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Allégations : renvoyée parce qu’elle est accusée d’avoir volé un fruit

Le quotidien de Lutchmee Soobaul a été bouleversé depuis trois mois. Cette employée de la compagnie Atics Ltd affirme avoir été licenciée pour une accusation de vol sans fondement. Le directeur de la compagnie, lui, réplique que c’est la dame qui ne veut pas intégrer un nouveau site de travail.

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Étrange histoire de mise à pied. Lutchmee Soobaul, 45 ans, domiciliée à St-Hubert, allègue avoir reçu des instructions de son supérieur, le 12 août, pour demeurer chez elle. Depuis, elle ne travaille plus.

« Durant cinq ans, j’ai travaillé corps et âme au sein de cette entreprise de nettoyage, de récupération et de traitement de déchets. J’accomplissais mes tâches consciencieusement jusqu’au jour où on m’a accusée à tort de vol. Un agent de sécurité a dit à la direction qu’il m’avait vu voler une pêche le 4 août. Huit jours plus tard, mon supérieur m’a appelée pour me demander de rester chez moi. Quelques semaines après, je me suis rendue au travail. C’est alors qu’on m’a informée que la compagnie se passerait désormais de mes
services », affirme Lutchmee Soobaul, effondrée, à notre rédaction.

Elle soutient que toute cette histoire aurait été montée de toutes pièces et que l’accusation portée contre elle est « insensée » : « Pourquoi aurais-je mis ma carrière en danger pour voler une pêche que je peux facilement me payer ? »

Lenteur des procédures

Elle a rapporté l’affaire au Bureau du Travail de Mahébourg le 16 août. Elle s’attendait à ce que la justice triomphe afin de retrouver la paix d’esprit. Elle affirme que cette situation l’empêche de fermer l’œil la nuit. Et souhaite de ce fait que les autorités fassent la lumière sur toute cette affaire. Quatre mois se sont toutefois écoulés, les conclusions de cette enquête ne sont toujours pas connues.

La dame déplore la lenteur des procédures et l’absence d’information. « Est-ce que je ne bénéficie pas d’un droit à l’information ? Je sais que l’officier du Bureau du Travail a rencontré mon employeur. En revanche, je ne sais pas ce qui est sorti de leur conversation, alors que cette affaire me concerne directement », indique Lutchmee Soobaul.

Réputation ternie

Lasse de cette situation, elle a sollicité les services d’un homme de loi. « Ce dernier a estimé que l’accusation portée contre moi est sans queue ni tête. Aucune déposition n’a été faite à la police et la direction d’Atics Ltd refuse de produire une copie d’une lettre officielle décrivant clairement la faute qui m’est reprochée. »

Ce qui dérange encore plus cette quadragénaire, c’est le fait que sa réputation est ternie. « J’ai du mal à trouver du travail, car l’administration d’Atics Ltd raconte à tout le monde qu’on m’a renvoyée pour une histoire de vol. Je ne sais plus à quelle porte frapper. J’ai une famille à nourrir et des dettes à payer… »

Raj Essoo, directeur d’Atics Ltd, affirme quant à lui n’avoir jamais proféré des allégations contre Lutchmee Soobaul. Il ajoute que la dame a été employée comme cleaner et qu’elle n’a travaillé que durant quatre mois. « Nous sommes un prestataire de services. Nous détenons des contrats de travail avec diverses entreprises. On a informé cette dame, via le Bureau du Travail, qu’elle serait déployée vers un autre site. Hélas, notre proposition est restée sans réponse. »

Le directeur de la société de nettoyage dément catégoriquement les accusations de vol qui auraient valu à Lutchmee Soobaul son licenciement. Il persiste d’ailleurs à dire que cette dernière n’a jamais été mise à la porte. Pour réparer ce malentendu, il propose même de la réembaucher au poste d’agent d’entretien.

 

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