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Alliance PTr-MMM : à la recherche de la formule gagnante

Les leaders de l’alliance vont tout faire pour donner tort à leurs détracteurs.

Le PTr et le MMM seront-ils en mesure de prouver à leurs détracteurs que l’alliance de 2024 peut réussir là où celles de 1995 et 2014 ont échoué ?

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L’instabilité de l’alliance entre le PTr et le MMM, attribuée à leur incapacité à collaborer après les élections de 1995, ce qui a entraîné une rupture en 1997, ainsi que les personnalités fortes de Navin Ramgoolam et de Paul Bérenger sont souvent les arguments principaux avancés pour critiquer cette alliance de l’opposition. En 2024, ces deux partis s’unissent à nouveau pour les élections générales. La question cruciale est de savoir s’ils parviendront enfin à trouver la formule gagnante pour travailler de concert et gouverner le pays de manière durable en cas de victoire aux prochaines élections.

Si l’on évoque l’alliance entre le PTr et le MMM, un souvenir qui revient sans cesse en tête de nombreux observateurs politiques est l’année électorale de 2014. Cette année-là pourrait, en effet, être considérée comme l’un des plus grands fiascos de l’histoire politique. Sur le papier, compte tenu de la base électorale de ces deux partis, une alliance rouge-mauve était censée remporter les élections haut la main. 

Cependant, les résultats ont finalement démontré le contraire. L’alliance PTr-MMM a, en effet, rencontré de grandes difficultés pour galvaniser ses troupes, notamment en raison d’une confiance excessive affichée par les dirigeants et de plusieurs maladresses lors de la campagne électorale. Cette alliance a fini par être largement battue, avec Navin Ramgoolam qui ne se fera même pas élire.

Le défi actuel des dirigeants de l’alliance consiste à convaincre l’électorat que les données ont changé en 2024. Et que c’est bien cette alliance, incluant les membres de Nouveaux Démocrates, qui pourra « redresser le pays ».

L’historien et observateur politique Jocelyn Chan Low est d’avis qu’en substance, il n’y a aucune différence fondamentale entre l’alliance de 2024 et celle de 2014. La raison étant que ce sont deux partis qui gravitent uniquement autour de leurs deux leaders. Cependant, il souligne une différence non négligeable par rapport à dix ans de cela : ces deux partis ont été alliés dans l’opposition ces dernières années. 

« Il y a une cohérence »

« En 2014, l’alliance entre le PTr et le MMM s’est formée après une période d’opposition farouche entre ces deux partis. Cette transition brusque a été mal perçue par une partie de la population, car le MMM avait longtemps combattu le PTr et son leader Navin Ramgoolam. Cette alliance soudaine a créé une perception de manque de cohérence et de fidélité politique », indique-t-il. 

En revanche, en 2024, bien que les deux partis soient à nouveau alliés, « ils ont eu l’expérience de travailler ensemble pendant plusieurs années dans l’opposition. Pendant cette période, ils ont développé une synergie de travail au Parlement, montrant une solidarité et une collaboration plus cohérentes », ajoute Jocelyn Chan Low. 

Pour lui, cette expérience préalable de coopération pendant l’opposition pourrait « améliorer la crédibilité de l’alliance aux yeux de l’électorat ». Cela, du fait qu’elle démontre une certaine continuité et un engagement partagé envers des objectifs politiques communs », affirme-t-il. 

L’observateur Faizal Jeerooburkhan abonde dans le même sens. En 2014, l’alliance entre le PTr et le MMM, explique-t-il, était déjà un faux départ, et la population a sévèrement sanctionné ces deux partis lors des élections de 2014. Comme Jocelyn Chan Low, il est d’avis qu’il est plus facile pour la population d’accepter une alliance lorsque les partis qui la composent ont été ensemble dans l’opposition et ont combattu le gouvernement pendant des années. « Il y a une cohérence lorsque ce sont deux partis de l’opposition qui combattent le gouvernement, plutôt qu’un parti de l’opposition qui décide soudainement de faire front commun avec le gouvernement », dit-il. 

Pérennité 

Il souligne de plus qu’en 2014, le MMM avait également souffert de l’usure du pouvoir du PTr, tandis qu’en 2024, c’est le MSM qui se trouve dans ce cas de figure. « Il y avait aussi la ‘trahison’ des militan koltar qui ne voulaient pas de cette alliance. Mais Bérenger a insisté, ce qui a fait que la base du MMM et du PTr s’est effritée. Ce n’est pas le cas aujourd’hui. » 

Par ailleurs, Faizal Jeerooburkhan rappelle qu’en 2014, l’alliance PTr-MMM avait « très mal préparé son coup. Le manifeste électoral ressemblait à du copier-coller. Les gens avaient des appréhensions concernant la Deuxième République, avec des libertés accordées à Ramgoolam. » 

Il faut ajouter à cela, poursuit-il, les critiques de la presse contre l’alliance PTr-MMM. « Tous ces problèmes rencontrés autrefois par le MMM et le PTr, c’est le MSM qui y fait face maintenant, avec l’usure du pouvoir », analyse Faizal Jeerooburkhan.

Jocelyn Chan Low est d’avis que les données pourraient changer en 2024 en raison de la proposition d’une formule différente. Selon lui, présenter Navin Ramgoolam comme Premier ministre pourrait avoir un impact significatif, en particulier pour rassurer la population rurale. 

Néanmoins, fait ressortir Faizal Jeerooburkhan, la pérennité de cette alliance entre les rouges et les mauves, surtout en cas de victoire aux prochaines élections générales, reste une question en suspens. Il estime que malgré les ambitions de l’alliance, celle-ci reste intrinsèquement instable en raison des différences de personnalités et des cultures politiques distinctes entre les deux partis.

Il fait également remarquer que les leaders de ces partis ont un certain âge et que changer leur caractère pourrait ne pas être évident. Toutefois, Faizal Jeerooburkhan ajoute que la présence éventuelle de Rezistans ek Alternativ au sein de cette alliance pourrait apporter plus de stabilité, car « ce groupe politique dispose d’un programme bien établi ».

Rejet de sa question sur Angus Road

Patrick Assirvaden critique la décision du Speaker

La question du président du PTr Patrick Assirvaden au Parlement, mardi prochain, concernant l’affaire Angus Road, a été rejetée par le Bureau du Speaker. Le nouveau Whip de l’opposition voulait savoir où en était précisément l’enquête sur l’acquisition de la propriété du Premier ministre évaluée à Rs 20 millions. Selon lui, la question était claire : quel est l’état actuel de l’enquête concernant l’achat de cette propriété par le Premier ministre ? Patrick Assirvaden déplore que sa question ait été rejetée sans aucune explication. Pourtant, fait-il remarquer, une question concernant le « coffre-fort » de Navin Ramgoolam a été approuvée sans problème au Parlement.

  • defimoteur

     

 

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