Il est né avec un pinceau à la main, pourrait-on dire de lui. Alain Tourail passe son temps dans son atelier depuis qu’il est à la retraite après une riche carrière dans les forces de l’ordre. Rencontre avec ce peintre qui vit et respire l’art.
10 juin 1958. Alain Tourail voit le jour à l’hôpital Jeetoo à Port-Louis. Il a la passion pour le dessin depuis sa toute petite enfance, vécue à Port-Louis au pied du sanctuaire Marie Reine de la Paix. « J’ai commencé très jeune à m’intéresser à la peinture et l’art en général », raconte avec émerveillement Alain Tourail qui fait aussi partie du club des seniors. Difficile pour lui d’oublier les bons moments de son jeune âge, avec ses quatre frères et sœurs, à arpenter les ruelles et les jardins, rythmés par la lecture de bandes dessinées. « J’ai eu la chance d’avoir une enfance heureuse et remplie d’aventures. » Mes parents ont vu mon amour pour le dessin et ils m’ont encouragé à dessiner.
« J’aime dessiner depuis le primaire, cependant c’est au secondaire que j’ai vraiment appris les bons principes et les techniques. C’était une de mes matières préférées! » Son professeur d’art, M. Zamudio, lui a appris beaucoup de techniques artistiques et l’a encouragé dans cette voie, reconnaissant son talent. Il passait beaucoup de son temps à dessiner et était également doué pour les études.
Il complètera sa formation académique au collège Bhujoharry. C’est à ce même collège qu’il rencontrera celle qui deviendra sa femme, Marie-Anne. De leur union de 36 ans sont nés Nicholas et Aurélie dont Alain est très fier.
« Après le collège, j’ai continué ma passion pour la peinture. À cette époque je passais beaucoup de mon temps à dessiner, mais après je devais me trouver un vrai métier, car à Maurice, c’est difficile de vivre en tant que peintre... »
Et c’est pour cela qu’à 22 ans, il intègrera les forces disciplinaires du pays. Il sera gardien de prison pendant 38 ans. Et, il y a quelques mois, il a pris sa retraite car il veut s’adonner à son passe-temps favori qu’il a un peu négligé.
Alain ne se contentait pas de ce qu’il apprenait en cours à l'école. Pour mieux pratiquer la peinture et s’améliorer il prendra des cours particuliers. Il apprendra à se perfectionner en aquarelle et en peinture à l’huile. Il commencera ses premiers tableaux.
Il sera constamment encouragé par sa femme et sa mère ainsi que par d’autres qui voyaient en lui un grand potentiel. Avec le temps, Alain s’est trouvé un goût particulier pour les portraits. Dessiner le visage des gens et en montrer la subtilité des expressions lui plaisent. Quand on lui demande s’il a fait le portrait de son épouse, il répond d’un large sourire que « la question ne se pose même pas ! ». Parmi ses portraits préférés figure celle de Charles Bronson, un « vié » acteur comme il dit, mais aussi le célèbre acteur et réalisateur Alain Delon et Gaëtan Duval. Ces tableaux trouvent souvent preneur chez les touristes venant des quatre coins du monde.
Tout au long de sa carrière, même s’il n’avait pas beaucoup de temps à consacrer à la peinture, Alain se faisait un devoir de participer à des concours de peinture et dessin. Il remportait aussi des prix. Il participait également à des expositions quand le ministère des Arts et de la Culture organisait des événements culturels, partage cet habitant de Riche-Terre.
Il a eu l’occasion de voyager dans plusieurs pays d’Europe, nul besoin donc de préciser qu’il a visité les musées d’art les plus célèbres comme le Louvre, le musée Jacques Brel en Belgique.
Quand il a voyagé à Rome, en Italie, Alain n’a pas manqué de visiter le musée du Vatican pour admirer les chefs-d’œuvre. Il fut fasciné par les œuvres des plus grands artistes. Son peintre préféré est Rembrandt, un peintre néerlandais du 17e siècle.
Alain a plus d’un talent dans son sac et il lui arrive aussi de dessiner des caricatures de temps en temps pour des magazines.
Alain est aussi un amoureux du septième art. Il aime regarder des pièces de théâtre et des films. Son all time best est bien sûr le fameux Titanic et « bann fim western ki ti p gagne avan, ti ena bann gran akter », précise ce fan de Robert de Niro et d'Alain Delon.
Il n’y a pas d’âge pour acquérir des connaissances ou développer ses talents et c’est ce que nous montre Alain. À bientôt 61 ans, il apprend la technique de la pyrogravure. Il veut ainsi utiliser d’autres médiums pour réaliser ses tableaux et évoluer dans sa méthode. « J’aimerais pouvoir faire des portraits avec du feu ».
Mais Alain ne s’arrête pas en si bon chemin ! Notre veinard apprend aussi à jouer à la guitare. « Même si c’est un peu difficile, je suis déterminé et très motivé, d’ailleurs je commence à maîtriser petit à petit quelques chansons de Jacques Brel, mon chanteur préféré, à la guitare ».
La vie commence à soixante ans, comme le dit si bien Tino Rossi, et effectivement, Alain, à 60 ans, peut complètement se consacrer à sa passion.
En ce moment, notre artiste se donne à fond à ses tableaux car il souhaite organiser sa propre exposition dans quelques mois. Il compte présenter une soixantaine de pièces parmi lesquelles quelques tableaux réalisés en pyrogravure.
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