Agressions et menaces de mort : affrontements entre gangs rivaux à Barkly

La nuit du dimanche 21 août n’a pas été de tout repos pour les habitants de Résidences Barkly.

Une guerre entre gangs rivaux a éclaté ce soir-là, mettant aux prises les Humbert et les Gurbhoo. Certains affirment même avoir entendu des coups de feu. Retour sur cette soirée mouvementée.

La rivalité entre les Humbert et les Gurbhoo ne date pas d’hier. Dans le passé, il y aurait même eu un pacte de non agression entre ces deux familles, mais dans la soirée du dimanche 21 août, les choses ont une nouvelle fois dégénéré. Vanessa, l’épouse du récidiviste notoire Marcelin Humbert, et leur enfant de trois ans auraient été agressés. Du côté des Gurbhoo, l’on déplore qu’un véhicule a été abîmé.

À la suite de ces incidents, les Humbert et les Gurbhoo se sont affrontés par dépositions interposées. Les premiers reprochent à Olivier Gurbhoo d’avoir obstrué leur passage dimanche soir, alors qu’il revenait de la plage. Ils accusent aussi Donovan Gurbhoo, alias Kolok, d’avoir proféré des menaces à leur égard.

Du côté des Gurbhoo, on a porté plainte contre Marcelin Humbert pour « damaging property by band ». Donovan Gurbhoo a indiqué à la police que ce dernier aurait également proféré des menaces de mort à son égard. Pascal Gurbhoo accuse, lui, Marcelin Humbert de l’avoir insulté, alors que Louis Olivier Gurbhoo allègue que le récidiviste l’aurait menacé. Du côté des Gurbhoo, on ne souhaite pas commenter ce conflit.

La police de Barkly, menée par l’inspecteur Ramsawmy, a mis Marcelin Humbert sous les verrous. Deux charges provisoires de « damaging property by band » et « verbal threat » ont été retenues contre lui. Le principal concerné nie en bloc les allégations formulées contre lui.

Marcelin Humbert : portrait d’un bad boy

Il n’est pas un enfant de cœur. Marcelin Humbert traîne derrière lui un casier judiciaire chargé. Beaucoup s’accordent à dire que la prison est « so deziem lakaz ». Ancien homme fort de politiciens, ce père de famille fait, en effet, d’incessants va-et-vient en taule.

Ses déboires avec la justice ont démarré en 1985. Reconnu coupable de vol, il écope d’une amende de Rs 1 000. Un an plus tard, il est pris en flagrant délit de possession d’objets volés. Ne réglant pas l’amende de Rs 1 000 qui lui a été infligée, il devra purger une peine de 95 jours de prison.

La suite de sa carrière criminelle sera encore plus tumultueuse. Des membres de sa famille en ont même fait les frais. En 1991, il purge une peine de trois mois de prison après une altercation sanglante avec son père. La même année, il écope d’une amende de Rs 1 500 pour agression (« wounds and blows causing incapacity for more than 20 days »).

En 2009, Marcelin Humbert retourne en prison pour trois mois, sous une accusation d’« assault with aggravating circumstances ». L’habitant de Barkly sera aussi condamné, la même année, à payer une amende de Rs 5 000 pour possession de Subutex. Au total, Marcelin Humbert a été reconnu coupable dans pas moins d’une dizaine d’affaires. Aujourd’hui, l’homme crie haut et fort qu’il a changé de vie. « Depuis ma libération, j’ai changé à 100 %. Tout ce qui compte pour moi aujourd’hui, c’est ma famille. Je veux mener une vie paisible », lance cet ancien charbonnier, aujourd’hui engagé dans la location de voitures.

Ces clans qui sèment le trouble

Cela fait un moment déjà que la guerre des gangs trouble Barkly. En 2008, une violente altercation encore entre les Caroopen et les Jolicoeur avait fait trois blessés parmi les policiers. Ce soir-là, les membres de différents gangs, munis de sabres et de gourdins, s’affrontaient en pleine rue.