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Allégations d’infanticide - Une fille de l’accusé : «Olie mo pran delo monn vid petrol…»

L’accusé a déclaré devant la cour qu’il a été tabassé par la Major Crime Investigation Team.

Darshini Veerasawmy avait 7 ans, lorsque le feu a éclaté à son domicile, à Saint-Pierre, le 16 novembre 2006. Son frère Jayen, 14 mois, ses sœurs, Nundinee et Savishnee, 4 ans et 3 ans respectivement, ont péri dans cet incendie. Aujourd’hui, son père Jaganaden Veerasawmy répond, devant la Cour intermédiaire, de coups et blessures ayant causé mort d’homme sans intention de tuer. Témoignant dans ce procès, Darshini, 20 ans, a déclaré : « Olie mo pran delo monn vid petrol pou teign dife ».

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Jaganaden Veerasawmy, un maçon de 41 ans, se trouve dans le box des accusés, après que trois de ses cinq enfants aient péri dans l’incendie qui a éclaté à leur domicile, le 16 novembre 2006, à Saint-Pierre. Ils sont Jayen, 14 mois, ses deux filles, Nundinee et Savishnee, 4 ans et 3 ans respectivement. Les rescapés de ce drame, sont Denila, 21 ans et Darshini, 20 ans. 

L’accusé a plaidé non-coupable. Il répond de coups et blessures ayant causé mort d’homme sans intention de tuer. Il est défendu par l’avocat Drawnacharya Ortoo. La poursuite est assurée par Pravin Heerah, Principal State Counsel

Le 22 janvier 2020, Darshini Veerasawmy a été appelé à témoigner devant la cour. Elle a répondu aux questions de l’avocat de son père. Celle-ci est revenue sur les événements le jour du drame. Elle a relaté que son père était allé chercher sa mère. Elle ajoute qu’elle était seule avec son frère et ses sœurs. Lorsque l’incendie a éclaté, elle se trouvait dans une chambre avec son frère et une de ses sœurs. 

« Il y avait une bougie sur la table. Je jouais avec mon frère et ma sœur. La bouzi ti lor latab ek latab inn pran dife. Latab inn tomb lor mo frer. Olie mo pran delo monn vid petrol pou teign dife », avance-t-elle. Elle a aussi dit avoir tenté de sauver son frère et ses sœurs.

Elle a été contre interrogée par la poursuite, Me Pravin Harrah. Ce dernier a lu un extrait de sa déclaration à la police. « … Koma mo papa inn ale, dife in pran (…) Mo pa konekoman dife inn pran (…). » 

Darshini Veerasawmy a répliqué : « mo pa dakor ar ou. Saki mo pe dir zordi, li vre ».

Me Pravin Heerah: « Eski se enn attempt pou tir ou papa ». « Oui », a répondu la jeune fille. Interrogé par l’avocat de son père, « Eski enn attempt pou tir ou papa zordi ». « Oui », maintient-elle. 

Lors du témoignage de Darshini, la magistrate Darshana Gayan a informé la jeune fille que ce qu’elle dit devant la cour peut lui être préjudiciable. « Vous étiez âgée de 7 ans au moment du drame. Aujourd’hui, vous êtes une adulte. »

Par ailleurs, le cousin de Jaganaden Veerasawmy, Nayegan Veerasawmy, a relaté que le jour du drame, il était chez lui en train de faire la cuisine, lorsque son épouse, lui a informé que le feu avait éclaté au domicile de son cousin Jaganaden. Il a déclaré avoir tenté de sauver les enfants. « Mo ti rod rant par limpost. Me la flam ti tro for », raconte-t-il. Il a soutenu que le jour du drame, son cousin était allé chercher son épouse. Il a aussi dit que Jaganaden n’a jamais eu de problème avec son épouse ni avec ses enfants. 

Jaganaden Veerasawmy a témoigné sous serment. Il a affirmé avoir été tabassé par les membres de la Major Crime Investigation Team (MCIT) avant de faire ses déclarations à la police. Dans celles-ci, il avait avoué avoir mis le feu à son domicile. « Je ne sais pas lire. J’ai été battu et on m’a demandé de signer ces déclarations », dit-il. 

Dans une première déclaration, il avait expliqué que le jour du drame, il est allé récupérer son épouse, lorsque le drame s’est produit. Il a nié avoir mis le feu à son domicile. « Cette déposition, on ne m’a pas tabassé pour le donner », explique-t-il. 

Il a été contre interrogé par Me Pravin Heerah. Celui-ci lui a demandé si lors de la dernière déclaration, en date du 5 décembre 2006, il était en compagnie d’un avocat. Alors pourquoi n’avoir pas rapporté le cas ? Jaganaden Veerasawmy dit avoir informé l’avocat. Il a ajouté que son père l’a conduit à Rose Hill où il a porté plainte contre la MCIT.

Une autre audience est prévue dans ce procès le 14 avril 2020 pour entendre les plaidoiries des deux avocats.

 

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