Ces vingt minutes passées entre les mains d’un médecin en salle d’opération, elle ne les oubliera jamais. Traumatisée, cette mère aujourd’hui âgée de 54 ans et habitant Pointe-aux-Sables, veut poursuivre le praticien et obtenir réparations. Elle revient sur les faits qui ont eu lieu il y a cinq ans.
Les faits se seraient déroulés le 27 août 2014. C’est au mois de juillet de la même année que la dame, la cinquantaine, ressent des douleurs à l’abdomen. Cette mère de famille qui habite Pointe-aux-Sables, se rend alors à l’hôpital Dr A.G. Jeetoo pour une consultation. Le médecin de service lui diagnostique une inflammation. Toutefois, dans la soirée, elle est prise de saignements. Le lendemain matin les choses se détériorent. « C’était comme une poche d’eau qui s’était rompue », confie Marie-Claire (prénom modifié). Elle décide toutefois de consulter un médecin du privé pour en avoir le cœur net. « Le médecin m’a annoncé que j’avais un fibrome. Il m’a recommandé d’enlever mon utérus, car cela risquait de développer un cancer. N’ayant pas les moyens financiers de me faire opérer dans le privé, il m’a conseillé de faire un curetage », se remémore-t-elle.
Vingt minutes insoutenables
C’est vers 15 heures que le médecin s’est présenté, en attendant que deux infirmières conduisent Marie-Claire en salle d’opération. « Il m’a informé qu’il n’y avait pas d’anesthésiste et m’a demandé de coopérer avec lui pour que l’opération se déroule correctement », confie notre interlocutrice. Marie-Claire, prise de panique, se retrouve ligotée des mains et des pieds. « C’était comme si j’allais accoucher ». Après quelques minutes, commence le curetage, soit de longues minutes de calvaire que subira la mère de famille. « J’ai crié et pleuré de toutes mes forces, sans qu’on me vienne en aide », lâche-t-elle.
« Le médecin m’a informée qu’il ne pouvait tout enlever et l’opération a pris fin après une vingtaine de minutes de souffrance, c’est un véritable traumatisme », confie l’habitante de Pointe-aux-Sables.
Cas référé au Medical Council
L’opération achevée, après avoir consigné une déclaration au poste de police, Marie-Claire soutient avoir porté plainte auprès du ministère de la Santé et du Medical Council. « Depuis que ce cas a été référé, je n’ai reçu aucune suite à ma plainte. Au début de cette année, le 16 janvier, je me suis rendue en personne au ministère de la Santé pour savoir où on en était avec mon cas. À ma grande surprise, j’ai appris que, selon le rapport dans mon dossier, le médecin avait été trouvé coupable et avait été transféré en recevant trois sévères avertissements. Je souhaiterais savoir désormais, quelles procédures dois-je suivre pour poursuivre le médecin en question, car j’ai été traumatisée. Depuis, je dois être suivie par un psychologue », dit-elle.
Interrogée à ce sujet, une source au ministère de la Santé fait ressortir que « tous les paramètres médicaux, concernant l’intervention, ont été respectés et tout s’est passé correctement… » Toujours selon cette source, « tous les protocoles préopératoires se sont déroulés comme prévu ».
Selon Me Bala Mukan, avocat, « normalement, s’il y a un cas de négligence médicale, la dame peut entrer une action en réparation au civil, pour réclamer des dommages et intérêts pour les préjudices que cette opération lui a causés. Toutefois, il faudrait qu’un médecin certifie qu’il y a bel et bien eu négligence médicale. Par la suite, si la cour estime qu’il y a bel et bien eu négligence, la dame pourra obtenir les dommages et intérêts qu’elle réclame », a-t-il déclaré.
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