
- Un ex-responsable de l’ex-SST défend le déroulement de l’opération
L’ancienne Woman Police Constable (WPC), qui a signalé des allégations de « maldonne » concernant l’opération ayant mené à la saisie de 10 kilos d’héroïne dans le sac de Vimen Sabapati, s’oppose à ce que cette affaire soit transmise à l’Independent Police Complaints Commission (IPCC) pour une enquête approfondie. Selon le déroulement de l’enquête, une fois que la Cyber Crime Unit aura achevé sa phase préliminaire, l’IPCC pourrait être amenée à prendre le relais pour mener des investigations supplémentaires.
Publicité
Lundi, les enquêteurs de la Cyber Crime Unit du Central Criminal Investigation Department (CCID) ont poursuivi le processus de transcription du contenu de la vidéo remise par l’ex-policière de l’ex-Police Head Quarters Special Striking Team (PHQ SST). Vendredi, elle avait remis son téléphone portable contenant l’enregistrement vidéo au CCID pour en effectuer le clonage. Cette vidéo relate l’opération du 3 mai 2023, au cours de laquelle les hommes du surintendant de police (SP) Ashik Jagai avaient interpellé l’instructeur de Muay Thaï, Vimen Sabapati, à bord de son tout-terrain à la rue La Poudrière, Port-Louis. L’ex-policière a déjà authentifié cette vidéo, confirmant qu’elle l’avait filmée sur son téléphone au moment de l’opération antidrogue.
Lundi toujours, Me Rouben Mooroongapillay, avocat de la plaignante, a été informé par le responsable du CCID que ce dossier sera remis à l’IPCC pour enquête. L’avocat, se basant sur les instructions de sa cliente, a exprimé sa désapprobation face à cette éventualité en raison de la nature de l’affaire : « J’ai demandé au responsable du CCID de reconsidérer sa position. L’IPCC n’est pas le forum approprié pour enquêter sur ce cas, au vu de la nature des allégations qui ont été faites. Cette enquête comporte plusieurs éléments. Nous sommes en présence d’allégations graves, précises et concordantes qui relèvent de ‘Serious Criminal Offences’, avec d’autres infractions qui peuvent émerger au fil des investigations. L’IPCC n’a pas de ‘power of arrest’. »
L’avocat, qui attend une réponse du CCID, soulève des parallèles avec d’autres cas où des policiers sont mis en cause dans des infractions. « Si un policier est impliqué dans un meurtre, est-ce qu’on ne l’arrête pas ? Est-ce qu’on envoie le dossier à l’IPCC ? La réponse est non », ajoute Me Mooroongapillay, insistant sur le fait que ce dossier ne doit pas être traité par l’IPCC. « ‘Mo fer enn lapel patron CCID e o komiser pou pa transmet sa dosie-la IPCC.’ La police peut aussi avoir recours au Bureau du Directeur des poursuites publiques », argue l’avocat.
C’est le mercredi 5 mars que cette ex-policière a brisé le silence. Dans une déposition au CCID portant le libellé « Complaint against police », elle dénonce des supposées maldonnes concernant cette opération de la PHQ SST, notamment en ce qui concerne des entrées enregistrées dans le Diary Book ou encore le contenu du sac de Vimen Sabapati, entre autres.
Un ex-responsable de la SST : « Se pa Facebook, pa trafikan ki pou ziz sa ‘case’ la, me enn ziz lakour »
Mis en cause directement dans cette affaire, un ancien responsable de la défunte SST défend la manière dont s’est déroulée l’opération du 3 mai 2023. Il affirme qu’en cas d’enquête, ce sera à la cour de statuer sur ce procès : « Sa ‘case’-la se pa Tiktok, pa Facebook, pa lapres, pa lapolis, pa trafikan, pa parlman ki pou zize, me zis enn lakour avek enn ziz ki pou zize », a-t-il déclaré au Défi Quotidien.

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !