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Allègement ou prolongement des restrictions sanitaires : vers un changement pour les lieux de cultes et les mariages uniquement

Au niveau de la levée des restrictions sanitaires, les avis divergent. Il se murmure que le High Level Committee se dit en faveur d’un allègement pour les lieux de cultes et les mariages. Vu la situation à l’étranger, les autorités veulent agir avec prudence. 

Se dirige-t-on vers un allègement des restrictions sanitaires  ou vers un prolongement ? Ce sujet devient de plus en plus brûlant au fur et à mesure que l’on se rapproche de l’échéance du 31 mars. Date à laquelle le Premier ministre, Pravind Jugnauth devrait lever le voile sur les décisions prises par le High Level Committee. 

Les divers secteurs concernés par les restrictions sanitaires, le High Level Committee et les spécialistes de la santé ne sont pas sur la même longueur d’onde. Cependant, on apprend qu’il y a unanimité autour du fait que les restrictions devraient rester en vigueur dans certains secteurs. Il s’agirait surtout des boîtes de nuit, ainsi que les manifestations. 

Les autorités concernées sont préoccupées par la situation qui prévaut à l’étranger, particulièrement en Angleterre. « Rien que pour la semaine dernière, le Royaume-Uni, où la plupart des restrictions ont été levées, a enregistré un peu plus de 4.26  millions de cas contre 4,3 millions la première semaine de l’année. C’est une situation que l’on ne peut certainement pas ignorer », a déclaré une source au sein du High Level Committee. Cette même source fait ressortir que selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), l’Angleterre figure parmi les pays européens qui ont levé trop brutalement les mesures sanitaires. « C’est la raison pour laquelle un consensus est en train de se dégager sur le fait que l’on ne peut pas enlever toutes les restrictions d’un coup », ajoute-t-elle. 

En revanche, deux secteurs pourraient bénéficier d’une levée des restrictions, en l’occurrence les lieux de cultes et les mariages. En effet, les membres du High Level Committee pensent qu’il est grand temps d’augmenter le nombre de personnes autorisées dans les églises, mosquées et temples, entre autres. Il faut dire que depuis l’année dernière, plusieurs chefs religieux ont dénoncé les nombreuses incohérences.

Parmi, l’autorisation de 10 personnes dans les lieux de cultes alors que les manifestations peuvent réunir jusqu’à 50 individus. Le 27 janvier dernier, ils avaient rencontré le chef du gouvernement afin que la situation soit revue, mais en vain.  Le deuxième secteur qui pourrait évoluer est celui des mariages actuellement limités à 50 personnes. Il est question d’autoriser 100 à 200 personnes, un chiffre avancé par le High Level Committee. 

L’autre question qui fait aussi l’objet d’une sérieuse réflexion concerne le port du masque. Des propositions ont été émises pour qu’il ne soit plus obligatoire à l’extérieur, mais aucune décision n’a été arrêtée en ce sens.

Pas de décision politique

La levée des restrictions sanitaires fait débat parmi les divers spécialistes du secteur de la Santé. D’un côté, Shameem Jaumdally, virologue basé en Afrique du Sud, plaide pour une levée partielle. Son argument est que le BA.2, sous-variant d’Omicron, n’est pas aussi virulent. « L’on peut témoigner de cela à travers le nombre d’hospitalisations et de décès enregistré à Maurice qui est en baisse », fait-il ressortir. Pour lui, les cérémonies de mariages peuvent accueillir un plus grand nombre d’invités. S’agissant du port du masque, le virologue est d’avis qu’il doit rester obligatoire dans les lieux fermés, mais pas à l’extérieur. « Je pense que les discothèques peuvent rouvrir, mais il faut exercer un contrôle strict sur le nombre de personnes autorisé », conclut-il. 

En revanche, c’est un autre son de cloche chez l’ancien directeur des services de santé, Vasantrao Gujadhur. Il fait ressortir que la décision de lever les restrictions sanitaires ou pas doit être prise sur des données scientifiques et non politiques. « La Covid-19 n’est pas à prendre à la légère. C’est pour cela qu’il faut prôner une approche scientifique. Certes, le sous-variant BA.2 d’Omicron est moins sévère, mais n’empêche qu’il continue à tuer, surtout les patients les plus vulnérables », fait-il remarquer. 

Le docteur s’interroge également sur l’approche de Maurice au sujet des recommandations de l’OMS. « Les directives de l’OMS sont claires. Il est vital de surveiller la situation continuellement et faire des exercices de séquençage. Mais je constate qu’il n’y a eu aucune communication des autorités mauriciennes au sujet du sous-variant BA.2, notamment le nombre de cas actuels à Maurice », ajoute-t-il. Ensuite, selon lui, il faut également prendre en considération le nombre de personnes ayant fait leur « booster dose ».  « Environ 50 % de la population n’a pas encore fait leur troisième dose. Dans ce contexte, est-ce prudent d’annoncer une levée des mesures sanitaires », fait ressortir Vasantrao Gujadhur.

La levée des restrictions sanitaires est donc l’épineuse question du moment. Les autorités sont en tout cas bel et bien conscientes de la complexité de la situation et devront agir en conséquence.

 

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