L’ancien parlementaire et l’ex-ambassadeur de Maurice au Mozambique, Alain Laridon, est aussi un observateur politique. Il suit la politique de près depuis sa jeunesse, et fait ici une analyse profonde sur la performance du gouvernement de l’alliance du Changement qui dirige le pays depuis un an, sous le leadership du Dr Navin Ramgoolam.
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Il a, d’abord, fait ressortir qu’environ six mois avant les dernières élections générales de 2024, « l’ancien gouvernement de Pravind Jugnauth avait accordé plusieurs types d’allocations sociales. Outre le 14e mois, on avait même annoncé des allocations concernant le préprimaire et qu’un nouveau-né obtiendrait une allocation gouvernementale, entre autres. Une certaine section de la presse cautionnait ces allocations et certains conseillers, agents, partisans et sympathisants des « orange et blanc » vantaient le bilan de l’Alliance Lepep en espérant rester au pouvoir et jouir de plusieurs avantages au moins pendant cinq ans encore ».
Soutenant que, dans le passé, on voulait « arracher les pouvoirs du Directeur des poursuites publiques en obtenant une majorité des trois quarts (3/4), (ce qui, heureusement, n’a pas eu lieu) », l’ancien parlementaire a aussi fait ressortir que « l’ex-régime avait également voulu s’ingérer dans les institutions publiques comme le judiciaire, le département de la police et les autres instances respectables de notre pays ».
En sus, dit Alain Laridon, « l’autocratie existait bel et bien pendant que le MSM de Pravind Jugnauth était au pouvoir ». « Or, la démocratie rétrécissait au fil des mois. C’est à partir de là que les Mauriciens en général ont voulu mettre un frein au népotisme, au favoritisme, à la politique des ‘petits copains’, aux passe-droits et à la fraude et à la corruption qui avaient secoué le pays. L’actuel régime s’est montré intraitable vis-à-vis de ceux qui sont impliqués dans des cas de fraude et de corruption. C’est un signal fort de la part du gouvernement », dit-il.
Par ailleurs, l’observateur politique a déclaré qu’en se basant sur les scandales d’alors, le peuple a pris la décision de donner une bonne correction en signifiant son intention de se débarrasser de l’ex-régime et le remplacer par une équipe alternative, composée d’hommes sérieux et compétents, qui « means business » et qui pourrait mener le pays au bon port.
« On ne peut non plus oublier comment des policiers avaient semé la terreur et terrorisé un journaliste-animateur dans l’enceinte d’une radio privée. Aussi, la MBC était une vraie boîte de propagande pour l’ancien régime. Ce n’est plus le cas maintenant. La MBC a retrouvé ses lettres de noblesse en prenant le côté multiculturel en considération », a-t-il indiqué.
« Kan mayonez ti koumans monte, Missier Moustass inn rant an je. Ti enn vre game changer. Linn kouronn le tou par enn 60-0 e met fin a enn rezim otokrat », a expliqué l’ancien politicien. « Or, après 12 mois, nous constatons qu’aujourd’hui, sous l’actuel régime, la démocratie a refait son apparition (…) Les arrestations provisoires et les surveillances policières (y compris dans des bâtiments publics) n’existent plus dans le pays, contrairement à ce qui se passait sous l’ancien gouvernement. On a mis un bon ordre dans le secteur de la police où il y avait des abus, surtout en ce qui concerne le ‘reward money’ qui était partagé entre certains hauts gradés de la police, suivi du ‘planting’ », dira-t-il.
Dans la foulée, Alain Laridon a laissé entendre qu’au niveau de la démocratie internationale, Maurice a pu améliorer son score. Transparency International et d’autres institutions de renommée mondiale, y compris la SADC (une institution africaine très connue dans le monde), reconnaissent les efforts du gouvernement dans plusieurs domaines, ainsi que l’avancée et la transformation de Maurice sous le régime PTr/MMM/ND/ReA.
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D’autre part, l’ancien parlementaire a fait ressortir que le gouvernement a réussi à redresser la situation et à mettre bon ordre non seulement à la Banque de Maurice, mais aussi à Air Mauritius, où, avec des remplaçants dignes, « on retrouve la stabilité ».
Cependant, il a fait comprendre que « le vrai problème demeure la hausse du coût de la vie et la flambée des prix des produits alimentaires et des médicaments ». Expliquant que nous importons 75 % de nos produits, Alain Laridon a laissé entendre que nous devons faire les efforts nécessaires dans plusieurs domaines pour faire face aux problèmes.
L’importance du traité concernant les Chagos sous ce régime et les efforts déployés par le Premier ministre Navin Ramgoolam pour conclure un accord important entre la Grande-Bretagne et Maurice ont aussi été évoqués.
Concernant la polémique entourant le report de l’âge de la pension universelle qui passe de 60 à 65 ans, l’ancien parlementaire a tenu à rappeler « la bonne volonté du gouvernement de mettre sur pied une commission qui est composée de M. Prayag et trois actuaires pour revoir tout le système de paiement de la pension ». Cette commission entamera des discussions avec les différents stakeholders, y compris les syndicalistes, et prendra aussi en considération les griefs, demandes et propositions des personnes se trouvant au bas de l’échelle pour soumettre un rapport aux autorités gouvernementales.
L’observateur politique a aussi affirmé que « le gouvernement ne doit épargner aucun effort pour pouvoir non seulement inverser les dettes publiques qui représentent Rs 647,47 milliards, mais aussi empêcher l’exode des Mauriciens, encourager la production agricole et davantage attirer l’investissement local et étranger qui pourra créer plus d’emplois dans notre pays, entre autres ».
Il a fait ressortir qu’il est salutaire que le gouvernement ira de l’avant avec le Freedom of Information Bill « pour le bien-être des journalistes, politiciens, syndicalistes et les membres de la société civile, entre autres ».
Mettant l’accent sur les manifestations politiques qui ont secoué le Népal, le Maroc et Madagascar, entre autres, où on aurait pillé la richesse de ces pays, Alain Laridon a affirmé qu’à Maurice il n’y aura jamais de tels problèmes. Pour étayer ses dires, il a rappelé que les Mauriciens votent chaque cinq ans et sont libres de faire leur choix politique. « Tout cela démontre que la démocratie est bel et bien vivante dans notre pays où il fait bon vivre, contrairement à d’autres pays où il existe beaucoup de problèmes sur plusieurs plans », dit-il.
En guise de conclusion, Alain Laridon a soutenu avec force que : « Un an, c’est trop tôt pour analyser la performance de l’actuel gouvernement de l’alliance du Changement sous le leadership du Dr Navin Ramgoolam. Il ne faut pas se précipiter, il reste encore un long parcours pour pouvoir finalement émettre une opinion sur ce régime PTr/MMM/ND/ReA ».
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