«La question se pose de plus en plus quant à l’objectif initial de la Contribution Sociale Généralisée (CSG). » C’est en ces termes que l’économiste Manisha Dookhony commente l’utilisation croissante des fonds provenant de la CSG par le gouvernement. À l’origine, l’introduction de la CSG visait à remplacer le National Pensions Fund (NPF), qui devenait insoutenable à long terme. Ainsi, l’objectif principal de ce fonds était de financer les pensions des retraités à l’avenir.
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Sauf que depuis l’année dernière, le gouvernement a commencé à puiser dans ce fonds pour financer l’allocation de Rs 1 000 destinée aux personnes dont le salaire ne dépasse pas Rs 50 000. De plus, lors du dernier Budget 2023-24, le ministre des Finances Renganaden Padayachy a annoncé la création d’une CSG Child Allowance, qui accordera une aide financière de Rs 2 000 à chaque enfant jusqu’à l’âge de trois ans. Une décision qui vient de ce fait soulever davantage d’interrogations quant au rôle de la CSG.
« Il est désormais légitime de se demander si la CSG ne s’est pas transformée en un instrument social plus étendu, incluant également le paiement de diverses allocations », avance Manisha Dookhony. Selon l’économiste, si la CSG est véritablement destinée à la pension de vieillesse, « on aurait pu s’attendre à ce que les fonds soient réservés, investis et conservés à long terme ».
Commentant plus spécifi-quement l’allocation de Rs 2 000 accordée aux personnes dont le salaire ne dépasse pas Rs 25 000, elle explique qu’un jeune qui vient de commencer sa carrière professionnelle pourrait être éligible à cette allocation. « Cependant, un jeune vivant chez ses parents dont les revenus sont substantiels a-t-il réellement besoin d’une telle allocation ? » se demande-t-elle.
L’économiste Takesh Luckho exprime également de sérieuses réserves concernant la nouvelle orientation que le gouvernement donne à la CSG. « Il est essentiel d’être prudent quant à l’utilisation des fonds de la CSG pour la mise en place d’allocations. La manière dont la CSG a été instaurée suscite des préoccupations. Lorsque le National Pensions Fund était en place, les fonds étaient gérés séparément, offrant une meilleure transparence quant à leur utilisation et aux rendements sur investissement obtenus », déclare-t-il.
« Maintenant, avec la CSG, les fonds sont consolidés dans le Consolidated Fund et il y a un manque de transparence quant aux entrées et sorties de fonds. La CSG est intégrée dans un fonds commun et utilisée pour diverses dépenses qui ne sont pas nécessairement liées à la pension », explique-t-il.
En somme, la CSG ressemble aujourd’hui à une « taxe supplémentaire à laquelle tout le monde contribue, sans réelle visibilité sur son utilisation, ce qui soulève des doutes quant à son efficacité », poursuit l’économiste.
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