Agression mortelle de Stephan Toussaint en 2023 : Imteaz Deedar écope de huit ans de prison

Imteaz Deedar, 43 ans, a été condamné à huit ans de prison pour une agression préméditée ayant coûté la vie à Stephan Toussaint, 29 ans. Il écope également de neuf mois pour avoir blessé un second homme, peine qu’il purgera simultanément. 

Des moqueries répétées ont fini en drame. Le 13 juin 2025, Imteaz Deedar, un ébéniste de 43 ans surnommé « Touti », a été condamné à huit ans de prison pour agression avec préméditation ayant entraîné la mort de Stephan Toussaint, 29 ans. Parallèlement, il a écopé d’une peine de neuf mois de prison pour l’agression de Natraj Seewoonanun, un Helper de 23 ans, qui avait subi une incapacité de travail de vingt jours. Les deux peines seront purgées simultanément. 

Ces condamnations font suite aux événements tragiques du 20 janvier 2023 à Caroline, où un différend banal s’est transformé en tragédie mortelle. Selon les déclarations de l’accusé à la police, tout a commencé lors d’une sortie pour acheter des cigarettes. Près de la Tabagie Taloum, Stephan Toussaint lui aurait proféré des menaces. 

Imteaz Deedar était alors rentré chez lui, s’était armé d’un sabre, puis était retourné sur les lieux. Il avait ensuite aperçu la victime entrer dans une zone de brousse avec Natraj Seewoonanun. Empruntant un passage détourné pour ne pas être vu, l’accusé les avait rejoints. Lorsqu’il avait trouvé Stephan Toussaint assis, il lui avait lancé : « Pa pou arete sa bann nisa la ar mwa, pas. » 

Les faits se sont ensuite enchaînés dramatiquement. Stephan Toussaint avait poussé Natraj Seewoonanun vers l’agresseur, qui s’était mis à courir. Imteaz Deedar avait d’abord frappé le Helper au pied, puis s’était lancé à la poursuite de Stephan Toussaint, lui lançant le sabre qui l’avait atteint au dos. 

Malgré sa chute, Stephan Toussaint s’était relevé et avait tenté de fuir. Cependant, l’accusé avait récupéré le sabre et frappé une seconde fois. La victime était finalement tombée près d’un garage, où elle a succombé à ses blessures. L’accusé avait ensuite quitté les lieux pour se rendre à son atelier.

Le Dr Sudesh Kumar Gungadin, chef du département médico-légal de la police, a établi que le décès de Stephan Toussaint résultait d’une exsanguination consécutive à la section de l’artère fémorale gauche. Quant à Natraj Seewoonanun, il avait subi une profonde lacération avec section complète du tendon gauche.

Moqueries Répétées 

Lors de sa déposition sous serment, Imteaz Deedar avait affirmé ne jamais avoir eu l’intention de tuer Stephan Toussaint. Il avait déclaré que ce dernier se moquait régulièrement de lui et l’aurait même sodomisé par le passé. L’accusé avait demandé l’indulgence de la Cour, évoquant sa mère âgée et son passé de toxicomane repenti. 

Néanmoins, le procès instruit par le Directeur des poursuites publiques le 25 novembre 2024 s’était soldé par un plaidoyer de culpabilité sur les deux chefs d’accusation : « assault with premeditation where death has ensued » et « assault causing incapacity for personal labour for more than 20 days ». Lors du procès, l’accusé avait plaidé coupable.

Dans son arrêté, la magistrate Zahira Bibi Essop a souligné la gravité de l’affaire. Elle a pris en compte les faits, les rapports médicaux produits en Cour, le plaidoyer de culpabilité mais également le casier judiciaire de l’accusé. Elle a exprimé ses préoccupations face au recours à une violence extrême ayant causé la mort d’une personne et des blessures graves à une autre.

Elle a rappelé que la Cour suprême a, à plusieurs reprises, insisté sur la gravité des affaires impliquant la perte d’une vie humaine, et que celles-ci doivent être traitées avec la plus grande sévérité afin d’envoyer un message fort aux délinquants potentiels. Elle a ainsi estimé qu’une peine de prison sévère et proportionnelle s’imposait.