
Il était accusé d’agression mortelle sur Sandip Surjeewon, commise le 1er février 2008 à Pamplemousses. Le 14 mai 2023, Jahid Moostakin Shipkolye, âgé de 54 ans, avait été condamné à six ans de prison. Ce vendredi 13 juin 2025, les juges Aruna Devi Narain et Prameeta Devi Rasheela Chittoo, siégeant en appel à la Cour suprême, ont annulé sa condamnation après avoir relevé plusieurs failles dans le jugement de première instance.
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Le délit avait eu lieu le 1er février 2008. L’enquête préliminaire dans cette affaire avait été menée en 2010. Ce n’est que le 5 septembre 2013 que le Directeur des Poursuites Publiques (DPP) avait instruit un procès formel contre le quinquagénaire devant la cour intermédiaire.
Une accusation de coups et blessures ayant causé la mort d’un homme avait été retenue contre lui. Il avait plaidé non coupable. La victime, Sandip Surjeewon, n’était autre que l’ami du quinquagénaire.
Plusieurs témoins avaient été entendus lors du premier procès, tenu entre 2015 et 2020. Après le transfert du magistrat vers un autre établissement en 2020, le procès avait repris en 2022 devant un autre magistrat. Le quinquagénaire avait de nouveau plaidé non coupable.
Le 24 mai 2023, cet habitant de Pamplemousses avait été condamné à six ans de prison. Il avait fait appel et était défendu par Maître Ravi Rutnah.
Les faits étaient les suivants : le défunt avait été retrouvé sur Royal Road, à Pamplemousses, le 1er février 2008 vers 20h25, par un policier en patrouille. Il gisait sur la chaussée, saignant de la tête, et avait été transporté à l’hôpital. Il est décédé le 6 février 2008.
Karamat Ally Hossen Bakaoollah, voisin du défunt et du quinquagénaire, avait affirmé les avoir vus, depuis sa voiture, se disputer devant un bar cette nuit-là, entre 19h15 et 19h20.
Jahid Moostakin Shipkolye avait été arrêté par la suite par la police. Dans une déclaration à la police le 12 février 2008, il avait nié les faits. Mais, dans ses déclarations faites les 14, 16 et 22 février 2008, il avait avoué avoir, après une discussion, frappé le défunt à l’arrière de la tête avec une barre que ce dernier tenait.
Battu et Torturé
Toutefois, lors de son procès, il avait soutenu avoir été battu et torturé par la police le 9 février 2008.
En appel, il avait soulevé dix points, mettant l’accent sur les failles dans la décision de première instance.
Dans leur jugement, les juges Aruna Devi Narain et Prameeta Devi Rasheela Chittoo ont relevé des failles dans le raisonnement du tribunal de première instance, notamment l’absence d’évaluation sérieuse du témoignage sous serment du quinquagénaire. En effet, le magistrat s’était concentré sur ses aveux sans prendre en compte ses déclarations faites en Cour.
Par ailleurs, elles ont aussi noté des lacunes dans la qualité des enregistrements du procès, certains extraits étant illisibles en raison de l’écriture manuscrite du magistrat. Un appel a été lancé au Master and Registrar pour garantir des procès-verbaux clairs et exploitables dans les affaires criminelles.
« We would therefore draw the attention of the Master and Registrar to this state of affairs and stress the imperative need in serious criminal cases, including homicide cases, to ensure that there is faithful, intelligible and, in appropriate cases, legible recording of minutes of proceedings and evidence », ont également précisé les juges.

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