Arvinsing Ramgoolam se trouve toujours aux soins intensifs. Son père et lui ont été agressés par des voleurs dans leur boutique à Vallée-des-Prêtres, le vendredi 13 juillet. Shyam Krishna Ramgoolam, âgé de 70 ans, n’a pas survécu. Arvinsing dit être hanté par les images de cette agression. « Je n’ai rien pu faire pour sauver mon père… », pleure-t-il.
«Mo pan resi sov mo papa.Mo leker lour… » C’est le sentiment qui anime Arvinsing Ramgoolam. Cet homme de 40 ans, a assisté aux funérailles de son père sur une civière. Blessé lors de l’agression qui a coûté la vie à celui-ci, il est encore admis aux soins intensifs. « Je n’ai pas pu assisté à toute la cérémonie. Je suis resté à peine quinze minutes, car les urgentistes devaient me reconduire à l’hôpital. Je regrette de n’avoir pu organiser les funérailles de mon père », se désole Arvinsing. « J’ai fait de mon mieux pour le sauver de ces voleurs, mais il n’a pas survécu. Mo santi enn pwa lor mo leker. J’ai dû contenir mes émotions et me montrer fort pour ma mère. Elle est traumatisée. »
Ce quadragénaire explique qu’il était très proche de son père. « Il ne méritait pas une telle fin. Malgré ses 70 ans, il était un homme rempli de vigueur. Mon père était mon guide et mon confident. Quand j’avais un problème, il trouvait toujours une solution. Bien que mes proches soient là pour moi, je me sens seul. Il était tout pour moi. Nou ti pe fer tou kitsoz ansam, aster nanie pa pou parey », confie Arvinsing, les larmes aux yeux.
« Je vais fermer la boutique »
Arvinsing ne compte pas rouvrir le commerce familial. « Il ne reste plus que ma mère et moi. Ma sœur vit à l’étranger… Je vais fermer la boutique. Je ne pourrai plus y travailler, car à chaque fois, je vais me remémorer ce calvaire et cela me tourmentera à jamais », poursuit Arvinsing.
Il confie avoir du mal à trouver le sommeil. Les images de l’agression le hante. « Tout s’est passé en une fraction de seconde. Je souhaite que ces voleurs soient arrêtés au plus vite, avant qu’ils ne fassent d’autres victimes. À cause de ces malfrats, je me retrouve aux soins intensifs et je ne peux m’occuper de ma mère. Elle est complètement abattue. Mo pa kapav get li dan so figir parski mo nepli ena kouraz », dit Arvinsing.
Le quadragénaire confie avoir vu son père pour la dernière fois le dimanche 15 juillet, soit deux jours après l’agression. « Après mon intervention chirurgicale, j’ai voulu voir mon père, mais ce n’est que dimanche que j’ai obtenu la permission des médecins de le voir. Une fois à son chevet, j’ai été choqué. Il était inconscient et avait le visage couvert de bandages. On m’avait dit qu’il était dans un état critique, mais je priais afin qu’il y ait un miracle », dit Arvinsing.
Bindumatee, 64 ans, la veuve de Shyam Krishna Ramgoolam, est inconsolable. Son seul souhait est que son fils se remette au plus vite. « Fer impe la prier pou mo garson, mo fini perdi mo misie mo pa oule perdi mo garson… » dit-elle à tous ceux qu’elle rencontre.
Le monde de cette sexagénaire s’est écroulé. Elle raconte que son époux était toujours à ses côtés. « Aujourd’hui, je ressens un grand vide dans ma vie. Shyam était un homme calme. Il aimait rigoler », dit Bindumatee.
Elle ajoute que son époux et elle ont travaillé très dur. « Avan laboutik la ti enn ti tabazi, apre nou finn agrandi li. Mo misie ek mwa finn fer tou e nou finn ressi arive. Aujourd’hui, nous aurions dû être en train de profiter de nos vieux jours, mais les voleurs lui ont arraché la vie brutalement », pleure Bindumatee.
« Zot ti met kouto anba mo lagorz »
Les gens de la localité ne cachent pas leur colère. Selon eux, ce n’est pas la première fois qu’il y a un vol dans le voisinage. « Moi-même, j’ai failli perdre la vie à cause de voleurs », indique un commerçant. « Banla ti fini met kouto anba mo lagorz… Mo madam finn kriye e bann vwazin finn komans sorti. Kan bannla inn trouv sa zot finn sove dan enn loto. J’avais remis les images des caméras de surveillance à la police. La situation est telle que certains habitants de la localité ont l’impression que rien n’est fait pour assurer leur sécurité. Ils ne cessent de dire apre lamor latizann… »
Un suspect a été arrêté par les enquêteurs de la Central Investigation Division de Port-Louis Nord, mais il nie avoir parcitipé à l’agression de Shyam Krishna Ramgoolam. Le dossier a été confié aux limiers de la Major Crime Investigation Team. Les policiers sont sur la piste d’un deuxième suspect. Il s’agit d’un récidiviste nommé Sailesh Laiguille. L’enquête est supervisée par l’assistant surintendant de police Gérard.
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