Agression mortelle d’un octogénaire : avant de mourir, il incrimine son agresseur

Ramjeet Luckeenarain, un vigile de 58 ans, maintient qu’il n’a pas agressé l’octogénaire Henri Emmanuel Toussaint. Or, ce dernier l’aurait incriminé avant de mourir. Sa fille a été appelée à la barre des témoins, lors du procès intenté au vigile devant la cour intermédiaire.

Henri Emmanuel Toussaint, 84 ans, a été mortellement agressé le 17 juin 2012, sur la route principale, à Vieux-Grand-Port, par Ramjeet Luckeenarain.

Celui-ci, un vigile habitant Vieux-Grand-Port, répondant d’une accusation de coups et blessures ayant causé mort d’homme sans intention de tuer, a plaidé non coupable devant la cour intermédiaire. Il plaide la légitime défense et explique n’avoir, en aucun cas, eu l’intention de tuer le vieil homme. Il est défendu par Me Rodney Rama. La poursuite est assurée par Me Caruna Keswarhee Nilamber-Paupoo.

La fille du défunt, Marie Josie Sheila Dominique, a été appelée à la barre des témoins. « Mon père m’a dit que c’était Ramjeet Luckeenarain qui lui a arraché sa canne et l’a frappé… », indique-t-elle. Elle affirme avoir accouru auprès de son père après qu’une voisine l’a appelée pour lui dire que son père avait fait une chute.

Selon elle, son père a eu le temps de lui raconter ce qui s’était passé avant de perdre connaissance. « Rajesh inn rass mo baton, inn batt mwa ». Tels auraient été les mots de son père en faisant allusion à Ramjeet Luckee­narain, plus connu comme Rajesh.

En enlevant la casquette de son père, elle a vu qu’il était blessé à la tête. Elle n’a pas vu l’agression dont a été victime son père.

D’autre part, Jean Claude Lagaillarde, un sexagénaire résidant à Bambous-Virieux, a témoigné en cour. Ce chauffeur de taxi explique que le jour fatidique, il était venu prendre des passagers à la route Royale, Vieux-Grand-Port, soit à quelques pâtés de maisons du domicile de la victime.

Le témoin raconte qu’il a vu Ramjeet Luckeenarain venir de loin et il s’est arrêté à hauteur du défunt, qui était assis devant sa maison. Il déclare avoir vu le prévenu lui arracher la canne de ses mains. Il lui aurait ensuite frappé avant de continuer son chemin avec la canne en main. Il ajoute avoir accouru vers l’octogénaire et a appelé la fille de celui-ci.

Ramjeet Luckeenarain, dans l’une de ses déclarations à la police, avait affirmé que c’était le défunt qui l’avait provoqué en l’insultant et en lui infligeant des coups de canne. Le vigile a avancé qu’il n’a fait que se défendre en tirant sur la canne de celui-ci. Henri Emmanuel Toussaint est alors tombé. 

Le procès, qui est présidé par le magistrat Azam Neerooa, a été ajourné au 23 mars 2017, afin que la défense et la poursuite présentent leurs plaidoirie et réquisitoire respectivement.