Allégations de complot : les journalistes de La Sentinelle de retour au CCID ce mardi

L’enquête sur les allégations de complot de Husein Abdool Rahim, selon lesquelles il aurait été manipulé par « l’express et Roshi Bhadain » pour « faire tomber Ravi Yerrigadoo », prend son envol. Lundi après-midi, Nad Sivaramen, Axcel Chenney et Yasin Denmamode se sont rendus aux Casernes centrales où ils ont été interrogés « under warning ». Les trois journalistes du groupe La Sentinelle y retournent ce mardi 26 septembre.

L’assistant commissaire de police Devanand Reekoye et son équipe veulent y voir plus clair dans les allégations faites par Husein Abdool Rahim à l’encontre des journalistes de La Sentinelle et de Roshi Bhadain. Dans le cas de l’ex-ministre qui est toujours à l’étranger, la police a logé une procédure d’Inform on Arrival auprès du Passport and Immigration Office.
Lundi, trois équipes d’enquêteurs ont interrogé les trois journalistes de La Sentinelle. À l’issue de l’exercice, ils ont été autorisés à partir. Ils doivent retourner aux Casernes centrales ce mardi matin, à 9 heures.

Nad Sivaramen, directeur des publications de La Sentinelle, a, lui, été placé en état d’arrestation pour complot allégué (confirmé par son avocat – voir hors-texte). Il est représenté par Me Hervé Duval Jr. Son collègue Axcel Chenney est assisté de Me Yanilla Moonshiram alors que Yasin Denmamode a retenu les services de Mes Robin Ramburn et Hisham Oozeer.

C’est sur le coup de 14 h 45 que les trois journalistes sont arrivés au Central Criminal Investigation Department (CCID). Ils ont aussitôt été conduits dans des bureaux séparés, accompagnés de leurs avocats respectifs.

Perquisition 

À certaines questions des enquêteurs, les journalistes ont demandé à faire valoir leur droit au silence. Ils ont nié catégoriquement avoir comploté avec Husein Abdool Rahim pour faire tomber l’ancien Attorney General Ravi Yerrigadoo. Nad Sivaramen a, quant à lui, préféré écrire lui-même sa version des faits dans toute cette affaire.

Après les interrogatoires, les enquêteurs se sont rendus au domicile d’Axcel Chenney à Flic-en-Flac et chez Nad Sivaramen à Port-Chambly, pour une perquisition. Deux portables ont été saisis. Le domicile de Yasin Denmamode, à Terre-Rouge, n’a pas été perquisitionné.

Quant à Husein Abdool Rahim, il a été de nouveau convoqué par les enquêteurs lundi. Il a dû se rendre à l’IT Unit de la police pour lui remettre son cellulaire pour que les messages et les appels qu’il a échangés avec les journalistes qu’il met en cause soient décryptés.

Le « whistle-blower » a cette fois été interrogé under warning par le CCID. Disant avoir partipé à ce complot allégué, il risque d’être inculpé d’entente délictueuse et de « swearing false affidavit ».

Durant la même journée, des limiers du CCID se sont aussi rendus à Radio Plus. Ils voulaient des éclaircissements de la part de Nawaz Noorbux, directeur de l’information de la radio. C’est jeudi, dans l’émission Grand Journal de 16 h 30 animée par le directeur de l’information et son collègue Jean-Luc Émile, que Husein Abdool Rahim a formulé ses allégations de complot.

Les enquêteurs ont voulu confirmer si c’était bel et bien Husein Abdool Rahim qui était au micro ce jour-là.   Nawaz Noorbux a confirmé la présence du « whistle-blower » sur le plateau de Radio Plus.

Axcel Chenney : «L’affaire Bet365 est basée sur la recherche et la vérité» 

Axcel Chenney soutient que la première partie de son enquête s’est bien passée : « L’affaire Bet365 est basée sur la recherche et la vérité, notre ligne de conduite. L’enquête est loin d’être complétée. Nous sommes confiants. Cela a été une journée éprouvante. Nous avons été autorisés à partir. C’est demain que la police décidera. À la fin on verra. »

Me Hervé Duval, l’avocat de Nad Sivaramen : «Pour mon client, il s’agit d’un acte d’intimidation»

Me Hervé Duval a confirmé que son client Nad Sivaramen, directeur des publications de La Sentinelle, a été placé en état d’arrestation. « Mon client est en état d’arrestation pour une offense de complot. On lui reproche d’avoir comploté pour faire du tort à l’ancien Attorney General. Nad Sivaramen a choisi de donner sa déposition de sa propre main. Chose qu’il a faite. Suite à quoi la police lui a posé des questions. Il a choisi de s’en tenir à sa déposition. Il a nié les allégations considérant que tout l’exercice d’aujourd’hui (lundi 25 septembre, NdlR) était un acte d’intimidation. Par contre, nous tenons à faire ressortir que les policiers ont été d’une courtoisie extrême. L’exercice n’est pas fini », a expliqué l’homme de loi. Quant à Nad Sivaramen, il a tenu à remercier l’ACP Reekoye : « On peut ne pas être d’accord dans le fond, mais dans la forme je remercie la police.