Economie

Agriculture: Rs 36,4 milliards pour la sécurité alimentaire

Le ministère de l’Agro-industrie vise à diminuer la dépendance aux produits importés.
Maurice paie cher le succès de sa diversification économique, le pays ne produisant plus que 23 % de ses besoins alimentaires. Le plan stratégique du ministère de l’Agro-industrie vise à résoudre cette situation onéreuse. Et la tâche n’est guère aisée, selon la Small Planters Association. Le pays ne pourra jamais atteindre l’autosuffisance alimentaire. Maurice ne dispose pas de terres pour la culture du riz ou de la farine afin de répondre à la demande», affirme Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters Association (SPA), qui compte 1 240 membres, dont des agriculteurs, vachers et aviculteurs. « À mon avis, on pourrait atteindre 40 %, tout au plus. Il faudra avant tout une stabilité au niveau de la production de certains fruits et légumes à travers le pays. » Maurice est un importateur net de produits alimentaires, dont le riz, la farine, l’huile comestible, les fruits frais, la viande et le lait. En 2013, ces importations ont représenté 77 % des besoins du pays, avec une facture atteignant Rs 36,4 milliards. Cette dépendance aux produits étrangers n’a cessé de croître, selon le ministère de l’Agro-industrie. L’agriculture non-sucre s’étend sur 8 200 hectares, selon le plan stratégique dévoilé en début de semaine par Mahen Seeruttun, ministre de l’Agro-industrie. Alors que les 8 000 petits planteurs cultivent fruits et légumes sur des superficies allant jusqu’à un hectare, les gros producteurs du secteur privé gèrent des surfaces variant entre 20 et 25 hectares. Cette disparité démontre que la communauté des petits planteurs devrait investir gros, afin de se hisser au même niveau que les grandes entreprises agricoles.

Accès aux finances

« Le secteur est assez complexe, trop informel », commente Kreepalloo Sunghoon. « L’information intelligente et exacte devrait circuler à tous les niveaux : quelle culture est pratiquée dans un endroit donné du pays, la productivité, les secteurs déficitaires. Sinon tous les planteurs cultiveront la pomme d’amour au même moment, et ce au détriment des autres légumes. » Le plan stratégique a fixé des objectifs en termes de production pour toute une série de produits. Le tonnage de la pomme de terre est appelé à augmenter de quelque 14 % d’ici 2020. Pour la tomate, on s’attend à un bond de 34 %, pour se situer à 15 000 tonnes, à titre d’exemple. « Les terres ne sont plus fertiles. Il faudrait louer les terres jadis sous culture cannière à une nouvelle génération d’entrepreneurs agricoles. L’accès aux finances doit être plus facile », explique le secrétaire de la SPA. « En outre, il y a trop peu d’argent pour la recherche et le développement. Atteindre ces objectifs nécessite une section solide en matière de détection de maladies, de remèdes et de développement de nouvelles variétés qui conviennent à différentes régions de Maurice. »
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