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Allégation de kidnapping : le combat d’un père pour récupérer sa fille

Alain Jean Claude Pierre Alain Jean Claude Pierre, le père d’Adriana.
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Alain Jean Claude Pierre, un maçon de 39 ans habitant la région de Pailles, ne sait plus à quelle porte frapper. De jour en jour, son inquiétude concernant sa fille Adriana, âgée de 13 ans, ne cesse d’augmenter. « Tout ce que je veux, c’est récupérer ma fille à mes côtés », dit-il. Il allègue que sa fille aînée a été « kidnappée » par sa mère biologique à sa sortie de classe, le jeudi 6 juin 2019.

«Quelque temps de cela, je vivais tranquillement, malgré les difficultés. Mais depuis que ma fille n’est plus à mes côtés, ma vie est bouleversée », déclare Alain Jean Claude Pierre, secoué de mouvements involontaires, comme un tic.

Il y a treize ans, cet habitant de Pailles s’était marié civilement et, de cette union, deux enfants sont nés, déclarés par leur père. Une fille âgée actuellement de 13 ans et un fils de 12 ans. Trois ans après, les choses ont beaucoup changé : « Mon ex-épouse fuguait souvent de la maison », précise-t-il.

Après que son fils a soufflé ses trois bougies, en 2010, « leur mère m’a retiré mes deux enfants, car elle voulait refaire sa vie avec quelqu’un d’autre ». « Lorsque je lui demandais de voir mes enfants, elle envoyait uniquement ma fille », raconte Alain.

Quant à Adriana, sa fille aînée, elle a vécu la plupart du temps aux côtés de son père depuis sa naissance. « Quand sa mère a quitté le toit conjugal, elle ramenait Adriana souvent chez moi en me faisant plusieurs excuses. Tantôt, elle n’avait pas de place à la maison. Tantôt, elle n’avait pas encore trouvé de domicile fixe. Mais cela m’arrangeait et je l’ai gardée auprès de moi jusqu’à ce qu’elle soit complètement oubliée par sa mère, qui n’est jamais revenue la chercher », déclare-t-il.

« Kan ou enn dimoun mizer, nanier pa fasil dan lavi »

Douze ans après, Alain ne s’attendait pas à ce que sa vie soit aussi déséquilibrée. Alain est un analphabète et se fait bien souvent duper. « Ki li pou travay ki li pou demars, partou mo pa resi. Kan ou enn dimoun mizer, nanier pa fasil dan lavi », lâche-t-il en regardant tristement son autre petite fille, âgée de 3 ans et née d’une deuxième union. Le 6 juin dernier, « lorsqu’Adriana sortait du collège, sa mère est venue la chercher et elle n’est plus jamais retournée chez moi », allègue-t-il. Quelques jours après, Alain a déposé une plainte, concernant cette affaire, au poste de police de Pailles.

La crainte majeure de l’adolescente est d’être placée dans un shelter

« Mo leker desire kan mo madam lir bann let mo tifi », poursuit Alain avec les yeux étincelants, en essayant de cacher sa tristesse derrière un faux sourire. Loin des yeux de son père, la petite fille lui écrit régulièrement, passant par une camarade de classe pour faire transmettre ses mots. Selon les dires du père et le contenu des lettres, Adriana veut retourner chez son père. Aujourd’hui, ce père a des difficultés à voir sa fille, « car la mère a mis plusieurs plaintes contre moi auprès de la Child and Development Unit (CDU) », poursuit-il.

Récemment, Alain a été convoqué par un enseignant du collège de sa fille. « Un jour j’ai reçu un appel de son collège, où son professeur m’a demandé de venir la voir », raconte-t-il. « Le comportement de ma fille a changé. So profeser dir ki so lespri pa la. Ce jour-là, j’ai pu passer une heure et demie à ses côtés, avec la permission de la direction », raconte l’habitant de Pailles. La dernière fois que je l’ai vue date du 30 juin… « Li ti vinn kot mwa me linn aret koz ek nou. Li dir nou pa kontan li akoz nou pe fer li ale ». Se référant aux lettres de la jeune fille, on comprend que la crainte majeure de l’adolescente est d’être placé dans un shelter.

Alain explique qu’il a frappé à plusieurs portes, mais que jusqu’à présent, la solution ou le chemin ne lui sont pas apparus. Cela fait plusieurs années qu’il lutte pour avoir officiellement la garde de sa fille, « Passant par la Legal Aid, un officier m’a demandé d’aller voir un avoué. J’y suis allé et j’ai déposé tous mes documents. L’avoué m’a dit : ‘Pou fer ou kone’, me inn gagn trwazan e mo ankor pe atan », explique-t-il.

Alain dit ne pas comprendre pourquoi, après tout ce temps, sa mère la réclame et que « les autorités donnent, malgré tout, la préférence à sa mère. » Il y a quatre ans, Alain a eu une affaire avec la justice, car il avait été arrêté avec du cannabis. « Zordi, mo ex-madam servi sa kont mwa e mo pe perdi partou », relate-t-il.

lettre
Une des nombreuses lettres qu’a écrit Adriana pour son père.

Que dit la loi ?

Nous avons sollicité l’avis d’un avocat à ce sujet. L’homme de loi explique qu’Alain doit se tourner vers un avoué afin de faire une demande de Immediate Care and Control ou un Custody Case, grâce auxquels il peut faire une requête pour avoir la garde de sa fille. « Fondamentalement, on ne peut retirer un enfant à ses parents, sauf si cela peut compromettre la santé, la sécurité ou la moralité de l’enfant », précise-t-il. Et d’ajouter : « En France, il a été déclaré que même si une mère est une prostituée, elle a droit à la garde de son enfant. Et à ce père rasta, il n’y a pas lieu de retirer son enfant, malgré qu’il ait un casier judicaire. » Un avoué est tombé d’accord pour lui prêter main-forte pour toutes ses démarches administratives, dont celles liées au divorce et à la demande de la garde de sa fille.


Josiane, la mère biologique d’Adriana : «Ma fille se faisait maltraiter par sa belle-maman»

Contactée par la rédaction de Le Dimanche/L’Hebdo, Josiane, la mère biologique d’Adriana, explique la raison pour laquelle elle a retiré sa fille à son père. « Ma fille se faisait maltraiter par sa belle-maman. Quelqu’un m’a informée que ma fille avait été mise à la porte et vivait chez une femme que je ne connais pas. En tant que mère, je ne pouvais rester insensible à cela. J’ai décidé de reprendre ma fille, me si li anvi retourn kot so papa, mo pou bizin aksepte », déclare-t-elle.

 

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