Le président français Emmanuel Macron ouvre jeudi une conférence sur le Liban avec l'espoir de mobiliser la communauté internationale pour réunir au moins 400 millions de dollars réclamés par les Nations unies pour aider les personnes déplacées par le conflit entre Israël et le Hezbollah.
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"Ce pays, ami de la France, est aujourd'hui au bord du gouffre", résume le chef de la diplomatie française Jean-Noël Barrot, dans un message posté sur X.
"Son peuple est entraîné dans une guerre qu'il n'a pas choisie. Agir est un devoir et c'est la raison pour laquelle la France a pris cette initiative", dit-il.
En présence notamment du Premier ministre libanais Najib Mikati, des ministres des Affaires étrangères libanais Abdallah Bou Habib, allemande Annalena Baerbock, canadienne Mélanie Joly, et pour l'Union européenne Josep Borrell, cette conférence réunira plus de 70 participants dont une quinzaine d'organisations internationales.
Le secrétaire général des Nations unies Antonio Guterres prononcera, lui, un discours à distance.
Paralysé depuis près de deux ans par une crise politique qui l'a plongé dans le chaos économique, le Liban est depuis un mois le théâtre d'une guerre entre le mouvement libanais soutenu par l'Iran, et Israël.
Les affrontements, qui se déroulent notamment dans le sud du pays à la frontière avec Israël, ont contraint plus de 800.000 personnes à se déplacer, selon les Nations unis. Les déplacés seraient même plus d'un million, selon les autorités libanaises.
- Cessez-le-feu -
La conférence se déclinera en trois volets: diplomatique, humanitaire et politique.
"Nous avons mis sur la table des propositions concrètes pour que le cessez-le-feu puisse intervenir le plus rapidement possible", a rappelé Jean-Noël Barrot, en référence à la proposition franco-américaine d'un cessez-le-feu temporaire de 21 jours pour permettre de négocier les conditions d'un accord durable.
La France, comme nombre de pays occidentaux, estime qu'une issue diplomatique est "la seule solution viable pour le Liban comme pour Israël", où 60.000 personnes ont également dû aussi quitter leur foyer.
Mais en l'absence des principaux protagonistes -- Israël et l'Iran n'ont pas été invités et le secrétaire d'Etat américain Antony Blinken ne fera pas le déplacement --, les avancées diplomatiques à Paris devraient être limitées.
"Tout ce qui ne mènerait pas à une fin immédiate des destructions et des tueries ferait de ce sommet un échec", a estimé dès mercredi le directeur de l'ONG Oxfam au Liban, Bachir Ayoub. "Toute la région est en pleine tourmente et la seule manière d'empêcher cette crise de s'aggraver est d'établir un cessez-le-feu permanent".
Pour l'heure, la seule annonce concrète prévue sera relative à l'aide humanitaire, avec l'objectif collectif d'atteindre 500 millions d'euros (538 millions de dollars), selon une source diplomatique. L'ONU a réclamé au moins 400 millions de dollars.
Le président français, qui prendra la parole à 10H00 (08H00 GMT) annoncera un nouveau soutien financier dont le montant n'a pas encore été dévoilé.
La France, ancienne puissance mandataire qui compte quelque 23.000 ressortissants au Liban, a déjà envoyé des médicaments, du matériel médical et débloqué 10 millions d'euros pour soutenir l'action des associations sur place.
En 2021, lors d'une précédente conférence internationale pour le Liban, Paris avait débloqué 100 millions d'euros.
- Préserver la souveraineté -
Troisième et dernier volet, le soutien aux forces armées du Liban "pour préserver l'unité, la stabilité et la souveraineté du pays", a expliqué Jean-Noël Barrot.
C'est un des éléments clés alors que le Premier ministre libanais souhaite déployer plus largement des Forces armées libanaises au sud du fleuve Litani, zone visée par les frappes israéliennes pour déloger les milices du Hezbollah.
Différentes mesures sont envisagées telles que la fourniture d'équipements, de la formation et surtout une aide financière pour assurer leur fonctionnement au quotidien et aider au recrutement de nouveaux soldats.
L'enjeu est d'accroître leur efficacité quand un accord de cessez-le-feu aura été trouvé pour permettre l'application pleine et entière de la résolution 1701.
Celle-ci, qui avait acté la fin de la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah en 2006, stipule que seuls les Casques bleus et l'armée libanaise doivent être déployés dans le sud du Liban frontalier d'Israël.
Il est nécessaire pour cela "que le Hezbollah cesse toutes ses attaques sur Israël et que les opérations israéliennes puissent cesser", insiste-t-on à l'Elysée.
Au moins 1.552 personnes ont été tuées au Liban en un mois, d'après un décompte de l'AFP basé sur des données officielles.
Une réunion des envoyés du +quintette+, les cinq pays qui coopèrent sur la crise présidentielle libanaise (France, Etats-Unis, Qatar, Arabie saoudite et Egypte) aura lieu par ailleurs avant la conférence internationale autour de Jean-Yves Le Drian, envoyé personnel du président.
© Agence France-Presse
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