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Akshaye Dev Gunnoo : un comptable empreint de spiritualité

Akshaye Dev Gunnoo La confiance en soi est un concept-clé dans la pensée d’Akshaye Dev Gunnoo.

Comment se réaliser dans un monde ou règne un matérialisme triomphant, lorsqu’on est jeune, étudiant en comptabilité et destiné à devenir partenaire dans la firme d’expert-comptable familiale ? Pour gagner ce pari, Akshaye Dev Gunnoo, 24 ans, tente de concilier ses ambitions professionnelles et ses convictions spirituelles, mais surtout en mettant celles-ci en pratique.

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Dans le monde d’Akshaye Dev Gunnoo, les enseignements du Sai Baba se côtoient sans contradiction ceux de Shiv Khera et de Robin Sharma. Tous trois, selon lui, font ressortir les bienfaits des énergies positives nécessaires à la réalisation de tout individu. « On ne peut pas vivre que de nourriture matérielle, sinon notre vie n’aura aucun sens. Chacun peut accomplir quelque chose pour faire avancer les bonnes causes. Pour y arriver il faut se transcender », dit le jeune homme, natif de New Grove. Son père dirige la firme de comptabilité  TGS Clark & Robbins et sa mère est instructrice de yoga.

Produit d’un double enseignement, ayant passé par le MGISS et les collèges Royal de Curepipe et de Port-Louis, il rejoint la société familiale après le HSC tout en s’inscrivant à des études en comptabilité afin de devenir partenaire avec son père. Auprès de ce dernier, il se frotte à la réalité des chiffres et au monde des entreprises, tandis qu’aux cotés de sa mère, il poursuit sa quête spirituelle. Il a été initié dès son jeune âge aux activités sacrées au sein du groupe Sai baba. « Cette immersion dans l’enseignement spirituel ne relève pas d’une stricte appartenance religieuse, elle dépasse ce cadre pour atteindre l’ouverture sur l’autre, la tolérance. Dans l’acte du service, on atteint le cœur de la spiritualité, car on dépasse et transcende le discours », fait-il valoir. Cette pratique, pour lui, se vérifie dans les leçons qu’il offre tous les week-ends aux jeunes de sa localité. « Au départ, les cours étaient gratuits, puis je me suis rendu compte qu’en demandant une rétribution symbolique, cela motivait davantage les apprenants. Toutefois, je ne demande toujours  rien aux enfants vraiment modestes », dit-il.

Communication enfants-parents

Ces leçons, poursuit-il, se veulent aussi une occasion de dialogue à un moment où la communication enfants-parents devient de plus en en plus rare. « Je comprends que le monde du travail impose aux deux parents de travailler pour répondre aux besoins de la famille, mais lorsque personne n’est là pour accueillir le  gosse qui rentre de l’école, à qui va-t-il se confier ? C’est comme ça que certains jeunes intériorisent leurs déceptions jusqu'à commettre l’irréparable parce qu’ils n’ont trouvé personne pour parler de leurs problèmes. Durant les leçons que je donne, j’essaie de jeter un pont afin de nouer ce dialogue. Moi, j’ai encore la chance de trouver ma mère lorsque je rendre du travail », sourit-il.

Il ne sert à rien de prier tous les jours si on reste dans l'immobilisme.

L’année dernière, il était le plus jeune représentant de  TGS à la conférence internationale de la société, organisée à Dubaï. « C’était une chance inouïe de me retrouver parmi les meilleurs professionnels mondiaux de l’expertise comptable, issus de 33 pays de tous les continents. J’en ai profité pour comprendre ce monde aussi complexe que contrasté et qui concerne des secteurs comme l’énergie, l’aviation et la finance internationale ». Ce bain précoce à un tel niveau, souligne-t-il, s’inscrit dans une prise de conscience sociale qui l’a amené à participer à des activités toutes aussi variées, comme un concours sur la corruption, organisée par la Commission anticorruption ou celui du Mister India Worldwide, associé à la Cancer Association of Mauritius. Cette boulimie correspond à un souci constant de s’engager dans des activités en ligne avec les prescriptions spirituelles. « Il ne sert à rien de prier tous les jours si dans la pratique on reste dans l’immobilisme. Je pense que mon engagement vaut beaucoup plus que l’activisme politique, car il s’agit de toucher le cœur de l’individu », explique-t-il.

Confiance en soi

Au plan professionnel, en attendant de décrocher son diplôme et l’accréditation auprès des associations de comptables certifiés, il participe activement à la promotion des petites et moyennes entreprises (PME). « Le gouvernement a  beaucoup œuvré pour les PME, à travers ses institutions mais le secteur piétine encore par manque d’informations. Tous les jours, je m’en rends compte lorsque des petits entrepreneurs viennent dans nos locaux. Leur gros problème se situe au niveau de la comptabilité, il leur faut impérativement un coaching pour les mettre en confiance. » 

La confiance en soi : toute la pensée d’Akshaye Dev Gunnoo s’articule autour de ce concept-clé. « Avec la pensée positive, on peut accomplir des choses extraordinaires, ce ne sont pas des miracles, car tous les individus possèdent des énergies intérieures qu’il suffit d’éveiller. » Celles-ci, explique-t-il, nécessitent parfois l’accompagnement ou le soutien, parfois, d’autres personnes arrivent a provoque elles-mêmes, cet « éveil ». « Il n’est nullement honteux de rechercher l’aide d’un maître, que ce soit à travers ses livres ou ses conférences, parce que celui-ci a peut-être connu des expériences douloureuses dont il a tiré des enseignements qui dépassent sa personne et il a su vaincre son ego pour faire œuvre de partage », fait-il observer.

2019 sera-t-elle décisive à ses yeux ? Akshaye Dev Gunnoo hésite avant de répondre : « Pour qui ? Chacun individu a ses priorités, des décisions personnelles à prendre. Certes, il y a des décisions au niveau de la macro-économie qui ont des conséquences sur la vie de tout le monde, mais aucun d’entre nous n’est affecté de la même manière. Il y a des familles qui éprouvent des drames terribles, d’autres connaissent, elles, des moments de bonheur. Donc, cette notion d’année décisive me semble relative. »

Finalement, quel serait donc le profil de la femme qui trouverait une place dans son monde si hiérarchisé et émaillé de défis ? « Je n’ai jamais pensé en termes de profil, d’autant que je rejette ce concept de ‘moitié’ comme si la vie de tout individu serait à moitié remplie.  Je conçois une femme comme une personne qui accompagne un homme sur une même route », lâche-t-il.

 

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