En cas de victoire de l’Alliance du Changement aux législatives du 10 novembre, Navin Ramgoolam promet l’introduction d’une loi interdisant toute écoute téléphonique privée. Sauf dans des cas où la sécurité de l’État l’exige et pour combattre les trafiquants de drogue et le terrorisme. C’était ce samedi 26 octobre, en conférence de presse.
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« Mo pran enn langazman, kouma mo vini mo fer pas sa Interception of Communication Bill pou ki zame enn Premie minis ekout konversasion dimounn », affirme le leader de l’Alliance du Changement. Dans la foulée des « Missie Moustass Leaks », Navin Ramgoolam dénonce le maintien d’Anil Kumar Dip au poste de commissaire de police. « Mo trouv sokan komiser de polis ankor an plas. Koumadir nanye pann arive. Mo panse Pravind Jugnauth inkapab pran aksion », fustige-t-il. Navin Ramgoolam insiste : ce n’est pas à un Premier ministre de donner des instructions pour mettre sur écoute des personnes, mais un juge. D’ailleurs, souligne-t-il, « zame ti ena invazion lavi prive bann Morisien, monn Premie minis pandan katorz-an, est-ce qu’il y a déjà eu une plainte à cet effet ? Zame ki apel zame ».
Il raconte que c’est en devenant Premier ministre en 1995 qu’il a appris l’existence des systèmes d’écoutes. Selon Navin Ramgoolam, il avait ordonné aux responsables des Casernes centrales, de la NIU et de Mauritius Telecom d’arrêter cette pratique.
Cependant, à la suite de l’évasion de Rajen Sabapathee en 1999, il dit avoir été persuadé de faire l’acquisition d’appareils d’écoutes. « Monn aksepte, mais uniquement pour la sécurité d’État. » Et de préciser : « C’était dans un cas extrême, mais après, j’ai ordonné plus jamais cela. » Navin Ramgoolam ajoute qu’il n’a jamais autorisé l’écoute téléphonique de ses adversaires politiques et souligne que la protection de la vie privée des citoyens est primordiale.
Le leader de l’Alliance du Changement félicite aussi le Directeur des poursuites publiques (DPP) pour sa décision d’instituer une enquête judiciaire sur la mort de Jacquelin Steeve Juliette. L’affaire sera appelée devant la cour de district de Pamplemousses, ce lundi 28 octobre à 13 h 30.
Paul Bérenger a, lui aussi, félicité le DPP. « Mo felisit DPP, boukou fwa mo felisit li parski li pe fer so travay konstitisionel pou etabli laverite. Nou remersie e nou swet li bonne chance. » Le leader du MMM se dit également choqué que le CP soit toujours en poste. Pour lui, les « Moustass Leaks » sont « la preuve que la démocratie a été violée ». « Pravind Jugnauth pe promet enn komision danket lor bann leaks ? Kiete sa ! Nous, nous allons prendre des actions légales contre ces écoutes téléphoniques une fois au pouvoir », lance-t-il.
Pour Ashok Subron, ces fuites montrent non seulement le pourrissement de certaines institutions, mais aussi « le pourrissement moral de bann dimounn ki diriz leta morisien ». Il va plus loin. « Missie Moustass, enn snapshot de seki leta MSM inn devini. Pe expoz so mafiosizasion de bann institision. »
Il estime que l’annonce d’une commission d’enquête est un « face saving device ». « Cette affaire confirme l’existence de systèmes d’écoutes. Le principal coupable, c’est Pravind Jugnauth, le chef du gouvernement. Si se pa bann institision ki finn plas Morisien lor tab dekout, la osi Pravind Jugnauth koupab, linn fayir dan proteksion bann Morisien e linn trayir zot », martèle-t-il.
Le manifeste électoral présenté ce mardi
C’est ce mardi 29 novembre, à 11 heures, que le manifeste électoral de l’Alliance du Changement sera présenté à l’hôtel Hennessy Park, à Ébène, précise Navin Ramgoolam. Il annonce également le meeting de clôture de l’Alliance du Changement à Port-Louis, pour le dimanche 3 novembre prochain.
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