Ses proches ayant touché sa pension alors qu’elle était en traitement à l’hôpital psychiatrique de Brown-Séquard, Rani s’est retrouvée avec une ardoise de Rs 79 000 vis-à-vis de la Sécurité sociale.
De plus, sa pension d’invalidité a été interrompue depuis juin. Rani Armon ne comprend plus. Elle est sans ressources depuis juin dernier. Après de nombreuses démarches auprès du bureau de la Sécurité sociale de Surinam et celui de Rose-Hill, elle a appris qu’en raison de ses nombreuses hospitalisations depuis 2003, les services sociaux lui auraient versé un surplus (over payment) de Rs 79 000.
Intervenant lors de l’émission Xplik Ou K vendredi dernier, l’époux de Rani, Sanjiv a exprimé son incompréhension et son désespoir. Sanjiv explique que Rani et lui sont mariés civilement depuis trois ans et qu’il ne peut être tenu responsable si les proches de son épouse ont touché sa pension alors qu’elle était admise à l’hôpital psychiatrique de Beau-Bassin dans le passé.
L’Acting Deputy Commissioner à la Sécurité sociale, Ahmed Jannoo, a apporté une précision de taille lors de la même émission. Il a révélé au Défi Quotidien qu’il existe une réglementation qui stipule que toute personne qui est sous la tutelle du gouvernement (‘under government care’), que ce soit dans un hôpital ou dans une prison pendant plus d’un mois, ne peut toucher sa pension. Ceux et celles qui sont internés à l’hôpital psychiatrique de Brown-Séquard ont droit à un tiers de leur pension mensuelle sous forme de «inmate allowance». Idem pour ceux et celles placés en détention.
Sanjiv a aussi souligné qu’un responsable de la Sécurité sociale au bureau de Rose-Hill lui a proposé une formule (‘inacceptable ’ selon lui) pour rembourser la somme due. Trois mois de pension totalisant Rs 15 000 seront retenus dans un premier temps. Ensuite une somme de Rs 1 500 sera déduite chaque mois, jusqu’à ce que la Sécurité sociale soit remboursée du montant trop perçu dans le passé. Ce que Sanjiv juge trop dur à supporter vu les faibles ressources financières dont dispose le couple. D’où sa décision de se tourner vers la rédaction d’Xplik Ou K pour sortir de cette impasse.
M. Ahmed Jannoo lui a donné raison. Il a insisté que la Sécurité sociale ne peut priver une personne de sa pension pendant trois mois. Il a soutenu que les règlements prévoient que le bénéficiaire a droit à au moins un tiers de sa pension mensuelle au cas où il devrait rembourser la Sécu. Ainsi, le dossier de Rani sera examiné de nouveau afin de trouver une solution plus humaine. L’histoire d’amour entre Sanjiv et Rani mérite qu’on s’y attarde. Sanjiv a perdu son épouse, décédée après une longue maladie, il y a trois ans de cela. Sanjiv est père d’Akshaye, un handicapé physique d’une vingtaine d’années.
[row custom_class=""][/row]
« Nous nous rendions souvent à la pharmacie d’un hôpital. Rani récupérait ses médicaments et moi j’en faisais autant pour mon fils. Nous avons fait connaissance et puis nous avons décidé de nous unir », souligne Sanjiv.
Maçon de son état, Sanjiv effectue de menus travaux pour gagner sa vie. Grâce à une aide de la National Empowerment Foundation, il a pu construire une maisonnette. Cependant, la bicoque n’a ni fenêtre ni porte; des feuilles de tôles font office de fenêtres et de portes. La petite famille recomposée vit dans des conditions pénibles, mais Sanjiv et Rani demeurent unis malgré l’adversité, en attendant des lendemains meilleurs.
Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !
