Agriculture : les raisons de baisse de la production du lait frais

Certains producteurs du secteur laitier font état d’un marché difficile. Les défis auxquels ils font face ont un impact considérable sur la fabrication et les ventes du produit.

« Le prix de l'alimentation du bétail et les autres charges sont remarquablement élevés et donc insoutenables. Les coûts de production sont parmi les facteurs les plus influents », fait ressortir Kenny Wyness, Manager d’Agreenculture Diary.

Même point de vue du côté de Michael Valère, directeur de Michaël Valère Dairy and Beef Production Ltd. Il ajoute que certains fournisseurs monopolisent le marché des aliments en imposant des prix exorbitants. « Si les produits coûtent moins cher, les éleveurs peuvent en acheter en quantité. »

Raj Gaya, directeur de Best Dairy Company Ltd, avance que le lait importé domine le marché. Et de renchérir que le secteur laitier dans d’autres pays est plus aisé qu’à Maurice. « Il n’y a pas assez d’infrastructures adéquates pour l’élevage à Maurice. » Et d’indiquer que l’élevage industriel est difficile à cause du climat et du prix des terrains. « Il est parfois difficile d’obtenir une plus grande surface pour les animaux », affirme Raj Gaya.

Notre intervenant explique que la nouvelle génération hésite à prendre la relève dans le secteur laitier. Pour sa part, Michaël Valère précise que le lait en poudre ainsi que d’autres marques du produit ont plus de visibilité que le lait frais. Kenny Wyness avance que contrairement à l’Afrique du Sud et au Botswana, la contribution du gouvernement mauricien au secteur ces 20 dernières années a été très limitée. Il affirme qu’à l’heure actuelle, en raison des difficultés rencontrées par les producteurs de lait frais, les aliments laitiers importés reconstitués sont introduits à Maurice à des prix inférieurs.

Qu’en est-il de la production ?

Cette année, Michaël Valère souligne qu’il s’attend à une meilleure production de lait.

« J’ai acheté d’autres vaches et je prévois une production croissante de plus de 30 000 litres par année. » L’année prochaine, il compte écouler quelque 50 000 litres de lait.  Raj Gaya note un déclin de la production de lait frais. Même avis partagé par Kenny Wyness qui estime qu’en raison des défis rencontrés dans ce secteur, la production a diminué.