Ajay Jhurry, président de l’Association of Tourist Operators : «Le Budget devra assurer l’égalité parmi les opérateurs»

Les arrivées touristiques sont certes en hausse, mais seul un petit groupe au niveau local en bénéficie. C’est ce que déplore Ajay Jhurry, président de l’Association of Tourist Operators. Il estime que le besoin de partager le gâteau équitablement se fait cruellement sentir.

Les assises du Tourisme seront présentées ce vendredi 2 juin. Quel est votre constat sur  ce dossier ?
Nous avons participé aux travaux de plusieurs sous-comités sur différents thèmes. Nous avons  passé en revue les stratégies adoptées jusqu’ici avec leurs résultats positifs.

Si les objectifs des assises qui seront proposés consistent à maintenir le taux de croissance et à augmenter les arrivées touristiques, cela n’en vaut la peine. La Mauritius Tourism Promotion Authority le fait déjà.

D’ailleurs, l’organisme a réussi à développer un marché niche ayant un pouvoir d’achat plus élevé pour les produits qui coûtent plus cher. Si les objectifs proposés visent à maintenir la croissance en veillant à ce qu’il y ait une distribution équitable, là nous aurons un travail de fond à faire pour rejoindre la vision 2030.

Quels sont les défis auxquels est confronté le secteur touristique ?
L’industrie touristique n’est plus ce qu’elle était auparavant. Aujourd’hui, le tourisme est multisectoriel. L’hôtelier, le propriétaire d’une résidence et le chauffeur de taxi sont tous des opérateurs économiques.

L’investissement n’est pas forcément le même. Mais ils jouent chacun un rôle important dans la chaîne de distribution. Les deux composants les plus recherchés par les touristes sont l’accès aérien et l’hébergement. 

Les paramètres destinés à aider les opérateurs aériens et les tour-opérateurs doivent être revus à la source, surtout quand l’État est impliqué. Le problème de taxi, par exemple, est lié à une insuffisance de la clientèle et non à cause d’un surplus de prestataires.

Qu’attendez-vous du prochain Budget pour le secteur du tourisme ?
Le Budget devrait apporter des mesures visant à assurer l’égalité parmi les opérateurs. L’État doit jouer le rôle de modérateur, en s’assurant que chaque action menée soit bénéfique aux divers secteurs.

Les arrivées touristiques sont certes en hausse. Mais seul un petit groupe au niveau local en bénéficie. À titre d’exemple, sur 300 touristes présents sur un vol, au moins 250 ont déjà retenu les services de tour-opérateurs étrangers.

Quant aux autres, ils sont accueillis par des réceptifs locaux (des correspondants dont les services sont sollicités par des agences de voyqge et qui sont spécialisés dans l’organisation de séjours ; NdlR). Mais sur un total de 400 réceptifs en opération à Maurice, 25 à 30 sont vraiment profitables.

Une campagne axée sur l’image devrait être menée. Elle permettrait d’augmenter la visibilité de Maurice à travers le globe et tout le monde en sortirait gagnant. Une autre campagne, à laquelle participeraient des compagnies aériennes, des tour-opérateurs et d’autres prestataires locaux serait définitivement bénéfique au pays.