»

Amar Deerpalsing. Amar Deerpalsing.

Dans l’interview qui suit, Amar Deerpalsing, président de la Fédération des Petites et Moyennes Entreprises, laisse éclater son exaspération face à la concurrence des produits importés.

Publicité

Comment se porte le secteur des PME à quelques mois du prochain budget ?
On subsiste face à une certaine morosité qui gagne de plus en plus le secteur des PME. Avec tout ce qui se passe au niveau local et dans le monde, les PME n’ont pas vraiment confiance dans l’avenir.

Qu’est-ce qui ne va pas sur le plan local ?
La porte, qui est grande ouverte aux importations, cause un grand tort aux entrepreneurs locaux. Plusieurs PME sont à bout de souffle face à la concurrence déloyale des produits importés sur le marché local.

Les autorités ont-elles vraiment le choix face aux exigences de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC) ?
Je pense que tout gouvernement doit veiller en premier aux intérêts du pays et non pas de suivre aveuglement les dictats des institutions internationales. Suivant cette logique, le gouvernement indien a imposé une taxe de 20% sur les produits importés en vue de protéger son industrie locale. Citons aussi les États-Unis qui ont imposé une taxe sur le fer. Alors pourquoi le gouvernement mauricien ne prend pas lui aussi des mesures pour protéger les entrepreneurs locaux ? J’attire votre attention, qu’il y a même un précédent. Je veux dire l’imposition depuis des années d’une taxe de 80% sur le sucre pour protéger l’industrie sucrière. Et là aussi, je trouve une anomalie. Toute compagnie locale qui utilise le sucre comme matière première pour la fabrication de ses produits est frappée d’une taxe de 80% alors que les produits importés contenant le sucre ne sont pas taxables.

Quelles seront vos principales propositions pour le prochain budget ?
Quitte à vous surprendre, notre association ne va soumettre aucune proposition dans le cadre du prochain budget. Je trouve que c’est ridicule de faire des propositions et participer à des consultations budgétaires pour voir, par la suite, que nos demandes ne sont pas retenues. L’an dernier, on a fait même le contraire de ce qu’on avait réclamé. Alors qu’on avait demandé à une autorisation d’importer des travailleurs étrangers pour faire rouler nos machines, face à un manque de main-d’œuvre, le gouvernement a cru bon de nous envoyer des gradués chômeurs sans aucune expérience. Et ce, pour avoir une formation pratique afin qu’ils puissent à leur tour ouvrir leurs propres entreprises, avec pour conséquence que nous souffrons toujours d’un manque de main-d’œuvre.

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !