L’incident impliquant des collégiens et des policiers, à la gare du Nord, Port-Louis mercredi, interpelle les membres de l’Independent Police Complaints Commission. Ses membres envisagent d’enquêter pour situer les responsabilités.
Les enquêteurs de l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) ont du pain sur la planche. Ils ont été invités à réunir des indices par rapport aux derniers actes de violence impliquant des policiers et des collégiens. Ces informations seront glanées à travers les images CCTV, sur le réseau social Facebook, ou par témoignages. Une fois ces informations recueillies, une enquête sera initiée pour « situer les responsabilités ».
Publicité
L’IPCC devra déterminer si c’est le langage employé par les policiers qui a mis le feu aux poudres. Si tel est le cas, la commission soumettra une liste de recommandations au commissaire de police pour revoir l’approche des policiers envers les étudiants et les membres du public. La commission proposera en outre que les étudiants soient suivis par des psychologues pour « traiter le problème à la source ». La Child Development Unit (CDU) pourrait être mise à contribution.
« responsabilité collective »
« Depuis sa création, l’IPCC a recensé une dizaine de plaintes par rapport au langage employé par les policiers envers les membres du public. C’est l’une des raisons qui contribuent au fait qu’ils soient peu respectés. Or, un policier se doit être serviable et courtois envers le public. Il doit faire de sorte d’inspirer le respect du public en toute circonstance », ajoute l’IPCC.
Dans une déclaration, le responsable de la cellule de presse de la police, l’inspecteur Shiva Coothen, avance que « la responsabilité est collective ». « Les parents, ministères concernés, la CDU et le bureau de l’Ombudsperson for Children doivent être parties prenantes au combat contre la dégradation des mœurs chez les jeunes », souligne notre interlocuteur. L’inspecteur ajoute que « les étudiants doivent réaliser qu’un policier est avant tout un symbole d’autorité » et qu’il « ne faut pas voir l’individu, mais l’uniforme ».
« La police agit en fonction de la situation. Quand on doit agir avec fermeté, on le fait ! D’ailleurs lorsqu’un policier se fait agresser, il doit forcément réagir, car son rôle est de faire respecter la loi et l’ordre », poursuit l’inspecteur Coothen.
L’incident survenu à la place de l’Immigration, impliquant des étudiants et des policiers, a fait grand bruit sur la Toile. Il a eu lieu après les heures de classe, vers 15 h 45. Trois policiers du poste de Trou-Fanfaron ont voulu ramener à l’ordre des collégiens (garçons et filles) qui usaient un langage ordurier sur la place publique. Ces préposés de l'État ont ordonné aux étudiants de bien se comporter. Un étudiant de 15 ans s’en est pris verbalement à un policier. Il a été immobilisé afin d’être conduit au poste. C’est à ce moment que les esprits se sont échauffés.
Des coups ont fusé entre les trois policiers et la foule hostile composée de collégiens et de membres du public. D’autres policiers ont été appelés en renfort. Un véhicule de la police a été vandalisé par la foule. Quatre suspects, dont des mineurs, ont été arrêtés sur les lieux de l’incident. Ils ont été traduits devant le tribunal de Port-Louis, où ils ont été inculpés pour rébellion.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !