Agriculture : les récentes pluies ont été bénéfiques aux cultures vivrières 

Les précipitations modérées des derniers jours ont quelque peu soulagé les planteurs de légumes. Ces derniers redoutent cependant les pluies diluviennes qui pourraient s’abattre sur le pays dans les jours et semaines à venir.   

Le secrétaire et principal porte-parole de la Small Planters Association, Kreepalloo Sunghoon, explique que depuis quelques jours, les pluies modérées ont été, dans l’ensemble, bénéfiques pour les plantations de légumes. « S’il pleut modérément pendant encore une semaine, des planteurs qui avaient mis temporairement leur production à l’arrêt à cause de la sécheresse vont en profiter pour relancer leurs activités », dit-il.

Toutefois, poursuit-il, les cultures qui ont survécu tant bien que mal à la sécheresse pourraient être affectées par une subit apport d’eau en grande quantité. « La qualité des légumes en souffrirait et beaucoup de jeunes pousses pourriraient. » 

Les grosses pluies qui pourraient s’abattre sur le pays entre la fin janvier et le mois de mars font craindre le pire aux cultivateurs. Kreepalloo Sunghoon souligne que chaque année à la même époque, ils subissent des pertes financières énormes, avec des gros volumes de légumes et des semences qui sont gravement affectés, ainsi que les fertilisants qui sont dilués par les eaux. « Parfois, les dégâts sont tels qu’il faut tout recommencer à zéro. Sans compter que pendant la saison des pluies, les plantations sont davantage touchées par les champignons et autres pestes. » 

C’est pourquoi durant cette période, les prix des légumes sont très élevés et les autorités sont contraintes d’importer certains légumes pour pallier une pénurie sur le marché. « Ce sont des problèmes récurrents auxquels les autorités auraient dû trouver des solutions depuis longtemps », estime le secrétaire de la Small Planters Association.

En premier lieu, il pense que de nouveaux règlements devraient être introduits pour protéger les consommateurs contre des prix abusifs pendant cette seconde partie de l’été. « Comme je l’ai archi dit, les légumes sont vendus bien trop cher sur le marché par rapport aux prix d’achat aux planteurs. » 

Il évoque aussi l’importance d’un observatoire au niveau du ministère de l’Agro-industrie, pour assurer un meilleur contrôle de la production agricole à Maurice, surtout durant les périodes difficiles. « Un tel organisme veillerait à ce que la production reste stable toute l’année et que les prix demeurent abordables sur le marché. » 

Kreepalloo Sunghoon souhaite également que le gouvernement accorde plus de facilités aux planteurs qui désirent se tourner vers la production sous serre. Il estime aussi qu’il faut encourager davantage de jeunes à intégrer ce secteur en les dotant de moyens de production moderne. Enfin, il demande aux autorités d’activer les démarches pour doter le pays d’entrepôts modernes pour la conservation des légumes.

D’autres planteurs expriment le souhait que l’encan de Belle-Rive ouvre ses portes au plus vite car cela permettra un meilleur contrôle des prix des légumes. Ils veulent aussi qu’il y ait des usines de transformation de légumes à Maurice.