Alternative à la Smart City : le Collectif mauricien pour Roches Noires vient avec ses propositions

Le Collectif mauricien pour Roches Noires, qui s’est formé pour offrir une alternative à la Smart City de Roches Noires, a rendu public son projet et les pistes qu’il explore pour préserver les quelque 850 arpents sur lesquels PR Capital (Mauritius) Ltd prévoit de construire sa nouvelle ville.

Afin de contrer le projet de Smart City de Roches Noires, des entreprises mauriciennes, notamment Eclosia, IBL, Currimjee et Scott, ont formé le Collectif mauricien pour Roches Noires. Ce dernier propose la création du Parc Naturel de Roches Noires qui aura « un modèle de gouvernance pérenne ». Le but est d’ « établir un cadre de gestion de façon à ce que la préservation de l’environnement reste le principal objectif du projet ». Cette proposition a été soumise il y a quelques jours aux autorités.

Un « trust fund » sera créé pour garantir un budget de fonctionnement afin d’ « entretenir le parc et rémunérer son équipe ». Ce fonds sera alimenté par les promoteurs du projet, des partenaires techniques et financiers ainsi que par des contributions annuelles, publiques et privées que « l’équipe de gestion sera chargée de rechercher ».

Une charte de gestion sera aussi élaborée pour « engager toutes les parties prenantes ». Y seront détaillés « les conditions à respecter pour ne pas compromettre l’environnement naturel, la structure de l’organe qui prend les décisions, et le rôle et les responsabilités des équipes qui animeront le parc ».

Il est aussi question de développer des « mécanismes de financement innovants ». Un des moyens de financement, outre l’apport de partenaires privés et publics, concerne un droit d’entrée qui sera réclamé pour participer aux activités, mais cela passera aussi par la commercialisation de crédits carbone et le financement de projets spécifiques ou encore la compensation biodiversité.

Il s’agit également d’impliquer la population locale, que ce soit en termes d’emploi ou de sensibilisation aux activités de conservation, de tourisme écologique et d’exploitation durable des ressources.

Le collectif propose de faire du village de Roches Noires la porte d’entrée du parc. « C’est par le village que le visiteur commencera sa découverte de Roches Noires. Les options de restauration qu’il y trouvera seront variées et typiques : petits snacks et restaurants, tables d’hôtes…Il aura peut-être aussi l’occasion de résider sur place, dans une des pensions de famille sympathiques qui sortiront de terre pour l’accueillir. »

Des visites guidées éducatives seront organisées, mais aussi des activités créatives et sportives dont le canoë-kayak, la pêche, des points d’observation, des randonnées pédestres et l’exploration de grottes marines et de formations rocheuses ou encore des excursions au-delà du parc.

Des emplois, tels que guides touristiques, animateurs d’activités, hôtes et hôtesses d’accueil, restaurateurs et d’autres seront créés si le parc devient une réalité.

Le délai pour soumettre des observations ou des contestations sur le projet de « smart city » de Roches Noires au ministère de l’Environnement a pris fin le samedi 11 novembre. Ceci est une des étapes pour le promoteur, Pr Capital (Mauritius) Ltd, vers l’obtention d’un permis EIA (Environment Impact Assessment). S’il l’obtient, il pourra aller de l’avant avec son projet. Le groupe français projette de construire, entre autres, 1 480 unités résidentielles, un établissement hôtelier, un centre sportif, un centre de recherche et de développement et deux terrains de golf. Le tout en s’engageant formellement à protéger et entretenir les sites sensibles, dont les marécages, et à inclure les habitants de la région dans le projet.