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Allégation de brutalité policière : son corps couvert d’ecchymoses

Sameer Nilkundee dit encore souffrir de ses blessures.

L’Independent Police Complaints Commission (IPCC) a ouvert une enquête concernant un cas de brutalité policière allégué, suite à la plainte déposée le 24 février par un habitant de Chemin-Grenier. Il aurait été brutalisé durant un interrogatoire au bureau du CID de Rose-Belle.

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Dans le passé, Sameer Nilkundee, ancien toxicomane, a eu des démêlés avec la justice. Il souffre d’un handicap au pied droit suite à une chute et utilise fréquemment des béquilles pour se déplacer. Aujourd’hui, âgé de 43 ans, marié et père d’un enfant de 15 ans, il travaille comme assistant dans le cold-storage de son père. 

Chaque matin, il se rend à Souillac pour suivre son traitement à la méthadone. Selon ses dires, le vendredi 21 février, après son traitement, aux alentours de 6h45, des officiers de la CID de Rose-Belle l’ont interpellé devant le centre de distribution de méthadone. Sameer Nilkundee raconte : « Zot finn dir mwa vinn avek zot bro ena en tilenket pou pran avek twa. Mo finn al avek zot dan van ». Une fois arrivés au bureau, les policiers l’ont informé qu’un vol avait été commis dans la maison d’un habitant de Chemin-Grenier à 9 heures le 20 février.  

« Zot fin dir mwa ki zot panse ki mwa kinn cokin ek apre zot tap mwa. Mon dir zot ki sa zour la mo ti all lopital psykiatrik kot Beau-Bassin le matin ek zot kapav verifie », relate-t-il. Cependant, les policiers ne l’auraient pas écouté et auraient continué à le frapper violemment avec un câble électrique et un morceau de bois. « Zot fin met menott ar mwa ek bat mwa enkor pou mo avwe sa krim la. Mo pati dakor ek monn sipliy zot aret bat mwa, me zot finn kontinie ek tou le 5 minit zot bat maw mem », affirme Sameer Nilkundee.

Vers 9 heures, les officiers de la CID ont conduit Sameer Nilkundee au poste de police de Chemin-Grenier cette fois. Là, les policiers présents ont consigné une entrée, lui demandant de signer une déclaration. « Dan sa deklarasyon monn sinie, bann polisie la dir ki pa gegn nanien ar mwa ek mo kapav alle », raconte l’intéressé. Il a regagné directement son domicile. Quand il a enlevé ses vêtements, ses parents ont constaté qu’il était couvert d’ecchymoses et portait plusieurs traces de blessures sur ses jambes, ses fesses et son dos.

« JE SUIS INNOCENT »

Le père de Sameer Nilkundee témoigne : « Mo gegn sok kan monn trouve mo garson finn gegn sa kantite bate. Mo panse swa bann lapolis la fine trompe sibl swa zot zis anvi akiz Sameer sa vol la. Zonn mem bat li dan so li pie andikape ». Effaré, il a accompagné son fils au poste de police de Chemin-Grenier, où il a déposé une plainte pour brutalité policière. Muni d’une forme 58, Sameer Nilkundee est allé à l’hôpital de Souillac où il a reçu des soins. Ensuite, le 24 février, il s’est rendu à l’IPCC, accompagné de son père. Il a porté plainte pour brutalité policière. 

« Je n’ai rien contre le fait que les policiers fassent leur boulot, mais je ne cautionne pas leur attitude. Ils m’ont brutalisé et je continue à souffrir des blessures qu’ils m’ont infligées, alors que je suis innocent. Je souhaite que le IPCC et le Commissaire de police considèrent la manière de faire de certains policiers », indique Sameer Nilkundee. L’IPCC a confirmé que Sameer Nilkundee a bel et bien porté plainte. Une enquête sera initiée pour faire la lumière sur cette affaire.

 

 

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