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Alors qu’elle souffre de pénurie - Air Mauritius : d’autres pilotes en partance

Le problème risque de s’aggraver chez Air Mauritius. Alors que la compagnie manque déjà de pilotes, trois autres pilotes ont démissionné. L’hémorragie risque de se poursuivre, préviennent les syndicats des pilotes du Paille-en-Queue.

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Trois commandants de bord, Loïs Callebert, Alexandre Morleghem et François Chapon, tous des étrangers, ont décidé de quitter la compagnie après y avoir officié durant plusieurs années. Deux d’entre eux ont démissionné il y a quelques jours.

Air Mauritius relativise le mouvement. « Pas de raison de paniquer. Les pilotes vont et viennent dans toutes les compagnies aériennes, pour de multiples raisons », explique un haut cadre. S’il concède qu’il y a pénurie de pilotes, il souligne « qu’une campagne de recrutement démarrera d’ici quelques semaines ».

Concernant les trois démissionnaires : « deux pilotes nous avaient avertis de leur intention de partir. Le départ du capitaine Chaperon, lui, n’était pas prévu. Il rentre pour des raisons familiales…»

Avec 200 pilotes pour 14 avions — 15 avec l’arrivée du second A350-900 vers le 20 novembre — les capitaines et copilotes risquent de vivre un stress supplémentaire. Air Mauritius aurait besoin de 50 à 100 pilotes de plus, pour que ses appareils ne restent pas au sol pour des raisons de rentabilité. Les règlements de sécurité en matière aérienne sont très stricts. Le temps de vol maximal pour un pilote est de 900 heures par an selon les normes internationales. Une fois la limite atteinte, il ne peut plus voler. Chez Air Mauritius, de nombreux pilotes sont au repos forcé jusqu’à la fin de l’année. Impossible donc de compter sur eux.

La direction de la compagnie concède qu’il y a effectivement un manque de pilotes surtout sur les Airbus, et ce, depuis deux ans. Cela freine les ambitions de la compagnie d’augmenter les fréquences de ses vols et ajouter d’autres destinations.

Depuis 2015, les recrutements ont été repoussés pour diverses raisons. « Nous faisions face à des limitations. Aujourd’hui, il n’y en a plus. Nous attendons le rapport du consultant CAPFOR en novembre.» Un nouveau « memorandum of understanding » sera négocié avec les syndicats des pilotes concernant leurs conditions d’emploi.

Air Mauritius négocie déjà avec plusieurs pilotes. « Nous avons reçu cinq candidatures. Nous restons en communication avec eux », explique la direction.

Shehzaad Laulloo, président de la Mauritian Air Line Pilots Association (MALPA), souligne que « ceux qui sont en poste sont découragés ». Surtout depuis les événements de début octobre, qui a mené au limogeage de trois pilotes. L’un d’eux a été réintégré, les cas des autres sont étudiés par un comité ad hoc. « Des pilotes sont contactés à travers la Mauritian Pilot Development Programme qui vise à recruter des pilotes locaux à l’étranger.

C’est à travers cela que deux pilotes ont été embauchés, pour des salaires de 25 % inférieurs aux nôtres. Les deux prochains sur la liste ont indiqué qu’ils ne viendront pas chez Air Mauritius. Le recrutement des pilotes est sévèrement affecté par cette mesure », soutient le capitaine Laulloo. Une opinion qu’on ne partage pas en haut lieu.

 

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