Live News

Ah, ces farceurs !

Le gouvernement Lepep avait promis la transparence face à l’opacité – et abus – de l’ancien régime Ramgoolam. Hélas, semaine après semaine, il prouve qu’en la matière, il n’est pas fait d’un meilleur cru que l’autre. Et n’a rien à envier à l’ancien régime en termes de cynisme. 

Publicité

À l’Assemblée nationale, mardi dernier, le Premier ministre a tergiversé sur les questions ayant trait au traitement alloué à son Senior Advisor Ken Arian. Au lieu de donner les chiffres sur les diverses allocations que son conseiller touche des fonds publics, il s’est contenté du petit jeu à l’ancienne qui consiste à inviter les députés à se référer aux barèmes en cours et de ne pas répondre pour ce qui est des organismes bâtards – ces semi-étatiques, financés des fonds publics mais aucunement accountable envers le public. En somme, le poisson a été noyé dans les dédales du Parliamentary Speak. 

Il est vrai que dans notre démocratie tropicale, la surenchère politique empreinte de démagogie fait que l’argent devient sujet à controverse même lorsqu’il s’agit de rémunérer adéquatement des professionnels qui toucheraient deux à quatre fois plus dans le secteur privé. Singapour rémunère ses ministres, hauts fonctionnaires et conseillers à coups de millions afin qu’ils ne soient pas tentés par l’abus des fonds publics et la corruption. Mais Singapour, en sus d’être une Méritocratie, dispose de véritables institutions indépendantes qui veillent au grain. Ici, les discoureurs politiques ne sont même pas capables d’un minimum de transparence et d’accountability. Et que révèlent les chiffres au niveau du coût des billets d’avion ? Le conseiller a manifestement voyagé, même pas en business class, ce qui serait compréhensible, mais en première classe, svp ! Qu’est-ce qu’on s’amuse avec l’argent des contribuables en tant que «serviteurs du peuple» ! Et comme on aurait aimé, en la circonstance, entendre notre spartiate sir Anerood se fendre d’un «Abe zot f... la, plak diaman sa ? !» 

                                                            *****                                                               

Deux groupes de presse à Maurice, actionnaires à parts égales (du moins d’après les documents déposés auprès du Registrar of Companies il y a plus de deux ans) sont propriétaires d’une imprimerie à Bell Village. À qui appartient le terrain ? À l’État ! Les droits d’occupation ou de propriété ont été acquis auprès d’un certain... Kailash Ramdanee, beau-père de l’actuel Premier ministre. Et le donneur de leçons maison prend le train de la démagogie parce que Femi Publishing Ltée a obtenu, à l’époque, un terrain riverain de l’État, en passant par toutes les procédures après deux longues années de démarches, afin d’ériger une imprimerie qui, aujourd’hui, donne de l’emploi à une cinquantaine de pères et de mères de famille. Donc, ce qui est normal business pour l’un constitue une faveur pour l’autre ? Ils sont doux les rêveurs qui pensent que la mentalité de l’ère coloniale n’est que yester years après cinquante ans d’Indépendance. En passant, avez-vous constaté l’éloquent silence des journalistes prétendument libres et indépendants après la révélation du Défi Plus à l’effet que Gooljaury a vendu un terrain de l’État à une grosse pointure du secteur privé ? 

                                                         *****                                                                   

And of all people, Navin Ramgoolam, apportant de l’eau au moulin de ses nouveaux alliés médiatiques, prétend que Radio Plus roule pour le gouvernement. Cela au moment où l’organisme pseudo-indépendant du gouvernement, l’IBA, vient d’octroyer en catimini deux nouvelles licences radio à des mignons du régime… qui vont concurrencer Radio Plus et se mettent déjà à lui arracher du personnel qualifié au prix fort. Si on suit la logique de Ramgoolam, Radio Plus serait amoureuse de son bourreau. Have you ever heard of syllogism, Dr/Maître ? De grâce, ne nous mêlez pas à vos manœuvres politiciennes. You are barking up the wrong tree. 

Il est clair que certains politiciens et mégalomanes des médias (les deux se confondent souvent étant maîtres dans l’art de l’amalgame et des insinuations gratuites) – habitués à une logique manichéenne qui consiste à être soit pour soit contre tout gouvernement en place ou encore être carrément dans les poches des vested interests du secteur privé, même à coups de vraies/fausses interviews – ne peuvent accepter l’indépendance de ceux qui exercent leur métier honnêtement, sans prétention et dans des conditions souvent difficiles. 

Myth Buster

 

Notre service WhatsApp. Vous êtes témoins d`un événement d`actualité ou d`une scène insolite? Envoyez-nous vos photos ou vidéos sur le 5 259 82 00 !