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Agriculture : les petits planteurs réclament Rs 2 500 par tonne de cannes

Ils étaient nombreux les petits planteurs à avoir répondu à l’appel. Ils étaient nombreux les petits planteurs à avoir répondu à l’appel.

Le temps d’un rassemblement, le dimanche 4 novembre, à Réduit, le Mouvement Ti Planter Cannes a dressé une liste de 12 résolutions pour aider cette communauté d’agriculteurs. Ce n’est qu’un début, ont affirmé les intervenants.

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C’est la disette pour les petits opérateurs de l’industrie cannière. «Pe gagn zis dipin diber,» déplore Dharamdev Tahalooa, 79 ans. Propriétaire de cinq arpents sous cannes, cet habitant de Plaine-des-Papayes affirme qu’il ne pourra récupérer son investissement pour la présente campagne sucrière. Pour chaque tonne de cannes – de la culture jusqu’au transport vers l’usine – il doit débourser Rs 1 700. Rareté et cherté de la main-d’œuvre viennent gonfler les coûts. Que faire avec des revenus de moins de Rs 10 000 par tonne de sucre? Pourquoi ne bénéficie-t-il pas des revenus provenant des sous-produits de la canne?

Dharamdev Tahalooa est l’un des 1 200 petits planteurs présents à l’auditorium Octave Wiéhé, à la réunion du Mouvement Ti Planter Cannes, présidée par Vinay Sobrun. Ils ont pris connaissance et voté les 12 résolutions visant à assurer la pérennité du secteur. Selon les chiffres cités par les intervenants, le nombre de planteurs a chuté de 32 000 en l’an 2000 à 12 000 en 2018. « Ils abandonnent les terres pour ne plus y retourner. La rentabilité n’y est plus », déplorent-ils.

La première revendication est financière : « Dans un esprit d’équité, il faut redistribuer la richesse entre les grands opérateurs et les petits planteurs. Un prix statutaire de Rs 2 500 par tonne de cannes permettrait aux petits planteurs de respirer », martèle Pradeep Jeeha, animateur et conseiller du Mouvement Ti Planter Cannes. « Cette somme devrait être versée aux planteurs dès que la canne est livrée à l’usine. »

Qui déboursera l’argent? D’où viendra l’argent ? I’iterrogent Kailash Ramdhary, planteur très connu dans l’Est, et Kreepalloo Sunghoon, secrétaire de la Small Planters Association.

« Rs 2 500 par tonne, payable dès la coupe 2018, c’est une mesure ‘juste’, elle représente la part revenant aux petits planteurs provenant de la vente du sucre, de la production énergétique, des sous-produits comme la mélasse et la bagasse », assure-t-il.

Dans les prochains mois, les animateurs du mouvement rencontreront les coopératives de planteurs à travers le pays pour les convaincre et les fédérer à cette cause.


L’opposition en force

L’opposition parlementaire et extra-parlementaire a répondu présente à l’invitation des animateurs du mouvement. Xavier-Luc Duval, leader du PMSD et leader de l’opposition, est arrivé sur le coup de 11h32. Le Parti travailliste était représenté par le député Arvin Boolell, Anil Bachoo, l’ancien ministre de l’Agriculture Satish Faugoo. Notons aussi la présence de Steven Obeegadoo et de Françoise Labelle.

Face à la presse, Xavier-Luc Duval explique que le nombre de participants prouve bien que l’agriculture connaît un «vrai problème.» Une Private Notice Question sera posée à ce sujet au Parlement. Selon Arvin Boolell, ex-ministre de l’Agriculture, le monde connaît un surplus de sucre. «Il faut la justice et l’équité» dans la répartition des revenus issus de la canne.

 

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