De leur première rencontre à l’école de Moka à leur maison à Vacoas, Alexandre raconte des années de patience, de rendez-vous manqués, de petites attentions et d’un amour qui n’a jamais faibli.
À Vacoas, Alexandre Le Blanc, 32 ans, observe ses filles jouer dans le jardin. Rachel, son épouse, prépare le petit-déjeuner, tandis que leurs deux chiennes se faufilent entre eux. La maison est pleine de vie, de rires et de chaleur. Pourtant, ce calme apparent n’est pas tombé du ciel. Derrière cette harmonie, il y a des années d’attente, de patience et un amour qui tient presque du roman.
Alexandre se souvient du moment exact où tout a commencé. Il a dix ans. Rachel, trois ans de plus que lui, chante sur scène à l’école du centre de Moka. Elle chante, entourée de l’aura naturelle des artistes, issue d’une famille connue pour son talent et son sens de la scène. » Le petit garçon timide mais attentif ressent un choc : le fameux « coup de foudre ».
Les années passent. Chacun suit sa route. Mais leurs chemins se croisent, encore et encore. Mariages, anniversaires, fêtes familiales, concerts… Rachel est partout où la musique l’appelle. Alexandre, lui, ne manque jamais une occasion de la voir.
Il raconte avec un sourire les tentatives répétées pour la convaincre. Rachel avance à son rythme, absorbée par sa passion et ses ambitions. « J’ai essayé, essayé encore, insisté gentiment, toujours avec respect… mais elle ne disait jamais oui ! Mais j’avais en tête la fameuse phrase de Mao Zedong : “de défaite en défaite jusqu’à la victoire.” »
Puis un jour, ce jour que l’on n’oublie jamais, elle dit oui. De là naît un amour solide, franc, loyal, presque fusionnel. « Rachel est le premier et le seul amour de ma vie. »
Aujourd’hui, ils célèbrent bientôt trois ans de mariage. Leur foyer est rythmé par les rires de leurs filles, âgées de presque deux ans, et par les jeux des deux chiennes. La paternité a transformé Alexandre : maturité, sens des responsabilités, bonheur simple et profond. Rachel, douce et équilibrée, est son pilier. Ensemble, ils forment une famille soudée.
Mais avant ce présent apaisé, il y a eu un long chemin. À 19 ans, Alexandre quitte Maurice pour l’Angleterre. Loin de Rachel, loin de sa famille, il étudie le droit à l’University of Kent à Canterbury, puis à Londres. Les journées sont longues, exigeantes. Mais ces années forment l’homme qu’il deviendra : discipliné, réfléchi, déterminé.
De retour en 2017, il entame son pupillage auprès des plus grands noms du barreau mauricien : Mes Yousuf Mohamed SC, Gavin Glover, SC, Hervé Duval, SC, Narendra Appa Jala, SA. Il se souvient particulièrement de Me Jacques Panglose SC, qu’il considère comme un « véritable Maître » : pour sa finesse d’esprit, son authenticité, sa culture et sa spiritualité profonde.
Alexandre découvre l’art de la plaidoirie, la complexité des audiences et la responsabilité morale de représenter autrui. Il défend tout type d’affaires, des querelles de voisinage aux homicides. Une affaire reste gravée dans sa mémoire : avec Adrien Duval et Pazhany Rangasamy, SA, ils défendent, avec succès, des dizaines de familles menacées d’expulsion.
Aujourd’hui, il exerce avec passion. Malgré les obstacles, malgré l’injustice qu’il observe, il garde un profond respect pour le métier. « On ne devient pas avocat pour faire fortune. » Pour lui, le droit est un service, une mission.
Alexandre n’est pas seulement avocat. Il est aussi politicien, engagé au PMSD. Un choix presque naturel : son père a été candidat en 1982, et les rassemblements du parti se tenaient chez ses grands-parents, fervents supporters. Lors des dernières élections, il se présente, sans succès, mais sans regret. Pour lui, la politique n’est pas un moyen de se montrer : « C’est un prolongement naturel de mon métier : servir, comprendre, écouter, résoudre. »
Passions et équilibre
Dans sa vie intense, Alexandre trouve refuge dans deux passions : le jardinage et la lecture. Observer, planter, arroser. Lire, voyager dans les mots : romans, essais, biographies, textes religieux, classiques, Marx, Racine, Céline…
Et puis il y a la boxe. Trois fois par semaine. Les coups sur les gants deviennent un rituel. « Dans une salle de boxe, on n’est plus avocat, policier ou étudiant, toutes les différences s’effacent. Il n’y a plus que des amis qui travaillent à développer leurs techniques… Nos adversaires sont nos amis et il ne faut pas prendre personnellement les coups reçus. Elle apprend aussi ce qui est applicable dans la vie : encaisser certains coups, en esquiver d’autres, et contre-attaquer. »
La musique est une compagne fidèle. Du séga de Grup Latanier à Vivaldi, Chopin ou Brassens : « La musique accompagne mes journées, mes trajets, mes moments de repos. »
Alexandre Le Blanc s’arrête un instant dans le jardin. Ses filles courent autour de lui, Il pense à la journée qui l’attend : audiences, dossiers, réunions. Et pourtant, au milieu de ce tumulte, il y a ce moment simple : un rire, un parfum de café, le soleil sur les feuilles.
Il n’a pas tout réglé. Il sait qu’il y aura des défis, des batailles perdues, des imprévus. Mais il sait aussi ce qu’il veut garder intact : sa famille, ses passions, son énergie pour son métier et pour la politique.
Dans ce petit jardin à Vacoas, entouré de sa famille et de ses passions, Alexandre Le Blanc continue. Pas avec une certitude triomphante, mais avec cette persévérance qui l’a toujours animé.
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