La scène politique s’anime à nouveau, marquant le début d’une campagne électorale pour l’opposition parlementaire. Le congrès tenu à Mare-d’Albert vendredi suscite l’intérêt de nombreux observateurs politiques, bien que plusieurs d’entre eux pointent du doigt le manque de clarté concernant le programme de cette alliance.
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La politique active reprend ses droits. Comme l’ont fait comprendre plusieurs orateurs qui ont pris la parole le vendredi 28 juillet à Mare-d’Albert, la campagne électorale de l’opposition parlementaire a bel et bien été entamée. Considérant le congrès de vendredi comme un franc succès, les membres du Parti travailliste (PTr), du Mouvement militant mauricien (MMM) et du Parti mauricien social-démocrate (PMSD) ont déjà la tête à l’organisation du prochain qui se tiendra le 18 août à Vacoas pour les circonscriptions No.15 (La Caverne/Phoenix), No.16 (Vacoas/Floréal) et No.17 (Curepipe/Midlands). « Nous allons continuer la mobilisation sur le terrain. Les congrès que nous sommes en train de tenir ne sont pas nationaux mais régionaux, car nous voulons rallier toute la population. Après le congrès du 18 prochain, nous serons de retour en région rurale au Nord du pays », explique le député du Parti travailliste (PTr), Patrick Assirvaden.
L’observateur politique et membre du groupe de réflexion, Think Mauritius, Faizal Jeeroburkhan, fait partie de ceux pour qui l’affluence du congrès de Mare-d’Albert vendredi a été assez positive pour le démarrage de l’alliance PTr-MMM-PMSD. Ce, même s’il déplore le fait que les discours prononcés n’ont rien proposé de nouveau. « Mais ce qui est intéressant, c’est que la concrétisation de cette alliance ainsi que le congrès de vendredi viennent combler un vide politique. Cette alliance offre, selon moi, une plus grande visibilité en termes d’alternance politique au niveau des partis politiques mainstream », explique l’observateur.
Ce dernier est d’avis que l’alliance PTr-MMM-PMSD pourra reprendre la main sur les partis politiques extra-parlementaires qui ont tenté une percée depuis les dernières élections générales. « Si cette alliance parlementaire continue sur le même rythme, je pense qu’elle va à présent pouvoir faire de l’ombre aux partis extra-parlementaires », ajoute-t-il.
Ce dernier s’attend même à une contre-offensive du gouvernement dans pas longtemps. Faizal Jeerooburkhan affirme que la riposte du MSM comprendra le débauchage des membres des trois partis de l’opposition parlementaire. « Il faudra aussi s’attendre à de nouvelles mesures ‘labous dou’. À défaut d’être plus à l’écoute de la population et de tenter de redresser la barre au niveau des institutions, le gouvernement va en revanche vouloir refaire des cadeaux à la population ». Faizal Jeerooburkhan anticipe ainsi le retour de la « politicaille » et ce, au détriment du développement du pays.
Ram Seegobin du parti de gauche Lalit abonde dans le même sens. Selon lui, la foule présente vendredi est un encouragement pour l’alliance PTr-MMM-PMSD. Il estime que cela va donner matière au Premier ministre, Pravind Jugnauth, pour qu’il réfléchisse. En revanche, Ram Seegobin souligne être resté sur sa faim en ce qui concerne le programme de cette alliance. « On a facilement pu comprendre qu’elle n’a rien de concret et de solide en termes de programme. Elle s’est uniquement contentée de proposer certains points, mais on attend de mieux connaître ses propositions sur l’orientation politique, économique et sociale qu’elle compte donner au pays », souligne notre interlocuteur.
S’attardant quant à lui sur le discours des différents orateurs, l’historien et observateur politique Jocelyn Chan Low fait ressortir que les différents membres de l’alliance ont donné l’impression d’être à l’écoute de la population en évoquant les questions de nominations politiques et de l’importance de redresser les différentes institutions du pays. « On a pu constater qu’ils insistent sur la nécessité de créer une commission parlementaire pour se pencher sur la nomination de ceux et celles qui seront à la tête des institutions, mais je pense que ces trois partis devraient également envisager d’ouvrir cette commission parlementaire à la société civile », souhaite-t-il.
Jocelyn Chan Low soutient par ailleurs qu’il sera intéressant de voir si la concrétisation de l’alliance PTr-MMM-PMSD ainsi que la tenue de ce congrès seront suffisantes pour convaincre ceux qui avaient pris leurs distances de retourner vers la base de ces trois différents partis. Jocelyn Chan Low, qui se veut cependant prudent, affirme que le succès du congrès de vendredi ne veut pas tout dire. « Il faudra aussi que les dirigeants de cette alliance accordent une attention particulière à la nécessité de procéder à un remaniement des membres qui seront présentés comme candidats aux prochaines élections générales ».
Fake news sur l’alliance PTr-MMM-PMSD
« L’apport du parti du Cœur n’a pas été à la hauteur des attentes du leader du PTr. C’est ce qu’a confié Ramgoolam au député Ramphul, présent sur l’estrade à Mare-d’Albert. » C’est ce qu’indique une publication qui a été mise en circulation sur les réseaux sociaux, dont Facebook, le samedi 29 avril, et qui utilise le logo du Défi Media Group. Une information démentie par le groupe de presse qui ne manque pas de rappeler que la publication d’une fausse information est un délit punissable par la loi. Le ou les auteurs de « fake news » s’exposent, en effet, à de lourdes sanctions. Ils risquent jusqu’à 10 ans de prison et une amende pouvant aller jusqu’à Rs 1 million s’ils sont trouvés coupables par la Cour.
Du côté de l’opposition parlementaire, plusieurs députés, dont Joanna Bérenger, ont tenu à démentir la circulation de telles publications. Dans un message posté sur ses différents réseaux sociaux, la députée de la circonscription No 16 (Vacoas-Floréal) a déclaré que « les adversaires politiques paniquent et utilisent le logo des radios pour faire circuler de fausses informations afin de semer la division ! »
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