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Allégation d’arnaque : Mère et fille escroquent 8500 dollars à un pâtissier

Ruttan Ruttan rêvait de travailler à Vancouver au Canada.

Ruttan Jeebun (39 ans) ne sait plus où donner de la tête. Cet habitant de Chemin-Grenier affirme avoir été arnaqué par une mère et sa fille, avec la complicité d’un proche, contre une fausse promesse d’emploi au Canada. 

L’herbe n’est pas plus verte au Canada ! Notre intervenant relate qu’entre 2012 et 2014, il a pris de l’emploi comme pâtissier à bord d’un bateau de croisière. Mais après deux ans passés à sillonner les mers du globe, le voilà contraint de renoncer au métier de son rêve. « J’ai dû rentrer d’urgence pour être au chevet de ma mère, âgée de 75 ans, qui est tombée gravement malade. »

Lorsque l’état de santé de sa mère s’est amélioré, Ruttan repense à partir. Il tombe sur une annonce d’une ‘agence de recrutement’, publiée dans les journaux et promettant de l’emploi au Canada. Il est loin de se douter que derrière cette annonce se cache un redoutable escroc. Il croise ainsi le chemin d’un fameux escroc. Ce dernier lui promet un boulot, au Canada, en contrepartie d’une somme de Rs 150 000. Ruttan lui remet la somme. Puis, plus aucune nouvelle du pseudo-agent. Il porte donc plainte pour escroquerie à la police. Malgré plusieurs déclarations pour escroquerie contre Robin, ce dernier – nul ne sait comment – a réussi à passer les mailles du service de l’immigration et à… filer à l’anglaise au Canada.

Démarches de la cousine

Du coup, Ruttan oublie tout rêve de voir si l’herbe est plus verte ailleurs. Jusqu’au mois de novembre 2016, où il rencontre un certain Subiraj, habitant de sa localité à qui il confie son désir de trouver un job à l’étranger et comment il s’est fait avoir par le dénommé Robin. 

« Subiraj m’explique que sa cousine, une certaine Anisha, est installée au Canada. Li dir mwa li pu koz ar mama Anisha pou guet ki bann demars bizin fer pou aler. Subiraj m’a présenté  à la mère de sa cousine, une dame de notre endroit », nous précise Ruttan.

Et d’ajouter : « La mère m’a assuré que sa fille Anisha pouvait entreprendre des démarches pour moi. Elle a pris mes coordonnées, afin de les remettre à sa fille qui me contacterait par la suite. » Dès le lendemain, explique Ruttan, Anisha l’a contacté sur Viber. « Elle m’a indiqué que le meilleur moyen d’entrer au Canada consiste à passer par une école de formation, une institution d’enseignement. Elle m’a assuré qu’elle pouvait entreprendre mes démarches. Mais pour cela, il me faudrait débourser 10 000 dollars canadiens pour les frais de scolarité, soit environ Rs 300 000. En même temps, je pourrais travailler à temps partiel pour vivre et économiser un peu. »

Ruttan hésite : « Sat boir dilo so enn fowa. J’ai longuement discuté avec la mère d’Anisha. Je lui ai demandé si je n’allais pas perdre encore mon argent. Madam-la dir mwa non, fer konfians. Ou kapav avoy mo tifi larzan li serye. Ou enn dimoun dan landraw li pou ed ou. Li dir ou avoy li 7 000 dolar touzur. »

Hélas, l’étau se referme une nouvelle fois sur Ruttan. « Anisha m’a demandé de lui envoyer de l’argent par virement Money Gram et a insisté que les démarches prendraient entre trois et six mois. J’ai puisé dans toutes mes économies et j’ai même emprunté de l’argent pour transférer 8 500 dollars à Anisha en mars 2017 par virement Money Gram », ajoute le pâtissier.

Contact coupé

Une fois la transaction faite, Anisha a continué de communiquer avec Ruttan à travers l’application Viber. Puis, au bout de quelques mois, plus aucune nouvelle. Un proche a suggéré à Ruttan d’exiger d’Anisha une preuve de réception de l’argent qu’il avait transféré. « Quand j’ai réclamé ce récépissé à Anisha en août 2017, elle a coupé tout contact avec moi. Elle ne donne plus de nouvelles. Je suis allé voir sa mère pour lui exposer mon inquiétude. Sa mère m’a juré qu’elle ferait de son mieux pour me rendre mon argent et de ne pas porter plainte à la police. Hélas, elle n’a jamais rendu l’argent », se désole Ruttan. 

Ne voyant toujours rien venir et se rendant compte qu’il a été une nouvelle fois berné, Ruttan a porté plainte pour escroquerie au poste de police de Chemin-Grenier, d’abord le 27 septembre 2017, contre Anisha, puis contre sa mère le 1er décembre 2017. Il envisage aussi de porter plainte contre le dénommé Subiraj, estimant que ce dernier aurait monté toute cette arnaque pour financer les études de la présumée Anisha au Canada.

Interrogée par notre rédaction, la police indique qu’une enquête a été ouverte dans cette affaire et que la mère d’Anisha serait bientôt convoquée pour donner sa version des faits. Elle pourrait être arrêtée sous une accusation d’escroquerie (embezzlement). Il nous revient également que le cas pourrait être référé à Interpol, au Canada, pour retrouver trace d’Anisha dans la ville de Vancouver. 

 

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