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Allégations de Vishal Shibchurn sur l’affaire Kistnen : la version d’un gardien de La Bastille contredit le détenu

Vishal Shibchurn.

Un garde-chiourme cité dans l’affidavit de Vishal Shibchurn a nié les informations fournies par le détenu. Interrogé cette semaine par la Major Crimes Investigation Team (MCIT), dirigée par le surintendant de police (SP) Heman Dass Ghoora, le gardien de prison a affirmé qu'il n'était pas témoin de l’interrogatoire de Vishal Shibchurn par l’ex-Assistant Surintendant de Police (ASP) Roshan Kokil et l’inspecteur Ujodha du Central Criminal Investigation Department (CCID). Cette déclaration a été corroborée par un surintendant de la prison, qui a confirmé les propos du gardien.

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Vishal Shibchurn a détaillé dans son affidavit, juré le 31 juillet, les circonstances entourant le meurtre de Soopramanien Kistnen, et a aussi mentionné une tentative d’intimidation par l’ex-ASP Kokil et l’inspecteur Ujodha en novembre 2021. Il a allégué que ces policiers lui auraient fait des menaces, l’informant que les meurtres de Manan Fakoo et de Soopramanien Kistnen lui seraient imputés. Selon l’ancien pompier, même le gardien de prison aurait été menacé pour ne pas révéler l’incident.

Pour éclaircir ces allégations, la MCIT a recueilli la version du personnel pénitentiaire. Un surintendant de la prison a affirmé que le gardien mentionné par Vishal Shibchurn était en réalité affecté à un entrepôt de la prison de La Bastille le 12 novembre 2021, de 7 h 30 à 15 h 30. L’officier supérieur a précisé qu'il avait autorisé deux policiers à visiter Vishal Shibchurn ce jour-là, mais a confirmé que le gardien n’était pas présent lors de l’interrogatoire, ni pour l’escorte de Shibchurn de sa cellule à la salle d’interrogatoire.

Dans une déposition au CCID - Le SP Ghoora : « C’est faux de dire que j’ai permis à Shibchurn de parler au PM »

L’enquêteur principal Haymann Dass Ghoora, responsable de la MCIT (South) chargée d’enquêter sur le contenu de l’affidavit de Vishal Shibchurn, rejette fermement les allégations publiées dans un quotidien le jeudi 15 août. L'article en question affirme que le SP Ghoora aurait permis une conversation téléphonique entre le Premier ministre Pravind Jugnauth et Vishal Shibchurn à La Bastille le 9 août dernier.

Ce vendredi, le SP Ghoora a déposé une plainte pour publication de fausse nouvelle au Central Criminal Investigation Department (CCID). Fort de 40 années de carrière, le policier insiste sur le fait qu’il a effectivement autorisé une conversation téléphonique mais l’appel était entre Vishal Shibchurn et son avocat, Me Pravesh Nuckcheddy.

Le SP Ghoora précise que c’est l’avocat Nuckcheddy qui avait demandé cette autorisation pour permettre à son client de discuter avec lui afin de le conseiller sur la consignation de sa déposition relative au contenu de l’affidavit. Selon le SP Ghoora, les autorités pénitentiaires étaient informées de cette démarche.

Il rejette catégoriquement les allégations de l'article et affirme : « C’est faux de dire que j’ai permis à Shibchurn de parler au PM ». Dans sa plainte, le SP Ghoora demande au CCID de lancer une enquête pour le délit de « diffusion de fausses nouvelles » à l'encontre des auteurs de l'article.

Leurs noms mentionnés dans l’affidavit : deux détenus évoquent une vengeance de Shibchurn

Deux protagonistes cités dans l’affidavit explosif de Vishal Shibchurn ont été entendus par la MCIT durant la semaine écoulée dans le cadre de l’enquête sur le meurtre de Soopramanien Kistnen, 52 ans. Ils sont tous deux pressentis d’avoir été proches de Manan Fakhoo. Vishal Shibchurn avait laissé entendre que ces deux individus s’apprêtaient à organiser un rendez-vous avec lui peu avant le meurtre de l’activiste. Cependant, il a expliqué n’avoir pu les rencontrer dans un bungalow dans le Sud de l’île, car à son arrivée, les deux hommes avaient déjà quitté les lieux.

Lors des interrogatoires, les deux individus ont affirmé à la MCIT qu’ils connaissaient le défunt Manan Fakhoo. L’un d’eux, un chauffeur de taxi habitant les Plaines-Wilhems, a confirmé avoir rencontré celui-ci à plusieurs reprises avant le décès de l’habitant de Beau-Bassin. Toutefois, il a nié toute implication dans le meurtre de l’activiste politique de la circonscription numéro 8, Soopramanien Kistnen.

Les enquêteurs ont également interrogé le deuxième protagoniste, un habitant de Terre-Rouge, récemment arrêté dans une affaire de meurtre. Le détenu a reconnu connaître Manan Fakhoo, mais il nie avoir entretenu une relation de proximité avec le défunt activiste.

Selon le prisonnier, son nom aurait été mentionné par vengeance par Vishal Shibchurn, car, au mois de juin de cette année, il avait eu une altercation avec l’ex-sapeur-pompier à la prison de Beau-Bassin. Il affirme avoir déjà porté plainte à la police de Terre-Rouge contre Vishal Shibchurn pour un délit de "Breach of ICTA", suite aux publications de celui-ci. 

Meraj Bagheerutty condamné à un an de prison pour vol 

Il fait l’actualité depuis que son nom a été cité dans l’affidavit juré, le 31 juillet 2024, par Sitaram Rohiswar (Vishal) Shibchurn, relatif à l’assassinat de Soopramanien Kistnen. Meraj Bagheerutty, un habitant de Terre-Rouge de 32 ans, a été, le vendredi 16 août 2024, condamné, à un an de prison en cour intermédiaire pour vol dans une station-service.

Meraj Bagheerutty avait plaidé coupable sous une accusation de « larceny made by more than 2 individuals whilst being masked ». Il lui était reproché d’avoir, le 3 novembre 2018, fait irruption dans une station-service à Ilot, Pamplemousses, et d’avoir fait main basse sur une somme de Rs 2 000. Au moment des faits, l’accusé était accompagné de deux acolytes et ils étaient tous masqués. L’un d’eux était armé d’un bâton qui avait été utilisé pour entrer dans la station-service. Ils avaient aussi semé la peur parmi les personnes présentes sur le lieu. 

Dans son verdict, la magistrate Zaynah Essop a pris en compte la longue liste d’antécédents que détient Meraj Bagheerutty. Entre 2012 et 2022, il a eu 11 condamnations pour plusieurs délits incluant les vols. La Cour note que malgré cela, il n’a pas changé et a continué à commettre des vols avec circonstances aggravantes. La magistrate a statué qu’une peine d’emprisonnement est justifiée dans ce cas présent. 
 

 

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