Agression mortelle de son cousin David Lecacheur en 2011 : Jean Yves Tsang Chin Wan disculpé après treize ans

Il était accusé d’avoir poignardé son cousin, David Lecacheur en 2011. Le 6 septembre 2024, Jean Yves Tsang Chin Wan, âgé de 38 ans, a été acquitté devant la cour intermédiaire, soit 13 ans après les faits. 

Le 25 novembre 2011, à Tranquebar, une dispute avait éclaté au domicile de Jean Yves Tsang Chin Wan, au cours de laquelle David Lecacheur, 38 ans, avait été blessé par une arme blanche, avant de rendre l’âme plus tard. L'accusé, défendu par Me Rama Valayden, faisait face à une accusation de coups et blessures ayant causé la mort sans intention de tuer. Il avait plaidé non coupable.

Dans son arrêt, la magistrate Sophie Chui -Gunness a souligné que la poursuite reposait uniquement sur les dépositions des deux témoins présents sur les lieux au moment des faits. Il s’agit d’Annick André et de Christopher Lecacheur, la concubine et le fils du défunt respectivement. Plusieurs incohérences ont été notées dans le témoignage d’Annick André. Cette dernière avait déclaré qu'elle était arrivée après le début de la dispute entre les deux cousins. Puis, elle avait affirmé avoir vu Jean Yves Tsang Chin Wan avec un couteau en train de menacer la victime en ces termes : « Mo pou pique to la (…) ». Ensuite, elle avait indiqué avoir été à environ cinq mètres du lieu où elle avait vu Jean Yves Tsang Chin Wan poignarder son concubin. Dans son témoignage, elle a aussi précisé avoir vu du sang et son fils tenant le défunt.

Christopher Lecacheur avait, lui, affirmé que, durant la dispute, son père avait giflé Jean Yves Tsang Chin Wan qui avait alors menacé de le poignarder. Par la suite, ce dernier était allé chez lui, avant de revenir. Le témoin avait précisé que son père tenait un morceau de fer et que Jean Yves Tsang Chin Wan avait sorti un couteau. Les personnes présentes avaient tenté de désarmer ce dernier, mais les deux hommes étaient tombés au sol. Son père s’était alors levé en déclarant qu’il était blessé.

Jean Yves Tsang Chin Wan, de son côté, avait expliqué qu’il se trouvait dans la cuisine lorsque son père était venu le réprimander pour son comportement durant la soirée. Puis, il avait quitté la pièce avec le couteau. C’est alors qu’il avait constaté qu’une dispute familiale avait éclaté. Au cours de l’altercation, son cousin et lui se sont retrouvés au sol. Ce dernier, soutient Jean Yves Tsang Chin Wan était tombé sur le couteau qu’il tenait à la main.

Dans son jugement, la magistrate Sophie Chui Gunness a noté que Christopher Lecacheur n’avait pas vu l’agression, mais seulement les deux hommes tombés au sol et que son père lui avait dit qu’il était blessé. Annick André, de son côté, avait mentionné un couteau dans sa version à la police, mais avait parlé d’un samouraï en Cour. La magistrate a souligné que les deux armes étaient différentes et que la concubine de l’accusé n’avait pas vu l’agression. Pour elle, le fils et la concubine du défunt n’étaient pas des témoins crédibles. Elle a conclu que l'accusation n'avait pas réussi à prouver les faits reprochés, ce qui l'a conduite à acquitter Jean Yves Tsang Chin Wa.