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Allégation de brutalité policière - Christopher Pierre Louis : «J’ai voulu mourir»

On en sait un peu plus sur les méthodes brutales utilisées par des policiers sur des détenus. Christopher Pierre Louis, qui figure sur les vidéos actuellement en circulation, a levé un coin de voile sur certaines méthodes qu’emploient des policiers. 

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Il était un des invités de Jean-Luc Émile et d’Élodie Domun lors de l’émission Au cœur de l’info, le 31 mai. Il explique qu’après son arrestation à Goodlands, il a été transporté au poste de police de Terre-Rouge. « Video la inn pass zis dernie 5 minit. 45 minit avan sa mo ti bien soufer. Met moi touni. Mo res gayn bate, krye, plore », relate-t-il. Il indique qu’il ne savait pas qu’il était filmé. 

« J’avais la tête entre les cuisses, un taser sur mon dos et deux autres entre mes parties intimes. Je ne pouvais rien voir à ce moment-là, car je luttais pour garder mes cuisses fermées, afin d’avoir moins mal », ajoute-t-il.

« Dan sa ler la, olie tortir ou dir plito lamor. 4 tors electric lor ou ledo. » Il indique qu’il a même songé à commettre l’irréparable. « Boukou kitsoz pass dan latet, ou anvi siside akoz li extra imilian ek pa kapav rakont sa personn. » Quoi qu’il en soit, il dit qu’il a été marqué à vie. 

Pima lor blessir

Krishna Seetul, qui aurait aussi été brutalisé par la police, raconte que des policiers l’auraient frappé. « Zet mwa anba, bat moi ek pa dir mwa kifer p bat mwa », avance-t-il. Parce qu’il criait trop, il aurait été mis dans le coffre d’une voiture et aurait été transporté près d’une rivière. Il a encore reçu des coups. De retour au poste de police, son calvaire n’a fait qu’empirer. « Enn pe bate, enn lot pe vid delo, apre met tors electric (…). Tiena enn po pima dan frizider, zot pass sa lor mo ban blessir », poursuit celui qui a intenté un procès à la police. 

Arbaaz Chumka est resté seize mois en détention avant de retrouver la liberté. Il explique qu’il avait été interpellé dans une chambre d’hôtel où il se trouvait avec sa copine. « 15 dimounn ancagoule rantre, komans bate, kout pwin lor figir, kout pie lor lestoma, tors elektrik. » Le jeune homme explique qu’il a même perdu connaissance. « Zot pran mo latet zot met dan vaz twalet. » Les policiers lui avaient montré trois boulettes et lui avaient demandé ce que c’était. « Si mo ti kone kiete sa, mo ti pou fini dir, telman mo ti pe gayn bate. Me mo pa ti kone kiete sa. »  

Plus de 50 plaintes

Bruneau Laurette, présent sur le plateau, dit qu’il est en présence d’une cinquantaine de plaintes de brutalité policière depuis hier matin. Il compte faire parvenir aux Nations unies les noms de ces personnes. Il dit qu’il est en possession d’une autre vidéo qu’il compte remettre aux autorités prochainement. 

Pour Me Sanjeev Teeluckdhrarry, l’avocat de Christopher Pierre Louis, un suspect sera toujours désavantagé aux yeux de la loi. « Il n’a que sa parole. Alors qu’en face de lui, il y a un policier formé et habitué à se présenter devant un tribunal », fait-il observer. D’où la nécessité, selon lui, d’envoyer un signal fort. Selon lui, « gouvernma bizin aret soutir sa bann la polis la ». Il allègue que certaines unités de la police opèrent comme des milices. 

Mohamedally Maudarbocus, secrétaire d’All Police Officers Unity, condamne l’acte de « barbarie » visible sur la vidéo. Il est catégorique. « Ce n’est pas la méthode de la police. Lapolis pa gayn drwa bate pou gayn konfession. » Il est solidaire des victimes. Pour lui, il y a un manque de formation au niveau de la force policière.

 

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