Faits Divers

Agression mortelle d’un sexagénaire : il n’aurait pas supporté de voir son neveu abusé

Andy Bryan Eddy Louise Andy Bryan Eddy Louise aurait voulu donner une correction à la sexagénaire pour avoir abusé de son neveu de quatre ans.

Il n’aurait pas supporté voir un sexagénaire abuser de son neveu de quatre ans. En voulant donner une correction au pédophile présumé, il l’a tué. Sept ans après, Andy Bryan Eddy Louise répond en Cour intermédiaire de l’agression mortelle d’Isnoo Dajee.

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Andy Bryan Eddy Louise, un pêcheur de 25 ans, est accusé de coups et blessures ayant causé mort d’homme, sans intention de tuer. Il a, le 10 mars 2009, à Coteau Raffin, La Gaulette, agressé mortellement Isnoo Dajee, âgé de 68 ans.

Il a plaidé coupable et était défendu par l’avocat Jamil Mosaheb. La poursuite était assurée par l’assistante au Directeur des poursuites publiques, Me Johan Moutou-Leckning.

Le jeudi 16 février, la magistrate Meenakshi Gayan-Jaulimsing l’a jugé coupable de l’agression mortelle d’Isnoo Dajee. La Cour fera connaître la sentence le 1er mars 2017.

«Correction»

Ce crime a pour toile de fond l’agression sexuelle du neveu (âgé de quatre ans) de l’accusé par le sexagénaire. Il a surpris l’homme alors que ce dernier commettait des attouchements sur l’enfant. Dans le box, l’accusé n’a pu contenir ses larmes.

Le pêcheur est revenu sur les faits. Il est père père de deux enfants, âgés de 4 ans et 3 ans. « Mon épouse ne travaille pas et je suis le seul gagne-pain de la famille. J’ai eu des remords depuis ce jour fatidique. Je voulais seulement lui donner une correction, je ne voulais pas le tuer… »

« Mo pa kapav explik ki monn senti… lorsque j’ai vu cet homme abusant de mon neveu. J’étais énervé et en colère. Pa fasil pou reviv sa », évoque-t-il. « Je regrette mon geste. Je présente mes excuses à la cour et à la famille du défunt… »

Lors du procès, quatre témoins ont déposé. Les aveux de l’accusé ont été lus par le constable Sahye.  « Ce jour-là, mon cousin est venu me voir pour aller à la pêche. En me rendant chez lui, j’ai vu cette scène insupportable.»

Révolté, il a infligé des coups au sexagénaire. « Il a perdu connaissance. Je l’ai traîné à quelques mètres de là pour lui infliger des coups, encore et encore. J’ai cessé lorsque mon cousin m’a annoncé l’arrivée de la police », dit-il.

Les policiers ont conduit le pédophile présumé au centre de santé de Rivière-Noire, puis à l’hôpital Victoria, Candos. Cependant, le sexagénaire n’a pas survécu à ses blessures et a rendu l’âme. L’autopsie effectuée par l’ex-chef du département médico-légal, le Dr Satish Boolell, devait établir qu’il a eu une lacération de la rate, plusieurs fractures aux côtes, une hémorragie intra-abdominale, une fracture du crâne et une hémorragie cérébrale.

Dans sa plaidoirie, Me Jamil Mosaheb a réclamé l’indulgence de la cour. Il a souligné que son client a coopéré avec la police ; qu’il était jeune au moment des faits, qu’il regrette son geste et qu’il a un casier judiciaire vierge. Il a requis de la cour qu’elle lui inflige une peine minimale et qu’elle considère le temps qu’il a passé en détention préventive (soit moins d’un an), ou l’option de lui imposer des travaux communautaires.

La poursuite n’est pas de cet avis. Me Johan Moutou-Leckning a cité plusieurs cas, notamment Azize v État où un casier vierge n’exige pas l’indulgence de la Cour. Pour elle, il faut considérer la gravité et les circonstances du délit avant de prononcer la sentence.

 

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