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Allégations de viol : l’intervention de la CID à son domicile le couvre de honte

Gino a du mal à se remettre des dommages causés à sa réputation.

C’est une mésaventure qu’il aura du mal à oublier. Cette arrestation manu militari de la police à son domicile lui a causé de graves préjudices. « Dans le voisinage, on me regarde d’un autre œil pour un acte que je n’ai pas commis», relate Gino.

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Ce quinquagénaire, habitant Résidence Vallijee, connu dans l’endroit pour exercer des activités de peintre, de maçon ou de gardien de chantier, reste traumatisé par sa mésaventure. Il était loin de s’imaginer que des officiers de la Crimal Investigation Division viendraient l’interpeller à son domicile, sans prendre des pincettes et ruinant sa réputation pour toujours.

Ce matin du 31 juillet, grande fut sa surprise de voir débarquer autant d’agents de l’ordre à son domicile. Il eut beau leur demander des explications, il n’obtint aucune réponse. Toutefois, il ne leur opposa pas de résistance. 

« Alors que les policiers m’embarquaient dans leur véhicule, menottes aux poignets, plusieurs voisins et habitants de la localité s’étaient rassemblés pour assister à cette scène honteuse. Dans tout ce chamboulement, c’est alors que les officiers devaient m’expliquer que j’étais suspecté de viol sur une fille habitant la région Est », nous confie Gino avec lassitude.

Le suspect fut conduit aux Casernes centrales d’où, après avoir poireauté de longues heures, il fut ensuite conduit au poste de police de Bain-des-Dames où ladite plainte pour viol avait été consignée. Selon des recoupements que nous avons obtenus des Casernes centrales, la victime en question est une mineure et « selon les descriptions fournies par la victime dans sa plainte, Gino correspondrait parfaitement à la description qu’elle a faite de son agresseur». Cependant, il fallut attendre que la fille se présente au poste de police dans l’après-midi pour qu’une parade d’identification puisse être tenue. Ce n’est qu’après cette séance de reconnaissance de l’agresseur présumé que le quinquagénaire fut relâché : en effet, la fille n’a pu identifier ce dernier comme étant le coupable. 

« Méthodes indignes »

Gino dénonce les méthodes employées par les forces de l’ordre. « J’estime que ce n’est pas une bonne façon de procéder, j’ai été arrêté, menotté, alors que j’étais encore présumé innocent, puis conduit au poste de police, alors que je ne suis pas du tout concerné par cette histoire de viol. Ma mère et mon frère m’ont accompagné au poste durant cette journée. Eux aussi ont vécu un moment atroce, car ils savent que je ne suis pas une personne capable de commettre un tel acte sur une mineure. Je n’oublierai jamais ce jour-là, car j’ai été humilié à l’extrême, très affecté moralement», ajoute le quinquagénaire. 

La rédaction a interrogé le Police Press Office à propos de cette affaire. « L’équipe de la CID de Port-Louis Sud s’occupe de cette affaire et selon les informations qu’elle a reçues, Gino correspondait à la description faite de l’agresseur. La police ne peut, hélas, satisfaire tout le monde. Ce cas de viol sur mineur est très sérieux et on ne peut laisser s’échapper un potentiel suspect », nous a expliqué un officier. « Heureusement pour le monsieur que la victime a admis qu’il n’était pas coupable. Mais, je vous affirme qu’il n’a subi aucune agression, car M. Gino a signé un document où il indique n’avoir pas été malmené pendant l’enquête policière. Mais vous comprendrez aisément que pour le bon déroulement des investigations, la police ne peut agir autrement », devait-il conclure.

 

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