Quelle ironie ! Une infirmière gravement malade se voit refuser l’aide de l’État pour une opération à Chennai. Elle ne serait pas éligible à cette aide de l’État en raison de ses revenus. Ses enfants pleurent, son mari est impuissant. Ce dernier insiste que les autorités auraient dû considérer le salaire de base et non le « gross pay ».
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C’était il y a un peu plus d'un mois. Alors que Nurani et sa famille se préparaient pour les festivités marquant la fin du ramadan, sa femme, âgée de 38 ans, tombe gravement malade. Une veine s’est cassée dans sa tête. Admise d’urgence dans une clinique, elle y a passé quatre jours. Les médecins ont certifié qu’elle devait subir une angiographie. Ce traitement n’étant pas disponible à Maurice, ils lui conseillent de se faire soigner dans un hôpital spécialisé de Chennai, en Inde.
Pour faciliter les démarches, décision est prise de transférer la malade à l’hôpital Victoria, de Candos. Les médecins expriment le même avis. La dame souffre d’une subarachnoid hemorrage et devrait se faire opérer à Chennai. Muni des documents médicaux nécessaires, Nurani entame les démarches auprès des ministères concernés.
La réponse, brutale, est tombée le 25 juillet : le ministère des Finances rejette sa requête. Motif : les revenus du couple dépassent le barème de Rs 50 000, ce qui le rend inéligible à l’aide de Rs 800 000 accordée pour les interventions à l’étranger. Nurani déplore le fait que le ministère ait considéré non pas leur salaire de base, mais le « gross pay » incluant les heures supplémentaires. Seul leur « travelling » n’a pas été comptabilisé. « Je suis cuisinier, ma femme est infirmière à l’hôpital J. Nehru de Rose-Belle.
Nos salaires combinés ne dépassent pas Rs 50 000 et s’élèvent à Rs 37 000 », insiste Nurani. « Comment faire maintenant pour trouver les Rs 850 000 dont ma femme a besoin pour son opération ? à cette date, elle aurait dû avoir été opérée à Chennai.» Le couple a deux enfants, âgés de 16 et 12 ans. Ces derniers craignent pour la vie de leur maman et souffrent avec elle. Les soucis financiers de Nurani ne s’arrêtent pas là.
En plus de trouver les Rs 850 000 nécessaires pour les soins de sa femme, il doit rembourser un prêt bancaire. En attendant une solution plus réaliste, il a obtenu de la police de mener une collecte publique. Il en appelle à la générosité des Mauriciens. Ceux qui désirent lui venir en aide peuvent le contacter sur le 57 50 64 68. Le ministère de la Santé demeure rigide sur ce règlement et n’a pas souhaité réagir sur le cas de la fonctionnaire.
Soins à l’étranger : à quand des critères définis ?
Tout récemment, Radio Plus souhaitait animer une émission sur l’aide financière accordée par le gouvernement aux patients devant être soignés à l’étranger. Le ministère de la Santé avait décliné l’invitation de venir à l’antenne de la radio, prétextant que ces critères seraient bientôt amendés et qu’il préférait attendre. Le Dr Ramen, directeur par intérim de la Santé, pourra-t-il donner des explications formelles du ministère sur ce point si souvent évoqué à la radio et qui reste sans réponse ?
C’est le souhait de la rédaction. Soulignons que plusieurs questions parlementaires ont été évoquées sur les soins à l’étranger. Le gouvernement mauricien aurait même signé un MoU avec le gouvernement indien, afin que des spécialistes viennent opérer à Maurice, évitant aux patients de se déplacer à l’étranger.
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