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Allégations de torture et de séquestration : Gregory Suntah reste en détention policière

C’est une affaire qui fait couleur beaucoup d’encre. Pour cause, les photos postées par Lucy L. sur les réseaux sociaux pour dénoncer l’agression violente et la torture qu’elle aurait subies aux mains de son ancien petit ami sont effroyables. Gregory Suntah a été arrêté et a comparu en Cour. Il reste en détention. 

Accusé d’avoir séquestré et torturé son ex-petite amie Lucy L., Gregory Suntah, 23 ans, habitant Flic-en-Flac, a été présenté devant la cour de district de Rivière-Noire, à Bambous, le vendredi 11 février 2022. Sous le coup d’une accusation provisoire de séquestration, il devra de nouveau se présenter devant cette instance le 18 février. 

Après son audience, le jeune homme a été reconduit en détention. La motion pour sa remise en liberté conditionnelle ayant été rejetée. Trois points ont été avancés par la police: (i) le risque de récidive, (ii) le risque qu’il ne quitte le pays en catimini ou encore (iii) le risque qu’il ne tente d’échapper à la justice. Par ailleurs, l’on apprend que, dans l’après-midi du vendredi, il a été malade et a été admis à l’hôpital. Gregory Suntah devrait être examiné  par un médecin de la police. 

Recherché, selon le Police Press Office (PPO), Gregory Suntah avait déserté son domicile, mais s’est présenté à la police, le jeudi 10 février, accompagné de son avocat, le Senior Counsel Gavin Glover. Son interrogatoire s’est poursuivi jusqu’à fort tard jeudi. Son audition se poursuivra dans les jours qui viennent au poste de police de Flic-en-Flac. L'exercice se déroulera en présence de ses hommes de loi, notamment Mes Glover, Rishi Bhoyroo et Ludovic Balancy.

À sa sortie du tribunal, irrité par la présence des photographes et vidéographes de la presse, le suspect leur a fait… un doigt d’honneur, ce qui n’a pas manqué de susciter encore plus de commentaires contre le présumé agresseur de la jeune Lucy, sur les réseaux sociaux. Lui ou ses proches auraient même désactivé son compte Facebook après que les internautes ont partagé son profil et ses photos. Il a également reçu des centaines de commentaires haineux après que les photos et le témoignage de Lucy L. sont devenus viraux (voir hors-texte). 

Pour rappel, la jeune femme avance qu’elle s’était rendue au domicile de son ex, le 2 février, et qu’elle y était restée à cause du cyclone. Elle ajoute que son ex-petit-ami serait devenu très violent en apprenant qu’elle avait refait sa vie. Lucy L. explique, dans sa publication sur Facebook, photos à l’appui, qu’il lui a tailladé le corps avec un couteau et qu’il l’a violemment frappée, qu’il l’a brûlée et qu’il l’a obligée à avaler des somnifères. Elle a finalement pu s’échapper, alors que son présumé bourreau dormait. Elle a retenu les services de Me Shakeel Mohammed. 

Le suspect admis à l’hôpital 

Quelques heures à peine après sa comparution en cour, Gregory Suntah a dû être conduit à l’hôpital Victoria, Candos. Il y a été admis.  À sa sortie, il sera reconduit en cellule policière en attendant de se rendre à nouveau en cour la semaine prochaine. 

Un témoignage qui fait froid dans le dos 

Elle a su mettre les bons mots sur ses maux, sur tout ce qu’elle a subi. Elle a même su dire tout haut ce que tant de femmes pensent tout bas et subissent… en silence. Et elle n’a que 19 ans. Le courage de Lucy L. est salué par des internautes d’ici et d’ailleurs. Son témoignage a été partagé et vu par des milliers de gens. Sa page est inondée de messages de soutien, tout comme sa boîte de réception.  Il était hors de question qu’elle se taise ou qu’elle ne dise qu’une partie du calvaire qu’elle a subi. Elle répond même en avance aux mauvaises langues qui se demandent pourquoi elle s’est rendue chez son ex-petit-ami. 

« Attendrie naïvement par ses excuses et ses pardons, j’ai maintenu quelques contacts, espérant l’aider à surmonter ce que je croyais être de simples problèmes personnels. L’erreur que nous, femmes, faisons généralement, c’est de pardonner l’impardonnable et de croire que ça ne se reproduira pas. Avec ma terrible expérience de femme battue, je tiens à dire que ces personnages exercent sur nous une inextricable emprise dont il est compliqué de se défaire. Comme beaucoup, mon erreur a été de ne pas couper les ponts avec ce prédateur qui arrivait généralement à me manipuler en me culpabilisant », dit-elle.

Lucy L. : « Je suis soulagée » 

Contactée après l’arrestation de Gregory Suntah, Lucy dira être « soulagée » d’apprendre qu’il est en détention. Craignant pour sa sécurité, elle s’était réfugiée dans un endroit discret avec sa famille. La jeune femme a pu bénéficier d’un soutien psychologique. Elle se dit « fatiguée, mais déterminée ». Elle ne va pas lâcher l’affaire et souhaite que justice lui soit rendue. Pour le moment, elle a besoin de beaucoup de repos et est reconnaissante envers ses proches, ses amis et toutes les personnes qui la soutiennent. 


La Toile s’enflamme : le compte Facebook de Suntah désactivé 

Gregory Suntah, c’est sans doute le nom le plus recherché sur Facebook ces derniers jours. Depuis que Lucy L., 19 ans, a posté son message, des centaines de personnes fait des captures d’écran du suspect, avec des insultes de toutes sortes. Certains réclament justice, d’autres se demandent s’il sera libéré sous caution, alors que pour d’autres, c’est le début d’un lynchage virtuel.  Les photos de son profil Facebook ont été partagées par les internautes si bien que son compte a été désactivé, sans doute par les membres de sa famille. Une ou deux personnes ont bien tenté de le défendre en disant qu’il y a « toujours deux versions dans une histoire », elles ont tout bonnement subi les foudres des internautes.  Quant à la famille du suspect, elle reste très discrète sur cette affaire. 

Shakeel Mohamed, avocat de Lucy L. : « La police doit assurer la sécurité de ma cliente » 

Ses services ont été retenus par la jeune femme. Me Shakeel Mohamed a déclaré que, pour le moment, sa préoccupation est de s’assurer de la « sécurité mentale et physique » de sa cliente. Il a ajouté que la police doit « assurer la sécurité de la victime. La police doit aussi veiller à ce qu’elle ne soit pas victime de représailles ». 

 

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