Ritesh Kumar Samjhu, un habitant de Triolet, âgé de 32 ans, allègue avoir été victime de brutalité policière sur son lieu de travail. Il est un General Worker affecté au ministère de l’Environnement depuis mars 2013. Le mardi 15 août, il était en train d’élaguer des arbres sur la plage de Pointe-aux-Biches, à l’aide d’un sabre fourni par le ministère lorsqu’il a été accosté par des policiers.
Ritesh Kumar Samjhu explique qu’un véhicule de la police, qui patrouillait dans la région, s’est arrêté à sa hauteur et qu’un policier lui a demandé ce qu’il faisait avec ce sabre. Il a alors expliqué qu’il est fonctionnaire et qu’il avait pour tâche d’élaguer des arbustes sur la plage. Cependant, ajoute le jeune homme, les policiers ne l’ont pas cru car il ne portait pas d’uniforme de travail et n’était pas muni de pièce d’identité pouvant attester qu’il est employé par ledit ministère. Il a alors expliqué que le ministère n’offre ni pièce d’identification ni uniforme. Il demande aux policiers d’aller consulter le livre de présence placé dans un store à côté des toilettes publiques pour vérifier ses dires.
Après une dizaine de minutes, il s’est rendu au store pour ranger ses équipements. Les policiers y étaient toujours et conversaient avec d’autres employés du ministère de l’Environnement.
Vagabondage et Outrage
Un caporal a alors ordonné à des constables de l’embarquer en direction du poste de police de Trou-aux-Biches et de le verbaliser pour port d’arme tranchante, vagabondage et outrage.
Le dénommé Ritesh refuse de monter dans le véhicule et téléphone à son chef direct au ministère de l’Environnement pour demander conseil. Le préposé au ministère lui demande de ne pas bouger et de l’attendre.
Les policiers ne l’entendent cependant pas de cette oreille et l’embarquent de force. « J’ai été traîné de force dans le véhicule de la police », nous raconte Ritesh en exhibant une vidéo filmée par un de ses collègues au moment de son arrestation.
L’infortuné allègue qu’à son arrivée au poste de police, le caporal a demandé qu’on lui passe des menottes, mais d’autres policiers ont pris sa défense et n’ont pas obtempéré aux ordres du caporal. Ce dernier a ensuite ordonné qu’il soit placé en cellule et qu’on le déshabille. Ritesh ajoute qu’il est resté enfermé pendant environ deux heures.
Contacté à cet effet, le service de presse de la police nous apprend qu’une charge provisoire a été enregistrée contre le dénommé Ritesh.
Vers 14 heures, lorsqu’il a été libéré sur parole, l’employé du ministère de l’Environnement s’est immédiatement rendu à la Commission des droits humains pour porter plainte contre le caporal en question.
Le dossier à la National Human’s Rights Division
La Deputy Chairperson de la National Human’s Rights Division nous donne de plus amples détails sur les procédures des dossiers concernant les plaintes que son bureau reçoit. Elle explique qu’elles ont été enregistrées au poste de police et que le dossier atterrit sur sa table en moins de 48 heures. Ce sont uniquement ses officiers qui mènent l’enquête par la suite, apprenons-nous.
Concernant le cas de Ritesh Kumar Samjhu, Marie-Louise Lee Yin Lam Hung confirme avoir réceptionné son dossier et que l’enquête a déjà été enclenchée. Selon elle, son bureau doit être en possession de toutes les entrées faites au poste de police concerné afin de savoir qui sont les policiers qui étaient en fonction. Il leur faut aussi avoir le formulaire 58 (P58) du plaignant et interroger les trois témoins cités par le plaignant.
L’inspecteur Shiva : « Normal de mettre à nu un détenu »
Inspecteur Shiva Coothen du Police Presse Office (PPO) explique qu’il est en présence d’une seule version et ne pourra commenter l’affaire. Est-ce que les procédures veulent qu’un détenu se mette à nu arrivé au poste de police où il sera incarcéré ? À cette question, l’inspecteur Coothen explique qu’il est tout à fait normal de mettre un détenu à nu d’une façon discrète. Cela afin d’effectuer une fouille corporelle pour assurer sa propre sécurité au cas où il serait en possession d’un objet compromettant et pour qu’il ne commette pas l’irréparable.
Après ces procédures, le détenu peut se rhabiller. Il a le droit de garder le silence et de se faire représenter par un homme de loi. Normalement, la police fait en sorte que le détenu puisse informer des parents ou toute autre personne de son choix. D’ailleurs, la police a le devoir de lire ses droits au détenu.
À noter que, dans le cas de Ritesh Kumar Samjhu, aucun de ses droits ne lui aurait été dit et qu’il serait resté dévêtu pendant plus de deux heures.
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