Allégation de maltraitance sur un enfant de deux ans : «Zamé mo pas pou maltret mo zanfan mwa…», dit Nafiza

Dans la soirée du dimanche 15 novembre, un garçonnet de deux ans a été transporté d’urgence à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo, à Port-Louis. L’enfant portait de graves blessures à la tête, aux yeux et sur la joue gauche. Tout de suite, il a été emmené pour passer un examen CT-scan.

Parallèlement, la hotline de la Child Development Unit (CDU) a reçu un appel anonyme vers 19 heures, faisant état d’un cas d’allégation de maltraitance envers un enfant. L’interlocuteur au bout du fil a déclaré qu’un enfant de deux ans vient tout juste d’être conduit à l’hôpital de Port-Louis, suite à une chute du toit de sa maison, à Nouvelle-Découverte, en ajoutant que le gamin est une victime de maltraitance. Il a même mentionné le nom de la mère.  

L’officier qui a reçu cet appel s’est tourné, tout de suite, vers le poste de police de Saint-Pierre pour faire enregistrer une plainte de ‘child ill-treatment’, contre la maman. Accompagné par la police, l’officier en question, s’est rendu à l’hôpital Dr A. G. Jeetoo pour prendre une première déposition de la mère, lors de la même soirée. C’est aux alentours de 21 h 15 que la maman, Nafiza (prénom modifié) a été interrogée, dans un premier temps, par le personnel de la CDU, alors que le petit bonhomme a été admis dans la salle pédiatrique, au 3e étage. 

Le lendemain, lundi 16 novembre, les officiers de la CDU ont pris la garde du premier enfant de Nafiza, qui est, lui, âgé de 7 ans, alors qu’il se trouvait dans l’enceinte de son école, à Nouvelle-Découverte. « Je ne suis pas d’accord avec ce traitement de la part de la CDU », fulmine la mère. « Alors que j’ai mon enfant de 2 ans qui lutte entre la vie et la mort, la CDU m’enlève mon premier fils. Quelle est la raison ? », se demande-t-elle, les larmes aux yeux.

Nafiza explique les circonstances dans lesquelles son fils de deux ans s’est blessé en faisant une chute le dimanche 15 novembre.  « Il y avait un service religieux chez moi, pour les cinq mois du décès de ma belle-mère. On servait à manger aux pauvres. Mon enfant de 2 ans est resté à mes côtés tout au long de la journée. Après 18 heures, ‘mo pa koner kuma, linn fini monte lor lakaz, lerla mem linn sapé linn tombé, mo tor sa ? », lâche-t-elle, avec colère.

Nafiza explique que le garçonnet de deux ans est issu de sa deuxième union. « Mon premier fils est issu de mon premier mariage. Étant donné que son père (un habitant de Triolet) était un toxicomane, on s’est séparé. ‘Monn gagne demann apré et monn akcepté. Mo dir mo al loin dan enn l’endroit trankil, aster zot rass mo zanfan’ », crie-t-elle. Toutefois, la mère laisse entendre, « mo koné kisana deryer tousala, enn probleme leritaz ki pe fer sa vinn ziska la. Zamé mo pas pou maltret mo zanfan mwa », confie-t-elle.

Le rapport de CT-Scan du petit garçon de deux ans a révélé que le bébé portait des fractures de l’os frontal et un mauvais alignement des globes oculaires. Une intervention chirurgicale est prévue ce mardi 17 novembre. Son état de santé est jugé préoccupant.