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Allégation de négligence médicale : l’agonie silencieuse de Kumaree Devi Tulloo

Des images démontrant des rougeurs sur les diverses parties du corps de Kumaree Devi Tulloo. Les photos ont été publiées avec le consentement de la sœur de la victime, Sweety Tulloo. Kumaree Devi Tulloo au temps des jours heureux.
  • La famille apprend l’existence d’une tumeur après son décès 

Kumaree Devi Tulloo, 53 ans, est décédée aux petites heures du dimanche 28 juillet dernier, à son domicile, entourée de l’affection de ses proches. Sa sœur, Sweety Tulloo, désespérée, est catégorique : elle  n’a pas reçu une prise en charge adéquate à l’hôpital. Ce n’est que deux jours après son décès que l’hôpital a confirmé la présence d’une tumeur. La famille, déjà accablée par cette perte, se demande comment une telle condition, qui aurait pu être détectée plus tôt, a pu passer inaperçue jusqu’à ce stade critique. Ils demandent des explications au ministère de la Santé et déplore « une négligence médicale ».

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Tout commence en août 2022. Kumaree Devi Tulloo, 53 ans, subit une opération pour retirer une grosseur à l’aine droite. Sa sœur rapporte qu’aucun prélèvement n’a été effectué pour déterminer la nature de cette masse. Ce manquement initial, bien que probablement non intentionnel, aura des répercussions tragiques. En décembre 2023, puis en janvier et février 2024, Kumaree retourne à l’hôpital, inquiète par l’apparition de nouvelles masses, d’abord au sein gauche, puis au sein droit. Des antibiotiques sont administrés et une grosseur est retirée, mais la biopsie n’est pas à l’ordre du jour.

En mai 2024, l’état de santé de Kumaree se détériore. Une nouvelle masse apparaît au niveau du cou, et un rendez-vous pour une biopsie est fixé au début de juin. Pourtant, malgré un jeûne de plusieurs heures, la biopsie n’est pas réalisée et Kumaree, dans un état d’extrême faiblesse, est hospitalisée. En juillet, son état s’aggrave de façon alarmante : elle est admise avec des pieds enflés. Sweety Tulloo décrit cette période sombre avec tristesse. « Nous avions noté une détérioration rapide de son état, mais le personnel médical n’a pas pris les mesures nécessaires », déplore-t-elle.

Un stent est posé pour tenter de soulager le rein, mais la tumeur s’était déjà propagée. Kumaree est alors placée sous dialyse permanente, avec un cathéter dans le cou et les jambes enflées. Après la quatrième session de dialyse, Kumaree est renvoyée chez elle le 19 juillet, avec son cathéter et sa sonde urinaire. Ses pieds étaient toujours enflés, et les séances de dialyse ont continué les 22, 24 et 26 juillet. « Mais son état ne s’est guère amélioré. La nuit du 27 juillet sera particulièrement difficile. Ses pieds lui faisaient atrocement mal, elle pouvait à peine respirer. Et  nous, nous ne pouvions rien faire face à sa souffrance. Aux premières heures du 28 juillet, elle s’est éteinte après une lente agonie », poursuit la sœur avec émotion.

Deux jours plus tard, alors que la famille est plongée dans le deuil, l’hôpital appelle et un préposé souhaite parler à Kumaree pour lui « communiquer les résultats de la biopsie » réalisée à la mi-juillet. « Nous avons alors dû leur expliquer qu’elle était décédée », raconte Sweety Tulloo. La famille est convoquée à l’hôpital, mais ce n’est que le 8 août qu’ils auront les résultats : la biopsie révèle un cancer. « Pourquoi la biopsie n’a-t-elle pas été faite dès juin ? Si le cancer avait été détecté plus tôt, ma sœur aurait pu commencer la chimiothérapie en juillet, ce qui aurait pu prolonger sa vie et alléger ses souffrances », s’indigne la sœur, avec colère.

Questions en suspens

Des questions restent en suspens et l’incompréhension grandit. « Ma sœur montrait des signes évidents de cancer. Pourquoi les analyses nécessaires n’ont-elles pas été effectuées après l’élimination de la grosseur ? Pourquoi cette lenteur, cette léthargie médicale ? Ma sœur n’a pas été correctement prise en charge. Nous réclamons des explications », martèle Sweety Tulloo. 

La douleur de la famille est profonde, exacerbée par un sentiment d’injustice. Ils veulent des réponses du ministère de la Santé, espérant que la tragédie de Kumaree Devi Tulloo pourra servir de leçon et prévenir d’autres drames similaires.

Sweety Tulloo affirme aussi avoir alerté le ministère de la Santé par courriel le 25 juillet. « Mais les courriels ont été retournés, les adresses n’étaient pas valides. Je demandais que ma sœur soit prise en charge par un centre de cancérologie… » termine-t-elle.

Le ministère de la Santé, sollicité pour une déclaration, n’a pas encore répondu aux demandes de la famille Tulloo.

 

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